Ainsi, les Finances du Québec enregistrent un surplus.
Plutôt que d’être en équilibre, les revenus auraient excédé les dépenses de 1,8 G$ au cours du dernier exercice financier. Quand on ajoute le 1,5 G$ versé au Fonds des générations, ça fait 3,3 G$. C’est un record absolu.
En soi, c’est une bonne nouvelle. En matière budgétaire, vaut mieux être dans les plus que dans les moins, à plus fortes raisons que c’est rare, dans la situation du Québec.
En outre, ça semble vouloir dire que l’époque douloureuse des compressions dans les services publics est derrière nous.
Ça a fait mal
Les dernières années ont fait mal. Pour atteindre le déficit 0, les réseaux de l’éducation et de la santé ont été mis à contribution.
L’actualité quotidienne ne manque jamais de rapporter des histoires d’écoles au toit qui coule ou de personnes aînées traitées en deçà de nos standards de dignité humaine.
Avant l’austérité, les besoins n’étaient pas encore comblés. Voilà pourquoi il était illusoire de penser réduire les dépenses sans affecter les services.
Depuis, la situation a empiré, alors que ce qu’on considère comme décent dans une société moderne a évolué. Un bain par semaine, c’était acceptable en 1960 et, un pogo, ça pouvait être un repas comme un autre en 1980. Ce n’est plus le cas maintenant.
Bref, pour combler son déficit, le gouvernement a creusé les besoins. Et on constate aujourd’hui qu’il l’a fait davantage que ce qu’il fallait.
Recette éprouvée
Ces surplus sont donc dérangeants, mais c’est lorsque Carlos dit ce qu’il pense en faire qu’ils deviennent absolument indécents.
Philippe Couillard l’avait déjà admis: l’objectif depuis le début, c’est de diminuer les impôts.
C’est une façon de faire connue, une recette éprouvée. Le gouvernement coupe dans le secteur public pour équilibrer son budget. Quand l’excédent apparaît, il baisse les taxes.
Les électeurs sont contents, mais constatent parallèlement – et sans faire le lien entre les deux – que les services publics sont de moins en moins efficaces. Conséquemment, ils réclament une tarification plus élevée – comme l’ont fait les carrés verts lors de la grève étudiante – ou une privatisation.
De sorte que les gens utilisent leurs baisses d’impôts pour payer leurs services.
À la fin, le secteur public est moins fort, les soins et les classes ne sont pas meilleurs et les contribuables ne sont pas plus riches. Mais les idéologues sont contents.
Depuis le début, c’est ça, l’objectif du gouvernement. Il ne s’agissait pas de sauver l’État, mais bien de l’affaiblir. On le savait déjà, mais Carlos Leitao l’a confirmé cette semaine.
Réinvestir
Les citoyens, c’est normal, seraient d’accord avec des baisses d’impôts. Toutefois, quand on met les deux priorités en opposition, ils préfèrent généralement des services publics bien financés.
Les gens sont prêts à payer pour quelque chose qui a du bon sens.
Les surplus budgétaires doivent donc être réinvestis pour combler les trous creusés par le gouvernement.
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