L'anglais intensif au primaire, une bonne chose?

Tribune libre

Je me questionne sur le bien fondé d’intégrer l’anglais intensif à tous les élèves de 6ième année. Les adhérents vous diront que l’apprentissage de l’anglais est un passage obligatoire vers le marché du travail, vers des emplois mieux rémunérés. Faut-il s’étonner si en 2012 nous ne sommes toujours pas «maître chez nous »?
Néanmoins, ce que je constate, c’est qu’au Québec, l’attitude de certains québécois face à ses employeurs étrangers, est restée celle du colonisé. Qu’on me dise au moins que l’apprentissage de l’anglais servira à enrichir le savoir québécois, au moins, il y aurait en cela une certaine vertu. Mais non, l’approche n’est tout simplement qu’économique. Ces mêmes colonisés vous le diront, le français, l’histoire, et autres savoirs futiles; À quoi ça sert? Toutefois, l’anglais, langue de la « prospérité » et du travail, est pour eux vitale dans cette province dont la langue officielle est le français.
Doit-on blâmer les employeurs de ne pas se conformer à la charte de la langue française au travail? Comment pouvez-vous leur demander de respecter la langue officielle du Québec, quand le message que nous leur envoyons est contradictoire? Devons-nous comprendre que la culture, la fierté, les valeurs québécoises sont monnayables? J’espère que non.
Par de tels programmes éducatifs, nous nous imposons notre propre « assimilation tranquille » et contribuons à appauvrir l’éducation au Québec en plus d’alimenter la croyance populaire concernant la nécessité du bilinguisme au travail. Cette croyance, nous en sommes les propres créateurs. Devons-nous toujours cacher les complexes « du colonisé » derrière des arguments économiques?
Encourageons plutôt l’enrichissement du français dans nos écoles et au travail. Même s’il est vrai un peu partout dans le monde que l’économie s’internationalise, le marché québécois est toutefois assez considérable pour que les multinationales puissent nous servir et s’y installer en français, et ce, à tous les niveaux. Mais encore là, c’est à nous de faire valoir et faire respecter notre « maître chez nous ».


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2012

    Monsieur Braen
    Très intéressant votre texte qui démontre que nous sommes vraiment colonisés ici au Québec pour permettre de telles aberrations telles
    que l'anglais enseigné aux jeunes Québécois en première année et intensivement en 6e année. Moi, je pense sincèrement que notre classe politique qui est fédéraliste et collabo suit les directives d'Ottawa sur le multiculturalisme, les accommodements raisonnables et qu'éventuellement avec ce bilinguisme institutionnel qui s'en vient; il y aura une langue de trop et c'est le français qui écopera. À moins que le Québec se décide rapidement à réaliser l'indépendance mais je commence à douter de la volonté populaire pour la concrétiser. Les jours nous sont comptés s'il n'y a pas un redressement rapide de la situation.
    André Gignac 13/2/12

  • Louis Méthé Répondre

    13 février 2012

    Personnellement je croyais que ce débat était clos depuis l'adoption de la loi 101. Et puis, 35 ans plus tard voilà qu'on l'ouvre à nouveau. Autant le Canada recule (peine de mort, torture etc.) autant le Québec en fait autant.
    L'enseignement de l'anglais intensif en 6e année après avoir allongé son enseignement d'abord à la 3e année et puis à la 1ère est une mesure qui vise une anglicisation massive et systématique des enfants du Québec. On est prêt à tout sacrifier pour cela y compris la réussite scolaire à long terme des enfants.
    Pourquoi? Pour un mirage? On pense qu'en sachant l'anglais toutes les portes s'ouvriront devant eux. C'est faux. Ils vont tout simplement se retrouver en concurrence avec tous les autres enfants de l'Amérique du Nord anglophone alors que, si nous vivons en français, ils s'en trouvent protéger. Résultat, comme ils ne seront jamais à même de compétitionner sur le marché linguistique avec ceux dont l'anglais est la langue maternelle nous allons ouvrir toutes grandes les portes aux anglophones et nos enfants se retrouveront porteurs d'eau comme leurs arrière-grand-parents. Cela à un moment où la langue anglaise est appelée à perdre de son influence dans le monde du fait de l'affaiblissement relatif des pays anglo-saxons.
    Nous vivons en démocratie. Si la majorité a honte de parler français et souhaite un avenir meilleur en anglais, tel sera l'avenir sauf meilleur. Nous nous préparons des lendemains qui déchantent.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2012


    Moi je ne comprends pas qu'en faisant cela on brime les droits des Québécois de recevoir une éducation dans leur langue maternelle. N'est-il pas écrit dans la charte de la langue française que nous avons droit à recevoir une éducation en français? N'a-t-il pas deux réseaux d'enseignement au Québec, l'un francophone et l'autre anglophone? SI des gens veulent apprendre l'anglais, libre à eux, mais pourquoi tous les enfants devraient avoir leur éducation en anglais? Je crois que c'est illégal même anticonstitutionnel.
    Où est le monde? Est-ce que les jeunes anglphones vont avoir droit au même traitement, pauvre eux qui ne maîtrisent pas bien le français? Ils ne seront pas bilingues comme nous? Comment se fait-il qu'eux sont laissés pour contre et nous nous allons devenir plus riche qu'eux. Ce n'est pas juste pour eux. ( ironique)

  • Serge Jean Répondre

    13 février 2012

    Bonjour monsieur Braen
    Si vous aviez écris cette page en anglais, je n'y aurais rien compris, ou alors si peu. Alors oui le français est très utile au Québec, je peux vous le certifier.

    Des emplois mieux rénumérés? Quand la nation sera assimilée 50% -1% de telle sorte qu'il n'y aura plus moyen de retourner en arrière, eh bien ça n'existera plus les emplois bien rénumérés. Ce qui existera,ce sera l'ostracisation et le mépris du seul fait que l'on portera des noms français.
    Ce qui démontre tout de même que nous avons encore beaucoup de pouvoir, grâce au barrage naturel de la langue malgré notre situation colonisante .Non, il est beaucoup trop dangereux pour nous d'apprendre cette langue pour l'instant à moins d'être totalement indépendant.
    Puisque l'ARGENT est l'argument soulevé en toutes circonstances pour justifier imbécilement le grugeage de notre littoral culturel et environnemental eh bien faisons notre piasse nous-mêmes à notre image et pour nous-mêmes.
    Et le peuple vit que celà était très bon.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2012

    « Apprendre une autre langue, oui. Mais quand tout un peuple veut apprendre la langue du conquérant ».
    Sidérant de bêtises, ce peuple!