Légitimer le recours à la dissidence

Chronique d'Élie Presseault

Les images vues au cours des derniers jours dans le cadre de la lutte étudiante et de la répression policière nous laissent entrevoir les limites qu’une conscience sociale ne saurait permettre de franchir. Tout d’abord, je tiens à mentionner que le déclic s’est fait en ce qui me concerne quand j’appris l’hospitalisation de Gabriel Duchesneau. Ce militant de la cause étudiante prit part à une des marches organisées le jour de la Fête des travailleurs le 1er mai dernier. Nous avons pu voir les policiers poursuivre les manifestants par derrière, les pourchasser et attaquer impunément certains d’entre eux ayant eu le malheur d’être à bout de course. Atteindre de tels sommets dans le domaine de la sauvagerie policière s’admet difficilement.
Comment ne point mentionner le cas du policier qui a sévi vendredi dernier à Victoriaville et qui a joui du concours des médias complaisants. Parce qu’il portait un gilet fluorescent, qu’une voiture de police nous aveuglait de ses phares au petit écran et que le même policier semblait se pencher salutairement – moyennant un montage vidéo-photo de désinformation massive– sur un manifestant éclopé sous l’effet de ses coups, il faudrait en plus que nous admettions la version prédigérée selon laquelle ce même policier aurait été la victime involontaire (regarder à partir de 3 :22) d’assaillants dénommés casseurs… il y a tout lieu d’étaler la honte nationale qui recouvre les décombres de la scène du congrès libéral sanglant. Comme de coutume, les dignitaires libéraux se sont lavé les mains. Indiquant tout d’abord avoir été incommodés par du gaz lacrymogène s’étant faufilé au-travers de la vitrine cassée du hall du palais des congrès et par le système de ventilation, ils n’ont rien trouvé de mieux que de déplorer le retard du discours d’un premier sinistre national.
L’irresponsabilité gouvernementale devant les exactions commises me permet de revenir à l’assertion de Jean Barbe telle une ritournelle. Il s’en est fallu de peu pour que nous déplorions une première mort physique durant le conflit étudiant. Je refuse de fermer les yeux devant les tentatives du gouvernement de nous anesthésier collectivement. Exerçons notre droit à la dissidence et dénonçons vigoureusement ce qui apparaît comme une tentative de nous réduire au silence.
Là-dessus, je rappelle les affirmations de Gabriel Nadeau-Dubois :
«On parle de gens qui ont été blessés, de violence volontaire envers des personnes. Pour nous, ce sont des actions que nous condamnons vertement. Ça s'inscrit dans une escalade de la tension et de la confrontation qui est inacceptable. Ça n'aide en rien à résoudre le conflit actuel.»
Gabriel Duchesneau, Maxence Valade, Alexandre Allard et Francis Grenier ont été gravement blessés lors du conflit parmi toutes les personnes qui furent attaquées par les policiers. Deux d’entre eux ne voient plus que d’un œil. Nous déplorons également plusieurs fractures à la tête et des traumatismes crâniens, parmi les blessures et symptômes recensés lors de la répression policière face aux étudiants québécois. Faisons œuvre de mémoire active.


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2012

    Il faudra aussi faire un recours collectif contre les médias qui sont complices de cette désinformation et de cette violence.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    9 mai 2012

    Un étudiant blessé gravement : Le floue médiatique: et la version d’un des nombreux témoins de la scène

    Cyberpresse : Le floue méditique
    (…)
    Plusieurs croient que ce sont ces engins, de 37 mm de diamètre et 110 mm de longueur, selon la SQ, qui sont responsables des blessures de Maxence Valade et d’Alexandre Allard, toujours hospitalisés à Trois-Rivières. Selon leurs médecins, ils auraient aussi pu être blessés par des projectiles lancés par les manifestants, comme des boules de billard et des pierres. (…)
    (qui est ce médecin ?)
    http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/conflit-etudiant/201205/08/01-4523401-les-balles-pleuvaient-a-victoriaville.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS3
    ….
    Un témoin de la scène :
    (…)
    Le drame surviendra alors que Joé et Alexandre marchaient en direction Est sur la route 116, de l’autre côté de la rue. Quatre voies les séparaient des policiers, a expliqué Joé Habel. «À peine quelques manifestants, tenant une banderole, se trouvaient entre nous et les policiers. Soudainement, j’ai vu Alexandre recevoir une balle de caoutchouc sur le côté de la tête, près de la tempe», a-t-il souligné.
    (…)
    Alexandre sera finalement conduit à l’hôpital à Victoriaville, puis transféré au Centre hospitalier régional de Trois-Rivières. Joé Habel, lui, retournera à la maison.
    En regardant la télévision, le jeune Victoriavillois ne sait plus s’il doit rire ou pleurer en entendant un officier de la SQ insinuer qu’Alexandre a probablement été touché par un manifestant. «Ces mêmes manifestants, responsables, certes, d’une partie de la violence, ont fort possiblement sauvé la vie d’Alexandre», a-t-il fait remarquer
    (…)
    http://www.lanouvelle.net/Actualites/Faits-divers/2012-05-08/article-2974263/Emeute-a-Victo-%3A-des-citoyens-indignes-de-la-brutalite-policiere/1
    ….
    Comment expliquer ce floue des médias, si non par démission.
    Cette grève est un grand révélateur de l'état de décrépitude morale atteint pas le Québec après 9 ans de calamité Charest au pouvoir.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2012

    Où sont les reportages des journalistes sur les gens qui ont été blessés par les policiers?
    Pourquoi les journalistes ne font pas leur travail?
    Pourquoi quand les chefs d'antenne interviewe les chefs des regroupements, ils sont agressifs et pourquoi ils sont respectueux lorsque se sont des gens du gouvernement?
    Une agressivité sur les étudiants démontrent qu'on cherche à mettre le blâme sur les étudiants alors que tous on sait au fond de nous que c'est ce gouvernement qui est incompétent et cruel.

  • Jean Lespérance Répondre

    8 mai 2012

    Le prochain gouvernement municipal devra renégocier à la baisse le salaire des policiers municipaux de Montréal en guise de punition pour leur comportement criminel, exécrable.
    On doit faire la même chose pour la SQ. Les économies réalisées pourront servir aux étudiants. Gratuité dans le transport et réacheminement des sommes aux associations étudiantes qui peuvent les redistribuer à leurs membres.
    Aussi, un recours collectif s'impose pour que les étudiants blessés sauvagement soient compensés. Sur tous les plans et de toutes les manières légitimes, on doit riposter.
    La barbarie doit cesser, il ne peut y avoir de compromis là-dessus. Les barbares doivent payer, point final.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2012

    C'est inacceptable.Aussi longtemps que nous aurons
    charest à la tête du gouvernement qui pense pouvoir
    se permettre n'importe quoi,nous allons voir toutes sortes
    de dérive.Cela va aller en se détériorant car il na pas de respect pour le peuple.C'est un voyou de la pire espèce.