L'erreur fondamentale de Nestor Turcotte

Tribune libre - 2007

M. Turcotte, cela fait quelques fois que je lis des propos de vous disant
que la question référendaire de 1995 ne visait pas à faire sortir le Québec
du Canada.
Or ceci est faux. J’ai plusieurs documents et déclarations à l’Assemblée
nationale et dans les médias qui démontrent que la question de 1995 portait
directement sur la souveraineté.
Relisez notamment ce que M. Parizeau dit dans son livre "Pour un Québec
souverain" au sujet des tentatives faites par Lucien Bouchard et d’autres
pour faire modifier la question en y ajoutant la référence à l’offre de
partenariat dans la question.
M. Parizeau dit bien qu’il a plié pour amender la question mais qu’il a
veillé à ce que l’amendement ne compromette en rien l’essentiel qui était
de faire sortir le Québec du Canada, donc de faire la souveraineté du
Québec.
L’offre de partenariat allait être faite mais peu importe le résultat, le
mandat de réaliser la souveraineté était donné. Le mandat de faire la
souveraineté était déjà donné par le peuple par le oui au référendum de
1995. M. Parizeau aurait bien voulu négocier des ententes diverses mais
c’était déjà en tant que détenteur du pouvoir souverain donné par le peuple
lors du référendum.
Ce n’était plus une province qui allait négocier. Parizeau disait aussi à
l’égard de ces possibles ententes de bon voisinage "On ne délègue pas ce
qu’on n’a pas." Donc en 1995 le vote se prenait sur l’indépendance du
Québec. La question aurait pu être formulée différemment mais le fond était
là assurément. Nous avons voté sur la question fondamentale.
Salutations
Yvan Messier
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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2007

    Dans la vie, il faut bien se fier aux faits et aux écrits qui rapportent les faits. Sinon, il faut brûler tous les livres. Les écrits. Ou n'avoir dans sa bibliothèque que les textes qui penchent en notre faveur. Il y a un nom pour désigner cela.
    Si je relis bien Pierre Duchesne JACQUES PARIZEAU, LE Régent, tome III, pages 430-431, il semble que j'interprète correctement les faits.
    Dans une réunion privée, le 13 juin 1995, Jacques Parizeau est présenté par l'ambassadeur français Siefer-Gaillardin, à tous les chefs de mission de l'Union européenne. Cette réunion se déroule à Ottawa, (Ambassade d'Allemagne) sans la présence des médias.
    Un mois après cette rencontre, la journaliste Chantal Hébert de la PRESSE présente les extraits d'un compte rendu du ministère canadien des Affaires étrangères, qui résume les confidences de l'ambassadeur de Hollande, Jan Fietelaars. Ce dernier, toujours selon le volume, raconte que le premier ministre du Québec a d'abord dit qu'il était parfaitement heureux de l'entente signée le 12 juin dernier. Puis, «monsieur Parizeau a noté que ce qui comptait avant tout était d'avoir un OUI majoritaire de la part des Québécois. Après cela, ils seraient comme des homards jetés dans l'eau bouillante.» (La Presse 11 juillet 1995).
    Madame Hébert cite ensuite une deuxième source, l'ambassadeur de Belgique, Christian Fellens, qui soutient que Jacques Parizeau «voulait dire: «Vous entrez là et vous n'en sortirez plus.»
    Madame Hébert dit avoir en sa possesion «des sources associées à deux autres ambassadeurs» qui confirment cette version des faits. Là où il y a mésente, affirme Pierre Duchesne, c'est l'allusion à la marmite. Certaines sources parlent plutôt d'une cage à homards.
    Parizeau part en vacances. L'affaire fait suffisamment des vagues pour que Bernard Landry, vice-premier ministre (qui est au Mexique) appelle l'ambassadeur de Hollande afin de recevoir des explications.
    Le chef du protocole du gouvernement du Québec, présent à la rencontre, dit n'avoir rien entendu de semblable de la part du premier ministre. Jean-François Lisée, présent aussi à la rencontre, dit que la finalité du OUI a été abordé, mais jamais dans ces termes. Comment le savoir?
    Parizeau affirme par la suite qu'il n'a jamais parlé de homards piégés dans une cage ou en train de bouillir dans une marmite.
    Bien que l'ambassdeur de Hollande nie par la suite que le premier ministre du Québec ait fait une telle réflexion - c'est ce qu'on appelle changer de discours - l'entourage du premier ministre apprend que d'autres diplomates, dont l'adjoint de l'ambassadeur français, ont également entendu Jacques Parizeau utiliser «la fameuse expression» .
    Voici ce que l'on sait des faits. L'ambassadeur de la Hollande dit que Parizeau a bel et bien dit cela. Il nie ensuite qu'il l'a dit (Un coup de fil venant de....?????)
    L'entourage de Parizeau nie. C'est normal.
    D'autres diplomates disent qu'il a bien dit ce que Chantal Hébert a rapporté dans son journal.
    A chacun de conclure. J'ai toutes les raisons de penser que l'ambassadeur de Hollande a bel et bien cité l'ancien premier ministre du Québec. Et ça ne fait pas de moi un fédéraliste ! A la solde de qui que ce soit !
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Sylvain Deschênes Répondre

    18 mai 2007

    Il est tout à fait aberrant de faire appel à Bernard Landry pour expliquer la démarche référendaire de Parizeau; ce que la biographie de Duchesne révélait, c'est que Parizeau menait sa lutte malgré une partie de son conseil des ministres, notamment la girouette Landry.
    Tant qu'à l'histoire des homards, elle n'origine pas des "commentateurs" mais de Gesca qui ne savait plus quoi inventer pour faire peur au monde. Imaginez un instant Parizeau expliquer la stratégie de la cage à homards à des diplomates qui s'empresseraient contre toute règle relative à leur métier de la révéler au bon peuple est tout à fait ridicule.
    En répercutant les affirmations de Gesca sur des forums, certains agissent comme des agents fédéraux payés en tout connaissance de cause, d'autres le font bénévolement.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2007

    Messieurs Turcotte et Messier, ayant aussi suivi ces événements attentivement à l'époque, permettez-moi de rappeler à votre souvenir que selon des documents gouvernementaux relatifs au référendum de 1995 la souveraineté était pour se réaliser dans l'année ou au bout d'un an. Le mandat en était donné par le référendum peu importe le résultat des négociations.
    Il y avait mandat de faire un offre dans la question avant de faire la souveraineté, mais peu importe la réponse faite à cette offre et le résultat des négociations qui en seraient résultées, le gouvernement avait aussi le mandat, de par un oui majoritaire au référendum de 1995, de procéder à la souveraineté dans l'année ou au bout d'un an.
    Le oui au référendum de 1995 permettait au gouvernement du Québec de réaliser, de procéder à l'indépendance.
    C'est du moins ainsi que j'ai compris la situation et la question qui m'était posée en 1995.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2007

    Monsieur Turcotte analyse correctement les faits historico-politiques entourant les référendums de 1980 et 1995. En 1995, bien que Monsieur Parizeau ait eu l'intention de déclarer l'indépendance avant que les négociations avec le Canada n'aboutissent à une hypothétique entente qui aurait dilué le concept même de la souveraineté, Bouchard, Dumont et bon nombre de ministres et députés du PQ de l'époque ne l'auraient pas appuyé dans sa démarche.
    De plus, il s'avère essentiel de souligner que Monsieur Parizeau, prenant acte du renvoi de la Cour suprême du Canada sur la sécession et de la Loi sur la clarté, soutient depuis que l'indépendance du Québec ne doit pas faire l'objet d'un autre référendum manipulé, mais doit être déclarée à la suite d'une élection majoritaire du Parti québécois. Il prône un retour à la stratégie et au mode d'accesion à l'indépendance qui prévalaient au PQ avant 1974: déclaration d'indépendance après une prise du pouvoir. Option éminemment démocratique dans un système parlementaire de type britannique comme le nôtre. (Vers la fin du tome III de la biographie de Duchesne.)
    L'étapisme fait obstacle à la construction du pays du Québec.
    Éric Tremblay

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2007

    Cher Monsieur,
    Je vais vous répondre par un fait. Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec, m'appelle de temps en temps.
    JE ne pense pas trahir notre dernière conversation, en donnant quelques brides de celle-ci.
    Lors de notre dernière conversation téléphonique, j'ai demandé à l'ex-premier ministre de me répéter la question référendaire de 1995. Comme il était autour de la table du Conseil des ministres lorsqu'elle a été adoptée, il était normal qu'il s'en souvienne. Il fut incapble de me la redire.
    Je lui récitai donc (par coeur) la dite question. Je vous en donne les premières lignes. «Acceptez-vous que le Québec devienne souverain APRES...avoir offert formellement une offre etc....selon l'entente du 12 juin 1995?
    Monsieur Landry me coupa la parole pendant ma déclamation pour me dire que ce n'était pas APRÈS mais AVANT qu'il était écrit dans la question.
    Je pris alors le texte officiel que chacun peut retrouver sur Internet et je lui fisla lecture de la question. Il était bien écrit: APRÈS.
    Après quoi? Après avoir négocier une entente de partenariat économique et politique avec le reste du Canada. LE Québec devient souverain après ces négociations. C'est écrit dans la question. S'il devient souverain «après», c'est qu'il ne l'est pas «avant»...
    Or, comment le Québec, statut de province, peut-il négocier une entente politique (dont on ne savait pas le contenu) et économique (dont ne ne savait pas le contenu) avec le reste du Canada, sans d'abord avoir obtenu au préalable la souveraineté? C'est pourquoi, selon les sondages suite au référendum de 1995, plus de 52 % des gens qui avaient dit «OUI» pensaient que suite aux négociations, ils allaient rester dans le grand CANADA.
    L'astuce était cependant bon. La question portait sur un mandat de négociations très vague. Si celles-ci échouaient, l'Assemblée nationale se donnait le droit de proclamer unilatéralement l'indépendance. Dans livre de Pierre Duchesne, Jacques Parizeau, tome III, il est dit que les négociations n'auraient pas durées plus que quelques jours et que Parizeau aurait fait l'indépendance imméditatement après le référendum, prétextant la mauvaise volonté du Canada.
    En 1980, René Lévesque avait demandé un mandat de négociation, mais avait promis au peuple du Québec de les consulter à nouveau sur le résultat des négociations. En 1995, ce deuxième référendum promis par Lévesque a été remplacé par un geste unilatéral du gouvernement du Québec. Autrement dit, en 1995, on donnait au gouvernement een place de faire, avec un «oui majoritaire», une véritable confédération ou quelque chose du genre, ou on donnait à ce même gouvernement le mandat de proclamer l'indépendance, si les négociations échouaient.
    Si l'ancien premier ministre du Québec ne savait pas au bout du fil si la petite préposition de la question référendaire est,,, APRES ou AVANT...c'est qu'il doit y avoir un problème.
    Pour simplifier, les commentateurs de l'époque avait parlé de la cage à homards. Le «OUI» permettait de faire de négociations dont on a peu parlé durant la campagne référendaire. Le OUI obtenu, on aurait fait autre chose que des négociations avec le reste du Canada. Le gouvernement l'aurait interprété comme un OUI pour proclamer l'indépendnace.
    Il n'y a donc pas d'erreur d'interprétation de ma part.
    Mes salutations cordiales et patriotiques.
    P.S. A part cela, le peuple du Québec doit être capable de comprendre le chemin de la simplicitél. Si on ne voulait pas le tromper, ou lui faire dire n'importe quoi, pourquoi n'a-t-on tout simplement pas posé la question que tout le monde aurait compris: «ACCEPTEZ-VOUS QUE LE QUÉBEC DEVIENNE SOUVERAIN EN DATE DE....?»
    C'est la question que Parizeau voulait poser en 1994. Il en a changé le libellé pour faire plaisir aux deux confédéralites Bouchard et Dumont qui se trouvaient dans le Camp du OUI. Au fait, Mario Dumont disait OUI à quoi en 1995? Était-il séparatiste? Il dit constamment que NON. Il voulait qu'on négocie le Rapport Allaire. Et c'est d'ailleurs ce sur quoi on a voté en 1995. J'ai des preuves sur ce que je dis. Mais il serait trop long de les expliquer ici.
    Nestor Turcotte
    Matane