L'éthique élastique de Couillard

Tribune libre

Nul doute que l’éthique et l’intégrité sont devenues depuis quelques jours des thèmes centraux dans la campagne électorale québécoise. À ce chapitre, le chef du PLQ Philippe Couillard reçoit les tirs nourris de ses deux principaux adversaires Pauline Marois et François Legault.

La dernière attaque en règle contre Philippe Couillard vise un placement de 600 000 $ dans un compte bancaire de l’île de Jersey, considérée comme un paradis fiscal, durant la période où il travaillait comme neurochirurgien en Arabie saoudite dans les années 90, une manœuvre considérée comme « légale » qui lui a permis d’être exempté d’impôts sur cette somme, seuls les intérêts générés étant imposables de par la loi.

Or, Philippe Couillard est revenu au Québec en 1996 après un séjour de quatre ans en Arabie saoudite, et il a conservé son placement jusqu’en 2000, profitant de la sorte d’un paradis fiscal pendant quatre années supplémentaires et cela, à une période où il était redevenu un contribuable québécois.

Pour Alain Deneault, docteur en philosophie et auteur de plusieurs essais sur les paradis fiscaux, « le problème, c’est qu’on puisse recourir à un paradis fiscal comme celui-là sur un mode légal ». Or, toujours de l’avis de M. Deneault, « pour qu’il y ait un lien de confiance entre les citoyens et l’État, ça prend un minimum de contrôle sur les questions fiscales. Mais il est difficile de s’attendre à ce qu’un chef d’État qui bénéficie d’un paradis fiscal lutte contre le problème de l’évasion fiscale ».

Sur un autre plan, le chef du PLQ persiste à tenter désespérément de se détacher de l’héritage politique des neuf années de magouilles du gouvernement Charest, clamant à bras raccourcis qu’il « ne joue pas dans un reality show du passé ».

À cet effet, la dernière tuile qui est tombée sur la tête de Couillard provient d’une somme de 428 000 $ amassée lors d’une activité de financement il y a quelques années, somme qui n’apparaît nulle part dans les livres du PLQ.

Un second débat se tiendra le 27 mars. Il ne fait aucun doute que la question de l’éthique occupera une bonne partie de ce débat. Selon sa bonne vieille habitude, la couleuvre Couillard utilisera les faux-fuyants pour répondre des ses antécédents avec Arthur Porter de même que de ses placements dans des paradis fiscaux.

La question qui tue et qui devra lui être posée: à quoi les Québécois peuvent-ils s’attendre lorsque vous aborderez l’épineux dossier des évasions fiscales?…À vous de répondre M. Couillard!

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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2014

    Pour un canadien qui s'expatrie à l'étranger et qui veut être exonéré de payer des impôts au Canada il doit, selon Revenu Canada (1-855-284-5943):
    1.- liquider touts ses actifs immobiliers,
    2.- abandonner tous les liens, memberships etc. qui indiqueraient qu'il a l'intention de revenir au Canada
    3.- abandonner son passeport canadien
    4.- s'il reçoit des revenus du Canada, il tombe sous la "section XIII et des comptes de retenues des non résidents" de la loi de Revenu Canada (1-855-284-5947)
    Il peut peut-être y avoir des dérogations pour des experts envoyés à l'étranger sous l'égide d'un programme ou d'une entente du Canada avec un pays étranger.
    Seul le docteur Couillard, sans doute conseillé par Secor-KPMG où il est consultant, peut tirer au clair cette situation pour le moins nébuleuse.