Ils tentent de nous faire considérer tout échange de vue, toute discussion, comme de la chicane que les Québécois abhorreraient. Il faut bien dire que le Parti Libéral est beaucoup plus monolithique que ses membres veulent bien le faire voir. Il n’y a de chicanes en son sein que celles autorisées par une direction qui va de haut en bas sans plus.
Vous rappelez-vous ce gars dans un congrès qui a voulu initier un débat sur une certaine commission d’enquête que tout le Québec politisé réclamait alors ? Les Libéraux l’ont laissé poiroter au micro sans que personne, personne, ne daigne le seconder pour tenter seulement l’ouverture d’une discussion. Dans un tel contexte, il n’y a vraiment pas de chicane en effet.
C’est assurément la meilleure méthode connue jusqu’à date pour éviter tout débat démocratique et éteindre toute chicane avant qu’elle n’enflamme l’édifice. Mais le Parti Libéral est-il une institution démocratique au Québec compte tenu de ce que l’on a appris sur les méthodes de financement de ce parti ? En fait les plus intéressantes révélations de la Commission Charbonneau touchent justement à la façon dont la collusion, légale ou illégale, est enracinée dans les mœurs du libéralisme lui-même comme conception d’un monde politique dévoué aux puissants et à leurs petits valets, les collecteurs de fonds.
Ce sont ces Libéraux en premier qui se sont mis à la disposition du Maire Labeaume et de Péladeau pour couvrir ce qui s’apparente le plus à une collusion parfaitement légalisée d’un Parlement dont on doute de plus en plus de la vraie nature : le dévouement à perpétuer un capitalisme bien québécois qui s’éloigne de plus en plus du bien commun.