La Fédération des cégeps remet en question la pertinence de l’épreuve uniforme de français pour tous, en réclamant la fin du mur à mur.
Depuis 1996, tous les cégépiens doivent réussir cet examen pour décrocher leur diplôme d’études collégiales. Chaque année, environ 15 % des étudiants l’échouent. «C’est une barrière, il faut y réfléchir», affirme Bernard Tremblay, président de la Fédération des cégeps, lors d’une entrevue avec Le Journal.
Sa «première préoccupation» concerne les étudiants étrangers. Ils sont présentement 2500 dans le réseau collégial, qui aimerait en accueillir davantage.
«Est-ce qu’on doit leur imposer la même exigence qu’aux étudiants québécois? Il y a un élément de réflexion à y avoir là. La qualité du français, on pense que c’est important, mais il ne faut pas que ça devienne un dogme. Et ça ne passe pas juste par un examen de français», affirme M. Tremblay.
La même réflexion s’impose pour les étudiants avec des troubles d’apprentissage et des besoins particuliers, qui sont de plus en plus nombreux dans les cégeps de la province, ajoute-t-il.
À deux vitesses?
Cet avis ne risque toutefois pas de faire l’unanimité. L’épreuve uniforme de français avait aussi été remise en question l’an dernier par Guy Demers, l’auteur d’un rapport sur la modernisation du réseau collégial.
La position avait soulevé une levée de boucliers et l’ancien ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, avait d’ailleurs dû rectifier le tir à ce sujet.
De son côté, le président de la Fédération des cégeps refuse d’y voir un pas vers un diplôme à deux vitesses.
«La norme, on doit l’évaluer en fonction de la situation de la personne, comme les étudiants à besoins particuliers», lance-t-il.
Il ne s’agit pas non plus de nivellement par le bas, ajoute M. Tremblay. «Il s’agit juste de considérer qu’en 2015, il y a une évolution dans la société qui nous amène à regarder les choses différemment.»
Un comité de travail, mis en place en décembre, travaille présentement à la mise en œuvre des recommandations du rapport Demers, qui propose notamment d’adapter la formation aux besoins des régions et de faire une plus grande place aux étudiants étrangers, deux priorités pour la Fédération des cégeps.
Inscriptions stables
Par ailleurs, les cégeps défient encore une fois les prévisions du ministère de l’Éducation. Avec 178 131 cégépiens, le nombre d’étudiants est stable dans l’ensemble du réseau collégial, alors qu’une diminution était plutôt prévue pour l’ensemble de la province. Parmi eux, 42,3 % sont des garçons.
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