Le gouvernement italien a adopté mercredi un décret-loi, voulu par le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, instaurant un nouveau tour de vis sécuritaire contre les migrants et les auteurs d'agressions contre des policiers.
Ce décret-loi composé de 18 articles prévoit, entre autres, "une amende de 10.000 à 50.000 euros contre le commandant, le propriétaire et l'armateur" d'un navire qui entrerait sans autorisation dans les eaux territoriales italiennes, a précisé devant la presse M. Salvini, également chef de la Ligue (extrême droite), à l'issue du Conseil des ministres.
Cet article, même s'il ne cite pas les ONG aidant les migrants en difficulté en mer, est censé les décourager, car en cas de récidive "le décret prévoit la confiscation du navire", a ajouté M. Salvini qui a fermé les ports italiens à ces ONG
Le décret, qui doit encore être adopté par le Parlement où la majorité gouvernementale Ligue-Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) dispose d'une majorité confortable, renforce aussi les sanctions prévues pour les auteurs d'agressions contre les forces de l'ordre.
Le seul port de casques ou autres méthodes pour se rendre méconnaissable lors des manifestations sera puni d'une peine de deux à trois ans de prison et une amende de 2.000 à 6.000 euros.
L'utilisation de battes de baseball, bâton, ou feux d'artifice contre les forces de l'ordre entraînera une peine de prison de quatre ans.
Le gouvernement avait déjà adopté en septembre un paquet de mesures sécuritaires contre l'immigration et la criminalité, mais Matteo Salvini, qui a fait de la lutte contre l'immigration le thème dominant de ses campagnes électorales, a poussé pour un nouveau tour de vis.