M. Trudeau, les Canadiens n'en ont rien à cirer de vos sermons!

Justin le "preacher"

Tribune libre

 


Dans son message annuel de Noël, le premier ministre Justin Trudeau invite les Canadiens à « tendre la main » à leurs voisins et à s’engager à « faire la différence ». Devant un tel épanchement d’appel à l’entraide, m’est apparue tout de suite l’image du prédicateur du haut de la chaire de l’église s’adressant à ses ouailles lors de la messe dominicale.


Notre « preacher » national y est allé aussi d’un élan oratoire digne d’un bon pasteur en exhortant ses brebis à prendre le temps de penser aux sacrifices consentis par les militaires « pour nous protéger » …comme si la grande majorité des contribuables canadiens ne devaient pas faire de sacrifices pour « joindre les deux bouts ».


Pourtant, à l’occasion de ses « vœux » de Noël à ses concitoyens, n’aurait-il pas plutôt été le temps de leur rappeler son engagement à mettre tout en œuvre pour améliorer la qualité de vie de la classe moyenne, un leitmotiv que M. Trudeau a martelé durant toute sa campagne à la chefferie du parti libéral du Canada? Une promesse qui, avouons-le, met encore beaucoup de temps à se manifester!


M. Trudeau, les Canadiens n’en ont rien à cirer de vos sermons de « preacher ». Ils s’attendent à ce que vous agissiez en véritable premier ministre pour qui les actes prédominent sur les « belles paroles », sans doute héritières de votre talent théâtral!



Henri Marineau

Québec


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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    31 décembre 2017

    Le "preacher" Tome II 


    Le premier ministre Justin Trudeau exhorte les Canadiens à mettre en pratique en 2018 les valeurs qui les unissent comme l'ouverture, la compassion, l'égalité et l'inclusion.


    Dans sa déclaration du Nouvel An publiée dimanche, il a souligné que les célébrations du 150e anniversaire du pays avaient permis de se rappeler que «des millions de personnes, de tous les horizons et de toutes les origines, cultures et fois se sont réunies pour bâtir le Canada diversifié, ouvert et prospère que nous connaissons aujourd'hui.».


    Plus sombre, il a aussi dit ces célébrations avaient donné aux Canadiens «l'occasion de réfléchir aux moments où le Canada n'a pas été à la hauteur de ses idéaux».


    M. Trudeau a rappelé que «les peuples autochtones, comme de nombreux Canadiens, ont subi des préjudices et de l'oppression au cours de (l') histoire». Il a souhaité que les torts soient réparés au cours des prochaines années.


    Selon lui, son gouvernement a réalisé de «véritables progrès» sur des questions comme la réconciliation avec les peuples autochtones et la création d'occasions pour les jeunes. Il estime toutefois «qu'il reste encore beaucoup de travail à faire» en 2018.


    Il veut que tous les Canadiens «aient une chance réelle et égale de réussir».




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    «Allons de l'avant ensemble, mettons ces valeurs en pratique et bâtissons un avenir meilleur pour tous», a-t-il dit.


  • Yves Corbeil Répondre

    30 décembre 2017

    Malheureusement, il n'y a pas beaucoup de médias pour informer la population sur ce qu'il se passe dans le monde et quand ça implique NOTRE gouvernement cela devient vraiment pathétique et inacceptable. L'abstention du Canada sur le vote contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale par les Américains est déplorable et doit être dénoncer. Mais qui est vraiment ce peewee qui gouverne le Canada. Faudrait que les gens s'en souviennent au prochaine élection.


    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/516311/votes-a-l-onu-sur-jerusalem-quelles-perspectives-pour-une-paix-juste


    Si vous ne pouvez lire le devoir voici le texte.



    Votes à l’ONU sur Jérusalem: quelles perspectives pour une paix juste?



    28 décembre 2017 | Gilles Bibeau et Lorraine Guay* - Respectivement professeur émérite à l’Université de Montréal et attachée de recherche retraitée à l’Université de MontréalActualités internationales


    Une large majorité de pays a condamné la décision étasunienne de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël.
    Photo: Ahmad Gharabli Agence France-PresseUne large majorité de pays a condamné la décision étasunienne de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël.


    Les protestations contre la décision irresponsable du président des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël et d’y déménager son ambassade sont passées de la rue à l’ONU. Les É.-U. viennent d’y essuyer deux revers : au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale, où une large majorité de pays ont maintenu leur condamnation de la décision étasunienne. Ces positions pourront-elles ouvrir quelques brèches vers une paix juste ? Nous pensons que oui, mais à certaines conditions seulement.



    Oser déboulonner certains mythes



    Quand Benyamin Netanyahou affirme que Jérusalem est « la capitale éternelle et indivisible d’Israël depuis 3000 ans », il répète le mythe religieux qui sert à justifier l’occupation et l’annexion de Jérusalem-Est, en gommant le rôle de Jérusalem dans les deux autres religions monothéistes. En Israël, l’archéologie et l’histoire ont massivement servi à authentifier la continuité d’une histoire juive allant des anciens Hébreux aux Israéliens d’aujourd’hui. Israël s’est ainsi bâti sur un principe mono-ethnique — Israël défini comme « juif » — et sur une fondation religieuse, ce dont témoigne le rôle de quasi-constitution du texte biblique dans l’Israël d’aujourd’hui. Quelques heures avant son assassinat en 1995, Yitzhak Rabin avait fait remarquer aux partisans du « Grand Israël » qu’appliquer la Bible à la lettre obligerait les Israéliens à évacuer les rivages de la Méditerranée puisque les Juifs de l’époque biblique n’y ont jamais habité. Il dénonçait ainsi l’amalgame entre Bible, Terre promise et peuple d’Israël, auprès des sionistes et des religieux pour qui la Bible continue de servir d’étalon pour toutes leurs politiques actuelles.



    L’histoire canonisée par Israël cadenasse les contenus des manuels d’histoire, organise le calendrier des fêtes nationales et sert à « judaïser » Jérusalem-Est. Toute critique du Grand Récit national est suspectée de porter atteinte à l’unité de la nation, en remettant en cause un Israël fantasmé, idéalisé et inventé. Des historiens ont pourtant fait voler en éclats la légende d’un peuple juif unique préservé des contaminations extérieures. Ultimement, ce qui fait problème et qu’il faut gommer, c’est… l’existence même des Palestiniens ! D’où les entreprises de nettoyage ethnique qui n’ont cessé depuis la création de l’État d’Israël en 1948 et que l’annonce de Trump amplifie en légitimant l’annexion de Jérusalem-Est



    Il faut s’opposer à l’idée qu’un peuple — ici le peuple juif — puisse effacer, au nom de son dieu, le droit à l’existence d’un autre peuple, les Palestiniens, vivant sur la même terre.



    Le projet sioniste initial



    Le projet initial des sionistes n’a jamais été la coexistence de deux États vivant côte à côte en harmonie. D’emblée, ils ont planifié systématiquement, et par tous les moyens (diplomatiques, économiques, militaires, instrumentalisation de la Shoah, etc.) la disparition du peuple palestinien en tant que peuple. Dès les années 1930, Ben Gourion, « le père fondateur », avait appelé les siens à accepter les premiers projets de partition […].



    Tous les pays occidentaux, y compris le Canada, ont gobé cette hypocrisie d’abord en votant pour la partition de la Palestine historique en 1947 puis en continuant d’appuyer, directement ou indirectement, le projet sioniste qui a fait avorter tous les débats relatifs à la création d’une Palestine souveraine. Peu de pays ont dénoncé la futilité de rencontres diplomatiques sans jamais contester la nature de l’État d’Israël en tant qu’État national du seul peuple juif.



    Après plus de 70 ans de pourparlers, le résultat est que les Palestiniens ont été de plus en plus dépossédés de ce qui doit être leur territoire national, au point même où plusieurs doutent maintenant de la faisabilité de la solution à deux États si rien n’est fait pour contrer le projet sioniste.



    Le rôle de la « communauté internationale »



    La « communauté internationale » — gouvernements arabes et gouvernements occidentaux confondus — a failli à son devoir de faire respecter le droit international et les droits des Palestiniens et Palestiniennes. De nombreux gouvernements qui se targuent d’être des États de droit acceptent qu’Israël se moque du droit international. L’abstention du Canada à l’ONU est honteuse car, en refusant de condamner la violation unilatérale du droit international par les É.-U., elle fragilise encore davantage cette institution. Qui alors protégera ce droit ? Qui le fera appliquer ?



    Il est temps que cette communauté, malgré ses dysfonctionnements évidents, opère un virage radical en exigeant d’Israël — avec sanctions à l’appui — le respect du droit international quant à l’occupation, à la colonisation, au droit de retour, à l’apartheid, au blocus de Gaza, au Mur… et au statut de Jérusalem. Il lui faut rompre avec sa complicité inconditionnelle et systématique envers Israël et prendre acte de l’asymétrie abyssale entre Israël et les Palestiniens dont on exige qu’ils s’entendent ! Les « processus de paix » n’ont été, a écrit Yakov Rabkin (2014), que des illusions politiques permettant à Israël de poursuivre inexorablement la colonisation des territoires palestiniens occupés depuis 1967. «[…] On n’a pas affaire à deux États qui s’affrontent avec les mêmes moyens mais à un acteur palestinien complètement dominé par une puissance nucléaire. »



    L’ONU qui a joué un rôle majeur dans la partition de la Palestine historique doit se réapproprier la direction dans la mise en oeuvre d’un véritable processus de paix basé sur le droit international.



    Mais les Palestiniens et Palestiniennes ont compris depuis longtemps que les pays arabes et les gouvernements occidentaux les ont abandonnés à la puissance de feu d’Israël. D’où leurs appels aux personnes de bonne volonté à travers le monde pour soutenir leurs initiatives de paix tant au plan diplomatique qu’au niveau de la mobilisation solidaire. Parmi ces moyens, nous invitons nos concitoyens et citoyennes à appuyer la campagne de « Boycott, Désinvestissement et Sanctions », une campagne pacifique et citoyenne lancée en 2004 par la société civile palestinienne pour exiger d’Israël le respect du droit international. Une paix juste en dépend.



    * Texte appuyé par :

    Rachad Antonius, sociologie, UQAM ;

    Roxane Caron, professeure en travail social, Université de Montréal ;

    Yara el-Ghadban, écrivaine, anthropologue ;

    Jeddi Essedik, psychiatre, Tunis ;

    Claude Lacaille, bibliste, prêtre des Missions-Étrangères ;

    Diane Lamoureux, professeure associée, science politique, Université Laval ;

    Abdelwahed Mekki-Berrada, professeur titulaire, anthropologie de la santé mentale et anthropologie de l'islam, Université Laval ;

    Michel Peterson, psychanalyste, professeur, travailleur social ;

    Abdulhadi Qaderi, enseignant, science politique, Cégep Saint-Jérôme ;

    Yakov Rabkin, professeur d'histoire, Université de Montréal, auteur de «Comprendre l'État d'Israël » (2014, Écosociété) ;

    Zakaria Rhani, anthropologue et biologiste. Université Mohammed VI, Rabat, Maroc ;

    Cécile Rousseau, psychiatre, professeure titulaire, division psychiatrie sociale et culturelle Université McGill ;

    Wael Saleh, politologue, Institut d’études post-printemps arabe, Montréal ;

    Michel Tousignant, professeur associé, UQAM ;

    Joëlle Tremblay, professeure agrégée et artiste, Faculté d'aménagement, d'art et de design, Université Laval



    et voici un commentaire pertinent.


    Pierre Fortin - Abonné

    28 décembre 2017 14 h 03


    Un texte courageux et juste




    Les professeurs Bibeau et Guay ne craignent visiblement pas les attaques d'antisémitisme que le B'nai B'rith leur adressera sûrement. Il faut souligner ce courage qui manque à beaucoup trop de nos intellectuels.



    Je me permets seulement d'ajouter à leur texte que le décret de Donald Trump, reconnaissant Jésuralem comme capitale de l'État juif, a aussi son revers de médaille. Qu'il le veuille ou non, son geste met en lumière l'hypocrisie et l'arnaque qui ont toujours consisté à présenter une volonté de prétendue bonne foi pour mieux accélérer la colonisation tout en faisant chaque fois dérailler le processus de paix en en attribuant l'échec aux Palestiniens.



    Il est maintenant clair que les USA ne peuvent plus, comme l'a affirmé Mahmoud Abbas, se présenter comme un interlocuteur crédible et un promoteur de la paix en Palestine. Les atteintes répétées au droit international et à la IVe Convention de Genève doivent cesser.



    Le mouvement BDS doit être réactivé comme celui qui mit fin à l'apartheid en Afrique du Sud. En mars dernier, la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale de l’ONU (Cesao) publiait son rapport* préparé par Richard Falk et Virginia Tilley établissant clairement que l’État d’Israël est devenu un état d’apartheid : « C’est seulement en démantelant ce régime d’apartheid qui est fondé sur une structure de domination raciale d’Israël sur le peuple palestinien délibérément fragmenté que peut être ouverte la voie pour une diplomatie crédible, qui vise enfin à réaliser une paix durable pour les deux peuples. »



    Après les pressions des États-Unis et Israël, le secrétaire général Guterres exigea le retrait du rapport, ce que refusa la secrétaire générale adjointe Rima Khalaf qui préféra démissionner plutôt que de trahir la vérité. Le crime d'apartheid est bien défini et ne doit plus être ignoré comme les USA l'ont toujours fait.



    * Source : http://www.aurdip.org/IMG/pdf/rapport_nu_fr.pdf