Le siège de Québec et la Conquête de la Nouvelle-France ont été de bien terribles épreuves pour tous les habitants.
Mille cruautés ont marqué en particulier tout l’été 1759 : Innombrables pertes de vies autant militaires que civiles, désagrégation des familles, dévastations et destructions des maisons et des bâtiments, cultures et animaux brûlés, anéantissement des villages, en particulier ceux de la côte Sud et de la ville de Québec et enfin ces horreurs sans nom se terminèrent par l’annexion totale de leur territoire.
A tout cela il faut rajouter la crainte des survivants à ces massacres. Informés par certains Acadiens qui avaient réussi à fuir la déportation en 1755, ils savaient ce qui les attendait si les Anglais réussissaient à s’emparer de la Nouvelle France. Leur seule chance, par rapport à ce que les Acadiens avaient subi d’atroce, a résidé dans le nombre plus important de leur petite population, impossible pour ces ennemis de leur nation française de tous les embarquer et de les déplacer !
N’effaçons pas d’un trait de plume trop léger cet effroyable drame humain, en enjolivant la Conquête en disant que cela n’a été qu’un simple changement de couronne royale, comme d’aucuns depuis lors souhaitent le laisser entendre !
Pas davantage que pour les Acadiens, qui pourtant ne cessent de le demander, jusqu’à ce jour non plus, aucune excuse officielle anglo-saxonne n’a été exprimée pour ces cruelles exactions commises envers les Canadiens français, au moment de leur guerre de conquête de la part des descendants des conquérants anglais.
De plus, leur détestation a continué à s’exercer au cours de ces deux siècles et demi jusqu’à nos jours, tant de mauvais traitements, de tentatives systématiques autoritaire d'assimilation, de dénigrement bien dosé, de domination économique, de tentatives avérées de dissoudre intentionnellement la population de souche canadienne française sous ce nom impersonnel de Québécois, d’essayer de toutes les manières possibles de l’enfouir sous une immigration massive tout d’abord anglo-saxonne (cf. rapport de lord Durham) puis au cours des ans une immigration venue non seulement de nombreux pays mais y compris du tiers monde. Tout ceci dans l’espoir d’arriver peu à peu à sa dissolution et si possible à sa disparition, tout en tentant de l’angliciser afin d’éradiquer la langue française, de les dénigrer en les traitant de personnes conquises pour les rabaisser alors que certains, même s’ils sont chaque jour de plus en plus minoritaires, pensent toujours qu’ils seraient parfaitement capables de se gouverner eux-mêmes s’ils arrivaient à récupérer enfin leur pays.
Que faire pour que cela soit reconnu ? Que faire pour que tout un chacun n’ignore plus rien du Passé ? Deux cent cinquante ans ont beau être passés, l’eau ne peut pas continuer à couler sous les ponts sans que personne n’en reparle. Toutes ces ignobles exactions injustes et génocidaires ont été suivies de ces deux siècles d’écrasement de la petite populations canadienne française, et de ces injustes comportements toujours sous-jacents aujourd’hui dans les comportements du Canada fédéral vis-à-vis d’eux.
Il doit reconnaître ses torts envers les Canadiens français, ainsi qu’envers les Acadiens, il doit reconnaître tout ce qu'il a continué à leur infliger depuis lors. Ce geste important, même si cela n’était qu’un geste, permettrait de démontrer sa bonne volonté de ne pas l'avoir fait plus tôt d’une part, et d’autre part démontrerait enfin maintenant, qu’au 21ème siècle cesse enfin cette politique d’attitude hautaine et ses humiliations sans fin, vis-à-vis de ceux dont les ancêtres français ont pourtant bâti ce beau pays de Canada dont ils n'avaient qu'une seule envie, celle de s'en emparer à jamais !
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3 commentaires
Claude Richard Répondre
8 février 2019Toute cette argumentation, monsieur Bouchard, me paraît tellement dépassée et tellement oiseuse. S'appeler "Canadiens français" comme autrefois suppose qu'on se définit par rapport au territoire canadien. En revendiquant l'indépendance du Québec, nous avons renoncé de facto au territoire canadien, qui, de toute façon, nous échappait depuis des lustres.
La belle affaire qu'il y a deux nations au Québec! Il n'y a pas deux nations au Québec, il y a une nation avec des minorités, tout comme dans d'innombrables pays dans le monde. Les anglophones et les allophones du Québec sont invités à faire partie de notre nation. S'ils refusent, c'est leur affaire. Ils décideront, en dernière analyse, s'ils veulent rester ici ou s'en aller. Nous, nous revendiquons ce territoire du Québec et tant que nous serons majoritaires il nous appartiendra et nous y exercerons notre souveraineté (partielle en ce moment et totale au moment de l'indépendance).
Pourquoi revenir à des concepts de l'ère duplessiste? La CAQ nous y invite, mais on voit ces jours-ci les limites de cette avenue: on peut toujours réclamer des pouvoirs comme "Canadiens français", comme partenaires de la fédération, mais Ottawa ne nous donnera rien. Ces pouvoirs, il faudra les prendre en se déclarant indépendant. On y revient toujours: le nationalisme "canadien-français" ne nous mène nulle part.
Regardons en avant, pas en arrière.
Claude Richard Répondre
4 février 2019Malgré tout le respect que je vous porte, madame Morot-Syr, et il est grand, je ne suis vraiment pas d'accord sur votre appréciation du mot "Québécois". Ce n'est pas un nom impersonnel que celui qui identifie un peuple à un territoire.
Depuis les années 1960, vous le savez, les "Canadiens français" du Québec ont fait le choix de se donner le Québec comme patrie. Le Canada des deux peuples fondateurs était devenu une fiction et il le reste aujourd'hui. La seule voie de survie des francophones de ce coin de l'Amérique est l'indépendance du Québec.
C'est donc avec fierté et avec un fort sentiment d'appartenance à cette terre-Québec que je me définis comme Québécois. Et quand j'entends ou je lis le mot Québécois, je sens qu'il m'englobe. Et je vous assure que je suis une personne, et que tous mes compatriotes sont des personnes.
Pierre Bouchard Répondre
5 février 2019Merci Mme Morot-Sir pour ce texte prenant.
Moi, quand j'entends quelqu'un parler des Québécois, ça englobe toujours tout le monde, y compris ceux qui nous détestent et se réjouissent de notre lente disparition. J'ai toujours été fier d'être Québécois mais j'ai fini par me rendre compte du problème, les Québécois sont autant les francophones que les anglophones habitant le Québec. Ce sont 2 nations distinctes, l'une écrasant l'autre lentement mais sûrement. Etre Québécois c'est une étiquette civique, ça n'indique rien de plus que le fait que nous habitons au Québec.
Je ne suis pas comme ces autres Québécois qui veulent notre disparition, nous les Canadiens-français. Cette autre nation qui habite notre territoire, elle n'est pas inoffensive au contraire, elle nous a toujours dominé et elle continue. Quand je me bats pour l'indépendance du Québec, ce sera pour tous les Québécois nécessairement, mais je ne me fais pas accroire que les anglais sont d'accords, ce sont des Québécois hostiles aux Québécois. Cette dernière phrase illustre le problème et il n'est pas que sémantique, il nous a entrainé à ne plus voir l'ennemi et ne plus savoir pourquoi on se bat.
M. Richard, j'en suis sûr, est fier d'être Québécois comme moi. Cela ne devrait pas engendrer un rejet des Canadiens-français que nous sommes, que nous n'avons pas cessé d'être. Il n'y a pas de nation québécoise, il y a un état Québécois et des citoyens québécois, ce n'est pas la même chose. Les citoyens québécois proviennent de la nation canadienne-française et de la nation canadian.
Remplacer "Canadiens-français" par "Québécois" c'est effacer l'ennemi qui nous opprime, la raison d'être de notre combat. C'est s'auto-diluer. C'est aussi permettre à nos agresseurs de neutraliser nos ambitions lorsqu'ils votent contre notre peuple aux élections et aux référendums.
On se tire dans le pied. Étant donné l'urgence de la situation nous devrions enfin dire les choses comme elles sont et cesser de se faire des accroires. Le PQ est mort parce qu'il a toujours refusé de regarder les choses en face. Ne mourrons pas avec lui.