Les données linguistiques du recensement de 2006 dévoilées ce mardi nous
donnent l’occasion de jeter à nouveau un coup d’œil sur l’échange
épistolaire plutôt abrasif entre le mathématicien Charles Castonguay et le
démographe Michel Paillé dans les pages du Devoir (27-28 décembre, 5, 8 et
10 janvier) et de La Presse (5 et 12 janvier). Ce que Statistique Canada
vient tout juste de nous répéter encore cette année, c’est que la très
grande majorité des immigrants au Québec s’installent dans la région
métropolitaine de Montréal, là où le français est en inéluctable déclin à
la fois en tant que langue maternelle et langue le plus souvent parlée à la
maison. L’organisme fédéral indique par ailleurs une très légère
progression de l’anglais malgré une forte augmentation dans la sélection
d’immigrants ayant déjà une bonne connaissance du français avant leur
arrivée. On a donc peine à comprendre pourquoi le professeur Paillé
reproche tant à son collègue Castonguay de privilégier l’étude de la
situation montréalaise. N’observe-t-on pas un clivage linguistique
croissant et inquiétant entre la métropole et les autres régions?
L’avantage de l’anglais dans le bilan de l’assimilation à Montréal est
réduit de moitié lorsqu’on considère l’ensemble du Québec, clame M. Paillé.
Fort bien. Mais ses résultats eux-mêmes le montrent : même en diluant
Montréal dans l’ensemble du Québec et même si la communauté anglophone ne
représente que 9% de la population, la prédominance assimilatrice de
l’anglais demeure. Tant qu’à y être, pourquoi s’arrêter là? Combinons les
données des 7,7 millions de Québécois avec celles des 65 millions de
Français. On pourra alors s’extasier devant des chiffres sur l’assimilation
pour l’ensemble Québec-France affichant une situation globale très
favorable au français. Le problème de la déficience du pouvoir d’attraction
du français à Montréal se sera alors volatilisé dans la nature. Ah, ces
alarmistes…
Christian Gagnon
Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
L'assimilation anglaise au Québec : Avantage à Castonguay
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Christian Gagnon138 articles
CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005
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