Inquiétude fondée

Tribune libre

Dans l’édition du Devoir du 22 juin, on apprend que 90% des Québécois francophones estiment, à raison, le français menacé à Montréal.
Comment en est-on arrivé à décrire les Québécois comme des Québécois francophones? Est-ce qu'on peut se considérer Québécois si on ne parle pas français? Il est aussi, dans l’article de Marco Bélair-Cirino, question de la notion des deux peuples fondateurs. Or, ce sont les Français qui ont fondé la Nouvelle-France laquelle a été conquise par la force, 250 ans plus tard, par les Britanniques.
On réinvente l’histoire, on l’adapte, et plutôt que de multiplier les efforts pour sauver le français, pour le valoriser, on prend la défense des Anglais pour qu’ils puissent chanter dans leur langue lors de la fête du Québec français, on participe au financement des institutions de langue anglaise, on s’efface, on disparaît. Les élus approuvent. Les vedettes du petit écran approuvent. Voyez comme nous sommes ouverts! Montréal, capitale du rire!
Déjà en 1839, Lord Durham, qui ne doit pas se retourner dans sa tombe, notait: « En vérité, je serais étonné si, dans les circonstances, les plus réfléchis des Canadiens français entretenaient à présent l'espoir de conserver leur nationalité. Quelques efforts qu'ils fassent, il est évident que l'assimilation aux usages anglais a déjà commencé. La langue anglaise gagne du terrain comme la langue des riches et de ceux qui distribuent les emplois aux travailleurs. Il apparut, par quelques réponses que reçut le commissaire de l'Enquête sur l'Instruction, qu'il y a à Québec dix fois plus d'enfants français qui apprennent l'anglais, que d'Anglais qui apprennent le français. Il s'écoulera beaucoup de temps, bien entendu, avant que le changement de langage s'étende à tout le peuple.»
L’inquiétude des Québécois envers leur langue est fondée. Ils ont pour exemple les provinces canadiennes où il n’y a de français que certains noms de famille et noms de rue. Allons-nous malgré le sort qui nous guette, jouer les victimes consentantes?
La culture québécoise est riche d’une langue exceptionnellement belle. Comment ne pas s’émouvoir en écoutant Mes Aïeux, Les Cowboys fringants, Mara Tremblay, Fred Pellerin, Paul Piché? En lisant Chavire, La Couturière, Les Aurores Montréal, Les Filles de Caleb, Le Matou, La Grande Tribu? En regardant une pièce de Robert Lepage, de Michel Tremblay, de Jean-Claude Germain, de Marie Laberge, d’Évelyne de La Chenelière? En voyant les films Babine, La Grande Séduction, Les Bons Débarras, Octobre?
Nous avons des paroliers, des poètes, des scénaristes, des romanciers, des auteurs de théâtre hors pair.
Le Québec qui ne compte pas huit millions d’habitants, réussit à s’illustrer à travers le monde. Pourquoi sacrifier ce que nous avons de plus cher? Qui l’exige de nous?
Québec, ne vois-tu rien mourir?

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2009

    En complément de lectures pour alimenter votre réflexion
    Anglicisation du Québec
    Victoire de l’anglais sur le français au Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2009

    Madame Moreno,
    monsieur Parizeau a dit de facon réaliste qu'il y a trois moyens de faire l'indépendance: le vote des citoyens par référendum, le vote des députés à l'Assemblée Nationale et...par la violence. Référendum est un mot tabou, donc à oublier. Le vote à l'Assemblée Nationale: pour cela, il nous faut y envoyer une majorité de députés indépendantistes mais lorsqu'on voit les citoyens de Rivière-du-loup, un comté presque totalement francophone, voter pour le parti le plus anti-nationaliste québécois, le parti qui propose à ses citoyens de demeurer "dépendants" d'être assujettis au Canada, le parti qui travaille constamment contre les intérêts des québécois, on ne peut compter sur un vote à l'Assemblée Nationale pour nous libérer. Il reste donc la violence. Oubliez ca, la violence, ce n'est pas dans nos moeurs mais plutôt dans les moeurs des anglais. Il ne nous reste qu'à regarder mourir le peuple québécois. Sincères condoléances!

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    23 juin 2009

    Nous sommes tous inquiets en ces temps qui courent, vous avez raison, Madame Moreno et à votre rappel des terribles propos de Lord Durham je rajouterai qu'il avait également dit " Et cela prendra le temps que cela prendra !" Alors, non, Le temps ne doit pas venir, celui où hélas, la langue française serait noyée dans une mer anglosaxonne ..Une langue si belle, si douce, si extraordinairement riche, comme je le répéte à longueur de commentaires sur Vigile, ne peut pas être vilipendée comme cela est fait si souvent par ses adversaires dominants, qui ne désirent que la voir disparaître une bonne fois pour toutes,et cela depuis 250 ans !.. Mais avec la langue il existe malheureusement cette sourde réadaptation totalement inepte et incongrue de l'Histoire elle-même! Est-ce une chose possible? On n'efface pas le passé d'un coup de gomme, la Nouvelle France ne peut pas être rayée de l'Histoire, ces 150 ans là du régime Français ont été construits à la force d'un courage à toutes épreuves, avec la vaillance et l'incroyable enthousiasme de vos ancêtres, ces premiers Français qui ont traversé l'Atlantique dans un autre temps.. Qui peut laisser effacer cela ? Qui peut laisser affirmer qu'il y a eu deux peuples fondateurs ? Aucun Historien ne peut le laisser dire! Seuls les Français ont fondé la Nouvelle-France et le jour où le sort a trahi le drapeau du roi de France qui a hélas laissé bien seule la petite colonie des bords du Saint laurent face à l'adversité, c'est un vrai et un immense pays fondé par les Français que le conquérant a trouvé, allant juqu'aux Rocheuses à l'Ouest, et jusqu'au bord du golfe du Mexique au sud.. tout un chacun doit connaître le passé afin que nul ne puisse l'arranger à son gré!

  • Archives de Vigile Répondre

    23 juin 2009

    C'est la preuve de la trahison des élites.
    Le peuple est plus conscient, nationaliste et fier, qu'on le dit ou que la propagande médiatique fédéraliste veut le laisser croire.
    Les résultats de ce sondage contredisent l'apparente unanimité des commentaires fédéralistes et pluralistes des tribunes de Gesca. Ils démontrent la censure qui y est pratiqué.
    Gesca est le seul qui n'a pas publié ce sondage !