Politique fédérale

Ingérence de Trudeau en santé

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Tribune libre

 




En campagne électorale en Colombie Britannique, le premier ministre Trudeau a réitéré son intention de mettre de l’avant l’implantation de normes nationales dans les centres de soins de longue durée en majorant les 3 milliards $ déjà annoncés dans le dernier budget de 6 milliards $ supplémentaires tout en se défendant de vouloir s’ingérer dans les compétences des provinces et des territoires.

« Je veux être bien clair que le gouvernement fédéral ne va pas commencer à micro-gérer les soins de longue durée — c’est quelque chose qui est clairement de responsabilité provinciale », a déclaré Justin Trudeau. Or, la promesse libérale est assortie de « cibles à atteindre », notamment la formation de 50 000 préposés aux bénéficiaires et l’augmentation de leur salaire à au moins 25 $ de l’heure.

De son côté, le Conseil de la fédération a écrit aux chefs des partis fédéraux afin de réclamer une hausse du Transfert canadien en matière de santé qui ferait passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé. En bref, tous les premiers ministres exigent un rattrapage de 28 milliards $, puis une indexation minimale de 5%, ce qui représente le taux de croissance annuel des dépenses en santé. Enfin, rappelons qu’au départ, le fédéral contribuait à la hauteur de 50% des dépenses en santé Voilà pour les chiffres.

Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est le fait que Justin Trudeau s’est engagé à ne pas s’ingérer dans la micro-gestion, à savoir la gestion quotidienne des soins de longue durée. Soit! En revanche, il se permet sans vergogne de déterminer un minimum salarial de 25 $ de l’heure. Si cela n’est pas de l’ingérence, je voudrais savoir ce que c’est…

Les infirmières, préposés aux bénéficiaires et autres corps médicaux qui étaient au front pour s’occuper de nos proches dans un contexte sanitaire hors normes pendant la première vague de la pandémie méritent notre considération et notre soutien. Le manque criant de ressources dans nos systèmes rendait leurs conditions de travail difficiles, et ce, bien avant la pandémie. Leurs témoignages, durant la pandémie, prouvent hors de tout doute qu’ils ont porté notre système de santé à bout de bras, au péril de leur propre santé physique et émotionnelle. Hausser les transferts en santé sans condition est la meilleure façon de reconnaître leurs efforts, de les remercier, dans certains cas de revaloriser leur profession et, espérons-le, de leur dire qu’ils ne seront plus jamais laissés à eux-mêmes de la sorte.

À mes yeux, les compétences provinciales ne doivent pas être transgressées de quelque façon que ce soit. La pandémie a révélé les lourdes conséquences du sous-financement fédéral de la santé. Alors que les dépenses augmentent année après année, notamment avec le vieillissement de la population, le fédéral coupe progressivement, année après année, la part de sa contribution financière en santé. La solution est toute tracée d’avance, Ottawa doit jouer le rôle qui lui incombe, à savoir financer les transferts en santé adéquatement, laissant aux provinces et aux territoires le soin de gérer selon leurs besoins leur système de santé respectif.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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