Voir apparaître le visage d’un ancien chef de gouvernement sur une fiche policière et au centre d’un organigramme d’enquête est en soi un choc dont une démocratie ne se remet pas de si tôt.
Pour l’heure, rien ne permet d’affirmer que Jean Charest ait quoi que ce soit à se reprocher. Il est possible que l’ex-premier ministre ne soit qu’un sujet d’intérêt dans une histoire plus vaste.
Troublant
Le fait est toutefois qu’il y a longtemps que les soupçons s’accumulent, une ancienne ministre de son gouvernement faisant déjà l’objet d’accusations criminelles. Les documents dévoilés par Le Journal contiennent une quantité troublante d’informations.
Il est permis de penser qu’une enquête de cette importance n’aurait jamais été déployée par l’UPAC si on n’avait pas eu de bonnes raisons de croire que des actes répréhensibles avaient été commis. Si ceux-ci se sont déroulés sans que Jean Charest en soit complice, c’est plutôt qu’ils auraient eu lieu à son insu, ce qui n’est guère plus rassurant.
Au fond des choses
À la fin, c’est bien possible que des accusations ne soient jamais portées. C’est d’ailleurs souvent dans un tel contexte que des fuites surviennent.
Et c’est bien justement le problème. La commission Charbonneau nous avait laissés sur un sentiment d’inassouvi. L’absence de Jean Charest et de son grand ami Marc Bibeau de la liste des témoins nous permettait de croire qu’on n’était pas allé au fond des choses.
On en a maintenant la confirmation, il y avait plus à investiguer. Pourtant, plusieurs années après les faits, aucune accusation n’a encore été portée.
Les autorités judiciaires n’ont jamais à faire de rapport quant aux enquêtes qui n’ont pas été concluantes. Si on ne venait jamais à apprendre quelles ont été les suites de cette enquête, on resterait toutefois avec l’impression que la lumière n’a pas été faite.
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