L’engagement social des militants étudiants

Nous demandons instamment aux directions pédagogiques de ces institutions d’ouvrir largement la porte à la reconnaissance officielle de ces multiples acquis par l’octroi de crédits de cours

Conflit étudiant - sortir de l'impasse

Carlos Manzi - Anthropologue
Quelle que soit la couleur des petits carrés que nous pourrions porter, nous devrions tous convenir que, depuis plus de quatorze semaines, des milliers de jeunes du Québec ont fait preuve d’un engagement social vraiment extraordinaire.
Dans les deux camps du conflit, il s’est trouvé un grand nombre de jeunes qui ont choisi de briser le carcan de l’individualisme pour fondre leur bulle personnelle dans la plus grande bulle de la collectivité et dépasser le simple calcul du rapport coûts/bénéfices d’une comptabilité individuelle. Ils en sortiront tous gagnants et enrichis. Et nous aussi.
Selon le discours du gouvernement, ce mouvement sans précédent n’est rien d’autre qu’un gâchis et un gaspillage. Pour nous, professeurs ou citoyens de tous horizons, il s’est au contraire avéré, pour la jeune génération, l’occasion d’un développement personnel et collectif qui est porteur de tous les espoirs pour l’ensemble de la société. Nous en remercions d’ailleurs monsieur Charest de tout cœur car ce sera le plus bel héritage qu’il nous aura laissé.
Plus que dans n’importe quel cours ordinaire, des milliers de jeunes ont su tirer profit de cette occasion pour développer en accéléré leurs aptitudes et pour acquérir de nouvelles compétences dans tous les domaines d’activité. Or, dans les collèges et les universités du Québec, il existe des politiques de reconnaissance des acquis qui se font en dehors du cadre strictement académique. Nous demandons instamment aux directions pédagogiques de ces institutions d’ouvrir largement la porte à la reconnaissance officielle de ces multiples acquis par l’octroi de crédits de cours.
Il est facile d’imaginer les hauts-cris poussés dans nos radios-poubelles et chez certains chroniqueurs d’autres médias si une telle idée parvenait à leurs oreilles mais on peut espérer que ces cris se fondent dans le plus vaste tintamarre et que le bien-fondé de notre proposition l’emporte aux yeux des dirigeants de nos institutions d’éducation.
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Carlos Manzi, Anthropologue
_ Denis Blondin, Anthropologue

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