L'air du temps est bizarre, ces jours-ci. On dirait que le monde est suspendu dans les airs, comme les verres de scotch et les tasses de café dans l' avion qui crée artificiellement un état d'apesanteur en vol parabolique. Cela ne durera pas.
Entre-temps, la vie continue. Un viaduc s'écroule et obtient toute l'attention médiatique méritée: ma belle-mère a passé la nuit de samedi à dimanche à en suivre les péripéties sur RDI. Le Congrès américain abolit l'habeas corpus et autorise la torture, mais les médias n'en ont que pour le pédophile Foley, représentant républicain de Floride. Et encore, comme toujours dans les affaires de sexe américaines, on s'en prend davantage au cover-up de la chose qu'à l'acte lui-même. La grande question est: "Comment se fait-il qu'on ait voulu cacher cela ?"
Bush ne parle plus d'imposer des sanctions à Téhéran, Israël a quitté le Liban, les chefs d'état sont rentrés chez eux après s'être nargués sur la tribune de l'ONU. Les socialistes français tirent à boulet rouge sur le meilleur candidat qu'ils ont eu depuis longtemps: "Mme Royal, qui va garder les enfants, une fois à l'Élysée ?" Business as usual. Au Canada, le candidat Ignatieff prend une avance dans l'appui des délégués, tel que prévu. Lula au Brésil fera un deuxième tour, bien entendu.
On prévoyait ce matin une congestion monstre sur les autoroutes de Laval menant à Montréal. Rien n'est arrivé. L'invasion du Liban devait enflammer le Moyen-Orient. Rien n'est arrivé. (Mes excuses aux Libanais qui ont payé le gros prix pour assister à ce non-événement). Bush, tous les signes avant-coureurs le disaient, allait bombarder l'Iran. Ben non. Jean Charest ne déclenche pas d'élections. Le Bloc québécois ne fait pas tomber le gouvernement conservateur. Le prix de l'essence baisse et les Américains s'apprêtent à voter.
On attend. L'air du temps est bizarre.
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