Ainsi donc, le droit à l'insulte existerait! Sans doute se subdivise-t-il
en deux, savoir en celui d'insulter et en celui de l'être. Quelle grandeur
d'âme que celle de défendre son droit d'insulter et quelle magnanimité,
quel renoncement et quel sens de l'honneur que ceux de se réclamer du droit
de l'être!
Qui suis-je? Je suis un peu beaucoup de France, mais sans en être
vraiment, porteur en moi du souvenir de la Nouvelle-France, qu'on a voulu
extirper de mon coeur et de sous mes pieds(le droit à la dépossession sans
doute, qui se subdivise lui-même en deux, savoir en celui de déposséder et
en celui de l'être, tous deux de force égale il va de soit), habité depuis
lors du malaise et de l'inconfort d'être sans cesse interpellé à être et à
devenir ce que je ne suis pas. Je suis de rêves et d'espoir!
Qui suis-je? Je suis d'Italie et d'ailleurs, un peu beaucoup, mais sans en
être vraiment, et, sans doute disposé à devenir d'un nouveau pays, puisque
j'ai quitté l'ancien pour le nouveau! Je suis de rêves et d'espoir!
Qui suis-je? Je suis de celui qui en est réduit à être plus de ce qu'il
n'est pas que de ce qu'il est vraiment. Je suis ce que l'on me refuse
d'être et ma douleur est celle d'être constamment sollicité à devenir ce
que je ne suis pas, et je la porte en moi comme une plaie béante, incapable
de cicatriser! Je suis de rêves et d'espoir!
Qui suis-je? Je suis de rêves et d'espoir! Et, en ce pays, ou devrais-je
plutôt dire, en ces lieux du déni au pays véritable, selon la partie que
j'en prendrai réellement, je serai de ceux qui accableront ces gens et ce
peuple, à qui l'on refuse d'être vraiment ce qu'ils sont, ce qu'il est, ou,
je serai avec eux , et leur malaise deviendra le mien, et, dans mes yeux,
l'on verra aussi l'espoir et le rêve de pouvoir être ce que l'ont est et
celui du pays véritable, et mon coeur et ma parole s'en feront l'écho!
Qui suis-je?!... Pour vouloir investir, en culpabilité, la douleur d'un
peuple, à qui l'on refuse l'existence réelle et, pour fort de ses préjugés,
mais sous le couvert de l'ouverture, du haut de son regard biaisé, lui crier
que, finalement, il est devenu l'oppresseur lui-même, cet oppresseur que
tantöt il dénonçait, parce que, désormais, il souhaite que les immigrants,
qui débarquent sur son territoire, ne contribuent plus à sa disparition mais
plutôt à sa survie et à sa vitalité... ! Une atteinte au sacré? Non, mais
une réaction à un manque de doigté et de respect... oui!
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1 commentaire
Marcel Haché Répondre
30 septembre 2008M.Boivin.
Le peuple québécois est aussi fidèle et aussi capable que n'importe lequel autre peuple.Je ne vous prêche pas,nous sommes des convertis.
Depuis la Révolution Tranquille,chaque fois que les chefs politiques du Québec,même ceux fédéralistes,ont réclamé l'accord de notre peuple pour de grands projets,chaque fois ce peuple a répondu "présent".
Un peuple tenace.Calme et fidèle.
C'est pour ça que les deux référendums perdus ont tant désorienté :sa fidélité s'est partagée,qui ne l'avait jamais été aussi profondément,qui ne devait pas l'être.
Si le peuple québécois peut nous paraître parfois inconsistant,je crois qu'en plus d'être tenace,calme et fidèle,il n'est pas pressé.Comme tous les peuples souverains.Parce que le peuple québécois est souverain !
Il suffirait peut-être que les indépendantistes s'adressent au peuple québécois comme à un peuple souverain,pour que celui-ci réponde souverainement "présent"...
Le rêve n'est pas réservé aux seuls individus.Les peuples rêvent aussi... cela s'appelle la grandeur,qui est l'exacte contraire de la petitesse dans laquelle nos opposants aimeraient bien nous enfermer.