Budget Oliver

L'art de pelleter par en avant!

La table est mise pour le prochain scrutin fédéral

Tribune libre

C’est avec la fierté du paon arborant son plumage que le ministre des Finances, Joe Oliver, a déposé en Chambre un budget équilibré. Pourtant, quand on y regarde de près, on s’aperçoit rapidement que des contorsions fiscales ont dû être exercées pour parvenir à l’objectif visé par les Conservateurs pour se donner un beau portrait de famille à la veille des élections fédérales prévues à l’automne.

D’entrée de jeu, pour en arriver à un budget équilibré, le ministre des Finances fait passer la réserve pour éventualités de 3 à 1 milliard de dollars, une mesure sans laquelle le budget aurait affiché un déficit de 600 millions.

Toutefois, là où le bât blesse davantage, c’est le nombre de mesures annoncées qui s’étaleront sur plusieurs années ou qui seront en vigueur dans l’avenir. À titre d’exemples, notamment aux niveaux de la recherche scientifique, des infrastructures, de la défense ou de la réduction d’impôt pour les petites entreprises où les effets du budget Oliver ne se feront sentir qu’en 2016-2017, voire même en 2019.

Même la sécurité, qui incarne le fer de lance du gouvernement Harper, n’échappe pas à cet étalement des dépenses, le ministère de la Défense nationale se voit promettre une indexation automatique de son budget annuel de 3 %, plutôt que 2 %, à partir de 2017, et ce, sur 10 ans. Par ailleurs, le gouvernement accorde un total de 293 millions supplémentaires à la Gendarmerie royale du Canada, au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et à l’Agence des services frontaliers pour qu’ils s’acquittent plus facilement de leurs nouvelles responsabilités. L’investissement, là encore, n’est que de 18 millions cette année, le gros de l’enveloppe survenant entre 2018 et 2020.

L’autre important volet de ce budget est la promesse d’investir dans le transport en commun dans les grandes villes du Canada où le chiffre de 1 milliard s’avère trompeur. En fait, les fonds ne commenceront à affluer que dans deux ans, et encore, à raison de 250 millions la première année et 500 millions la deuxième. Ce n’est qu’en 2019, soit au prochain rendez-vous électoral, que ce sommet d’un milliard sera atteint.

Une nouveauté, Ottawa fait passer à 10 000 $ le maximum annuel qu’un contribuable peut verser à un Compte d’épargne libre d’impôt (CELI), malgré les mises en garde du directeur parlementaire du budget, qui estime que cette mesure ne profitera qu’aux plus riches. Et enfin, les plus importantes dépenses qui ont lieu cette année sont celles destinées aux familles, à savoir la bonification des prestations mensuelles pour enfants et le fractionnement du revenu, lesquelles avaient déjà été annoncées en octobre dernier par Stephen Harper.

Et voilà, la table est mise pour le prochain scrutin fédéral, les convives risquent d’être éblouis par la variété du menu. Toutefois, ils devront patienter encore longtemps avant de pouvoir déguster les mets présentés…à moins qu’un autre traiteur leur fasse miroiter des agapes plus alléchantes qu’ils pourront déguster dans un proche avenir… Toutefois, disons que, pour l’instant, le menu libéral est plutôt discret!

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Henri Marineau2090 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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