La tension monte entre la France et l'Italie. Samedi 20 octobre, le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, a annoncé l'envoi de policiers italiens pour patrouiller à la frontière française afin d'empêcher les refoulements de migrants. La veille, il avait diffusé une vidéo filmée par un habitant de Claviere (Italie) montrant une voiture de la police française déposer des migrants côté italien et repartir vers la France, à une vingtaine de mètres de là.
Matteo Salvini✔@matteosalvinimi
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Girato questa mattina a Claviere, sul confine Italia-Francia. Anche questa auto della polizia francese aveva sbagliato strada???
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"L'énième abus des autorités françaises, qui ont aussi profité de la bonne foi de notre police, aura des conséquences : des voitures de patrouille ont été envoyées à Claviere pour contrôler et garder la frontière", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Son annonce s'accompagne de photos montrant des policiers italiens montant la garde à l'endroit même où une voiture de police française a déposé trois migrants vendredi matin.
Une procédure "conforme", selon la France
Dans la soirée de vendredi, la préfecture des Hautes-Alpes avait fait valoir dans un communiqué qu'il s'agissait d'"une procédure de non-admission à la frontière en tous points conforme à la pratique agréée entre la police française et la police italienne ainsi qu'au droit européen". Selon la préfecture, les trois personnes avaient été refusées faute de documents valables au point de passage de Montgenèvre, 500 mètres plus loin, et le commissariat de Bardonecchia, le plus proche, avait été informé.
"Maintenant, les temps ont changé et nous n'acceptons pas que des étrangers arrêtés en territoire français soient amenés en Italie sans que nos forces de l'ordre puissent vérifier leur identité", a déclaré Matteo Salvini.
Des milliers de migrants reconduits chaque année
Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. L'AFP a constaté l'hiver dernier que nombre d'entre eux étaient déposés directement par la police française devant la gare de Bardonecchia. Ces refoulements sont une procédure distincte des centaines de demandeurs d'asile que la France renvoie chaque année en Italie en application des accords de Dublin, qui obligent à déposer sa demande d'asile dans le premier pays européen traversé.
Les relations entre Rome et Paris se sont tendues ces derniers mois. L'Italie accuse ses partenaires européens, à commencer par la France, de l'avoir laissée seule gérer la crise migratoire et les quelque 700 000 migrants arrivés sur ses côtes depuis 2013.