En mêlée de presse mercredi matin, il a reconnu que c’était «peut-être le dossier le plus délicat», mais il tient à ce que le Québec accueille davantage d’immigrants économiques pour résorber la pénurie de main-d’œuvre.
M. Legault s’engage donc dans une course contre la montre avant la campagne fédérale et le scrutin d’octobre. Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, avait manifesté son ouverture aux demandes du gouvernement caquiste, mais le gouvernement libéral de Justin Trudeau s’est montré plus froid.
Actuellement, le Québec accueille 60 % d’immigrants économiques qu’il choisit lui-même, contre une proportion de 40 % de réfugiés et de réunifications familiales sélectionnée par Ottawa.
«Ce n’est pas suffisant, ce pourcentage [d’immigration économique] devrait être augmenté, essentiellement en réduisant la partie réunification familiale et réfugiés», a-t-il déclaré.
Front commun?
M. Legault compte d’ailleurs sur un front commun de plusieurs provinces qu’il entend bâtir notamment au prochain sommet du Conseil de la fédération qui se déroulera à Saskatoon du 9 au 11 juillet.
Selon le chef caquiste, tous les premiers ministres des autres provinces vivent aussi une pénurie de main-d’œuvre et souhaitent que l’immigration économique soit mieux choisie.
«Ils voudraient que l’immigration économique soit mieux choisie et peut-être soit plus importante que 60 %. Donc, on a des discussions très préliminaires pour l’instant.»
En immigration, le gouvernement Legault a adopté sous bâillon récemment le projet de loi 9, en vue de «mieux choisir les futurs immigrants».
La loi prévoit une réforme du processus de sélection des candidats, désormais axé sur les compétences professionnelles, pour mieux répondre aux besoins de main-d’oeuvre du Québec. Elle inclut l’élimination de 18 000 dossiers de candidature déposés sous l’ancien système, basé sur le principe du premier arrivé premier servi.
Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement Legault a annoncé qu’il fera passer de 52 000 à 40 000 les seuils d’immigration, mais il prévoit les rehausser dès l’an prochain pour revenir à plus de 50 000 en 2022. La part de l’immigration économique passerait de 58 %, en 2017, à 65 % en 2022.
En vertu d’une entente Ottawa-Québec, le Québec peut choisir ses immigrants économiques, mais aucune autre province ne jouit de ce privilège.