L'actualité d'une révolution en actes

Chronique d'Élie Presseault

Il y a quelques jours, nous avons expérimenté les durs apprentissages d’une lutte révolutionnaire toujours à faire. Pris par la conjoncture du moment, nous nous sommes plus dans l’hésitation et tardés au-travers d’un certain esprit d’indécision. Pour en venir à cette décision expresse de franchir le pas de ce que nous qualifions de « psychodrame », il nous faut réfléchir, sentir intuitivement les mots, prendre la peine de les écrire lorsque nous le pouvons et poser en actes ce qui adviendra ultimement de notre cheminement vers l’indépendance nationale et l’émancipation de notre état de tutelle permanente.
D’ores et déjà, j’avais rapporté récemment une citation d’Eric-Emmanuel Schmitt comme quoi nous n’avons de prise sur les circonstances, mais que nos choix témoignent d’une certaine ligne de force face aux adversités rencontrées. Nous pouvons pressentir certains tournants, c’est toutefois avec une certaine robustesse de caractère de même qu’une résolution dans la volonté et le parachèvement de nos actes collectifs que nous en venons à poser les éléments pérennes de notre identité nationale.
Par sa constitution même, le Québec invoque un certain appel en nos consciences. Sourdement, notre âme s’éprend et s’épanouit dans la mobilité et la plasticité de notre identité multiforme. Face aux fossoyeurs de l’État québécois, parmi les éternels rivaux, notre âme s’époumone indistinctement de la mise en actes. Silencieusement, notre identité traduit la force d’un certain non et persiste dans le refus qu’imposerait une certaine fatalité au regard de l’histoire. L’inévitable présage ainsi repoussé, nous ressourçons nos potentialités dans l’action et répondons à cette disponibilité.
Historiquement, nous avons traversé plusieurs écueils. Nous avons continuellement fait preuve de résilience. Vaillamment, nous avons persisté dans la foi d’un destin national. Bien sûr, nous avons cultivé un certain sens du scepticisme à force de traverser ces mêmes épreuves. En français et dans les langues de l’expression de l’être québécois, nous invoquons la détermination. Tout aussi peu nous avons été en Amérique, nous avons transmis de génération en génération les éléments constitutifs de notre patrimoine national.
Irrévocablement, le régime en cours s’étiole comme peau de chagrin. Peu importe ce qu’il prépare comme coups fourrés, qu’il prétende nous représenter, le récit de son supplice n’en finit plus inexorablement. À force de dérobades et d’esquives en face de l’inévitable, la principauté de l’abdication nationale tire à sa fin. Ensemble, nous avons à nous lever. De toutes nos forces et en témoignant d’une certaine sagesse, nous devons tirer les évidences au clair et adjoindre en tout calme ce gouvernement à répondre aux exigences du devoir. Tôt ou tard, les fruits de nos actions arriveront à se répercuter en certaines consciences encore endormies.
Matériellement, la vie politique québécoise peut bien se surprendre face au défi de venir à bout d’un certain climat de suspicion, de cynisme et de découragement. De commission en commission au cours des récentes années post-2003 et d’annonces de mesures politiques tout autant inadéquates que constitutives d’un sauve-qui-peut permanent, nous voyons le peu d’envergure de la posture du gouvernement ainsi adoptée. Il n’en tient qu’à nous collectivement de renverser la vapeur et assister à des jours meilleurs. Nous sommes à même d’inculquer une certaine dignité et courageusement découvrir le sentier de notre horizon politique à venir.


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