ISLAM

Instagram suspend brièvement les comptes de journalistes de «Charlie Hebdo» ayant publié des caricatures de Mahomet

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La gauche islamophile contre la gauche libertaire


Les comptes Instagram de deux journalistes de Charlie Hebdo ont été suspendus pendant plusieurs heures, peu après qu'elles ont partagé une photo de la une du journal consacré à l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015, sur laquelle figurent plusieurs caricatures du prophète Mahomet.



La journaliste Laure Daussy est la première à avoir signalé ce blocage, dans un message publié samedi soir 5 septembre sur Twitter, capture d'écran à l'appui : «Mon compte Instagram a été "désactivé". La dernière photo que j'avais postée était la une de Charlie Hebdo. C'est donc probablement un piratage ou un signalement en masse, nouvelle forme de censure. Hallucinant


 


 


Dimanche matin, la dessinatrice Corinne Rey, dite Coco, a à son tour fait savoir sur Twitter que son compte Instagram avait subi le même sort : «Comme ma consœur de Charlie Hebdo, Laure Daussy , mon compte Instagram a été désactivé suite à la diffusion de la couverture ''Tout ça pour ça'' avec les caricatures de Mahomet. Tout simplement scandaleux.»


Consultés dimanche à 11 heures, les comptes de ces journalistes de Charlie Hebdo étaient toujours indisponibles sur Instagram, propriété de Facebook. Consultés à nouveau à 13 heures, ces comptes étaient néanmoins à nouveau disponibles. Laure Daussy indique sur Twitter que cette suspension était «automatique, suite à une campagne de signalements de ceux qui voulaient censurer la une».


 


 


«Les comptes ont été supprimés par erreur et nous les avons rétablis dès que cela a été porté à notre connaissance», a fait savoir le service communication d'Instagram, dans un échange avec Le Figaro. «Nous sommes désolés de la confusion et de la détresse que cela a pu causer. Pour info, cela n'avait aucun lien avec la couverture de Charlie, elle n'a pas été censurée par ailleurs et a été publiée sur le compte de Charlie.»


 






Interrogée à ce sujet sur Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, la ministre de la culture Roselyne Bachelot a rappelé «de manière forte le droit à la caricature comme l'a fait Emmanuel Macron».


Le numéro en question a été épuisé dès le premier jour et a été réimprimé, a annoncé vendredi à l'AFP le journal satirique. Il avait été tiré à 200.000 exemplaires (trois fois le volume habituel). Pour le dessinateur Juin, qui a intégré la rédaction après l'attentat du 7 janvier 2015, «ça montre qu'on est soutenus, que la liberté d'expression, la laïcité, le droit au blasphème ne sont pas des valeurs obsolètes et qu'elles sont soutenues par les Français qui ont choisi d'acheter ce numéro».