L'égalité persiste

Climat politique au Québec



Deux mauvaises nouvelles pour les militants libéraux, mais une seule pour Jean Charest. D'abord, la satisfaction à l'endroit du gouvernement libéral a recommencé à piquer du nez. Mais même l'arrivée du ministre de la Santé Philippe Couillard n'améliorerait guère la cote du PLQ.


Ces constats viennent du dernier sondage CROP réalisé auprès de 1000 personnes pour La Presse, du 14 au 25 juin derniers. L'enquête, précise à trois points de pourcentage près, révèle que dirigés par Philippe Couillard, contre Pauline Marois et Mario Dumont, les libéraux ne feraient qu'un point de plus seulement qu'avec Jean Charest. Même avec le ministre de la Santé, les trois principaux partis demeurent presque à égalité dans les intentions de vote, constate CROP.
Le sondage montre aussi que la « lune de miel du gouvernement après les élections est déjà terminée », résume l'analyste Claude Gauthier. Fin mai, un mois après les élections, 52 % des répondants se disaient insatisfaits ou très insatisfaits du gouvernement ; fin juin, leur proportion est remontée à 60 %. Les « satisfaits » glissent de 43 à 36 %, pendant une période où la crise autour du budget Jérôme-Forget et les problèmes du réseau de la santé ont mobilisé les médias.
L'insatisfaction atteint 64% chez les francophones et les «très insatisfaits» sont cinq fois plus nombreux que les très satisfaits, mauvais augure pour le PLQ, observe M. Gauthier.
Appelés aux urnes, les électeurs auraient répété leur vote du 26 mars, et renvoyé à l'Assemblée nationale un gouvernement minoritaire. On répartit proportionnellement les 13 % d'indécis et les libéraux obtiennent 27 % - six points de pourcentage de moins qu'aux élections, un point de moins qu'au précédent sondage, à la fin mai. Le PQ lui fait 29 %, un point de pourcentage de mieux que le 26 mars, deux de mieux qu'à la fin mai. L'ADQ récolterait 28 %, trois points de pourcentage de moins qu'aux élections et quatre de moins qu'à la fin mai.
Ce constat, note l'analyste, est cohérent avec une autre observation du sondage : les électeurs sont très satisfaits d'avoir envoyé un gouvernement minoritaire à Québec. 63 % des répondants croient qu'il s'agit d'une « bonne chose » que les Québécois « se soient donnés un gouvernement minoritaire ». 78 % des électeurs adéquistes sont de cette opinion, partagée par 62 % des péquistes et 56% des libéraux. Seulement 29 % des électeurs trouvent que la situation est regrettable.
Chez les francophones, le PLQ traîne sérieusement la patte avec 19 % des intentions de vote, contre 34 % au PQ et 32 % à l'ADQ. Depuis mai, chez les francophones, l'ADQ perd trois points de pourcentage, les libéraux deux et le PQ en prend trois.
Pour Claude Gauthier, on peut voir dans la baisse légère de l'ADQ une trace de la désapprobation générale suscitée par son absence dans la négociation autour du budget. Une trace bien légère toutefois, car le mouvement reste proche des marges d'erreur. « Les trois quarts des Québécois ont blâmé Dumont sur le budget, mais on voit qu'ils sont passés à autre chose, et continuent de l'observer », résume le spécialiste.
L'effet Couillard
L'enquête montre aussi que l'arrivée de Philippe Couillard à la barre du parti ne saurait être une panacée pour les libéraux. CROP a posé trois fois la question sur les intentions de vote. La première standard, sans mentionner les chefs, puis deux autres questions rappelant le nom du leader de chaque parti, afin de comparer leur performance.
Le Parti libéral dirigé par Jean Charest récolte 27 % des voix, une fois répartis proportionnellement les 13 % d'indécis. Le PQ de Pauline Marois en a 31 % et l'ADQ de Mario Dumont, 30 %.
Quand on repose la même question, mais avec cette fois Philippe Couillard à la tête du Parti libéral, la cote du PLQ ne monte que d'un point de pourcentage, à 28 %, le PQ monte aussi à 32 % et l'ADQ baisse d'un point à 29 %.
Les écarts entre les partis sont si faibles qu'il serait bien difficile, compte tenu des marges d'erreur, de prédire qui l'emporterait. Mais une chose paraît clairement : l'arrivée aux commandes d'un Philippe Couillard n'est pas une clé assurant le pouvoir au PLQ. « Comme on voit presque chaque jour des reportages sur les problèmes du réseau de la santé, ces résultats ne sont pas surprenants», observe l'analyste de CROP.


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