Le torchon brule entre Philippe Couillard et François Legault concernant le seuil d’immigration au Québec. À ce sujet, les chercheurs ont souvent plaidé pour la prudence : une admission d’un trop grand nombre d’immigrants nuit à leur intégration au marché du travail et à la cohésion sociale. Selon eux, l’impact économique de l’immigration est faible et son effet sur le vieillissement de la population est marginal. À titre d’exemple, une étude commandée par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) aux chercheurs Brahim Boudarbat et Gilles Grenier et publiée en 2014 recommandait que les admissions annuelles soient maintenues à 50 000.
Toutefois, au-delà de ces considérations, l’intégration des immigrants aux valeurs québécoises et leur francisation ardue, voire inexistante, représente, à mes yeux, la recherche de la quadrature du cercle dans la mesure où la volonté politique d’atteindre ces objectifs essentiels se manifeste à petites doses sous des vœux pieux timides qui meurent la plupart du temps au feuilleton.
En bref, tant et aussi longtemps que le flux d’immigrants continuera d’augmenter dans ces conditions, je demeure convaincu que nous continuerons d’assister au dérapage de leur intégration et, par conséquent, à un choc culturel irréversible et pathétique.
Henri Marineau
Québec
Le torchon brule entre Couillard et Legault
Immigration: la quadrature du cercle
Tribune libre
Henri Marineau2089 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
4 septembre 2016Où sont les données du gouvernement libéral pour justifier une augmentation du taux d’immigration au Québec? Comment peut-il alors prétendre qu’un apport plus considérable de l’immigration est «une évidence, une obligation»? Quels sont les impacts financiers sur les citoyens du Québec ? Une récente étude statue qu’il coûte 20G$/an pour l’immigration au Canada. Notre part serait de 4G$ !
Comment ce gouvernement libéral peut-il affirmer vouloir augmenter l’immigration alors qu’il ne s’est même pas donné tous les moyens financiers inhérents à la politique d’immigration du Québec? Bref, de quelle manière le gouvernement libéral de Couillard s’est-il préoccupé de l’intégration des immigrants? Sinon que par des compressions budgétaires… Où sont passés les 340 568 000$ que le Québec a reçus du fédéral pour l’accueil aux immigrants et pour les classes de francisation ?
Benoit Dubreuil relevait le fait que «nous accueillons annuellement 0,6 % de notre population totale. À ce rythme, il faudra attendre environ 15 ans pour réduire l'âge moyen des Québécois... d'un an. Peut-on parler d'un outil efficace contre le vieillissement?»
Le 12 novembre 2014, le gouvernement Couillard s’est vu remettre une étude sur «L’impact de l’immigration sur la dynamique économique du Québec» de 181 pages qui a été réalisée par les économistes Brahim Boudarbat et Gilles Grenier. Dans cette étude, on retrouve que l’apport économique des immigrants au Québec n’est pas aussi positif qu’on le croit. Selon les nombreuses études passées en revue, «la performance des immigrants récents, peu importe comment on la mesure, est de beaucoup inférieure aux attentes», constatent les chercheurs. De plus, «le rapport constate que l’intégration des immigrants au Québec se fait plus difficilement que dans le reste du Canada. Face à ces constats, le rapport recommande de ne pas augmenter les admissions annuelles au Québec, mais de les maintenir aux niveaux actuels.»
En 2009, Banerjee et Robson recommandaient aussi «de maintenir les niveaux d’admission actuels, soit autour de 50 000 immigrants permanents par an. Rien ne prouve que l’économie ait besoin de beaucoup d’immigrants pour se développer. L’immigration peut contribuer à résoudre les problèmes dus au vieillissement de la population, aux disparités régionales ou aux pénuries de main-d’œuvre, mais son effet est limité, et d’autres politiques sont aussi nécessaires. Ainsi, pour contrer les effets du vieillissement de la population, une augmentation de l’âge de la retraite aurait beaucoup plus d’impact qu’un accroissement de l’immigration.»
Il ne faut oublier qu’en plus de recevoir 50 000 immigrants par année, nous avons plus de 115 000 résidents non permanents au Québec qui sont plus nombreux que jamais!
Le recensement de 2014 démontre que les naissances au Québec se sont accrues de 87 700 alors qu’en 2004, il y en avait 74 068. (En comparaison, voici le nombre de natalité par année pour les années suivantes : 2005 : 76341 ; 2006 : 81962 ; 2007 :84 453; 2008 : 87 865; 2009 : 88 891; 2010 : 88 436; 2011 : 88 618; 2012 : 88 700; 2013 : 88 600. Source : Institut de la statistique Québec). Facile d’observer que bon an, mal an, le nombre de naissances fluctue actuellement au-delà de 80 000 naissances et ce, depuis plusieurs années.
Encore une fois, on observe que «le principal défaut de la manière de procéder habituelle de la politique d’immigration actuelle des libéraux est que les objectifs sont quantitatifs avant d’être qualitatifs.»
Pour l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), le fait de recevoir quelque 50 000 immigrants à chaque année pour une population estimée à 8 millions de personnes, c'est proportionnellement 15 % de plus que le Royaume-Uni, 86 % de plus que les États-Unis, 140 % de plus que l’Allemagne, 150 % de plus que la France, 189 % de plus que la Finlande, 539 % de plus que le Portugal et 1806 % de plus que le Mexique!
Il est un point que ce gouvernement libéral ne semble pas avoir compris qu’une des conséquences indirectes de l’afflux de cette immigration a entraîné le phénomène d'étalement urbain autour de la région de Montréal.
Dans son guide au citoyen Understanding Sprawl : A Citizen!s Guide publié en 2003, la Fondation David Suzuki a, quant à elle, identifié neuf catégories d’impacts, tous négatifs, associés à l’étalement des villes. Elle les nomme de la façon suivante: (1) une faible densité entraînant des coûts élevés; (2) un coût élevé de l’habitation lié à l’étalement; (3) une consommation indue de terres de grande valeur; (4) des effets néfastes sur la santé publique; (5) un impact sur le climat; (6) l’énergie; (7) l’eau; (8) la faune; (9) et l’esthétique ainsi que la qualité de vie (Fondation David Suzuki, 2003).
Avant de s’avancer dans son désir d’accroître l’immigration, on conviendra qu’il serait urgent de mener le débat sur notre capacité d'accueil, et qu'il se fasse d'une manière informée quant aux conséquences démographiques, économiques, sociales et linguistiques de l'immigration.
Archives de Vigile Répondre
2 septembre 2016H. Marineau,
Il y a une distinction à faire entre immigrants et clandestins. Le mûr de Trump n'a rien à voir avec l'immigration mais avec les gens qui ne veulent entrer uniquement pour faire de l'argent, et souvent malheureusement, pas tout le temps de manière très ''morale''. Les clandestins ne sont pas des réfugiés politiques mais plus souvent des gens très pauvres en provenance de toute l'amérique latine en quête d'une vie meilleure, ce que toute personne aspire à faire en teemps normal. Donc, en soi, le mûr ne sert pas du tout à s'isoler du Mexique. En théorie, si le Mexique n'a rien à se reprocher, ça ne devrait pas les déranger!
Est-ce la meilleure chose à faire et est-ce ''moral''? Je ne serais dire....
Henri Marineau Répondre
2 septembre 2016Tolérance, diversité, ouverture. Trois mots qui persistent à cantonner les défenseurs de la liberté individuelle dans un carcan contraignant qui conduit inévitablement à des aberrations irrationnelles.
Tel est le cœur du débat qui surgit aujourd’hui dans notre société sur le port du burkini. Pourquoi faut-il toujours défendre avec acharnement nos us et coutumes alors que nous nous plions docilement aux coutumes des pays que nous visitons
Les Occidentaux souffrent de la sclérose des accommodements raisonnables…Peut-être serait-il temps de réaliser que le burkini est un des nombreux symboles de l’islam radical et, qu’en ce sens, il doit être interdit.
Henri Marineau Répondre
2 septembre 2016L'immigration selon Trump...
À chaque occasion où j’entends le candidat républicain à la Maison-Blanche, Donald J. Trump, clamer aux Américains son intention de faire construire un mur entre le Mexique et les États-Unis, j’ai l’impression de reculer de 55 ans lors de la construction du mur de Berlin en 1961, surnommé le « mur de la honte » qui a isolé Berlin Est de Berlin Ouest pendant 28 ans.
En usant d’une telle politique isolationniste, Trump passerait à l’histoire comme le pire président des États-Unis d’Amérique en matière de relations internationales…Est-ce bien un olibrius aussi rétrograde que les Américains souhaitent voir occuper le poste de président de leur pays ? Si oui, God bless America !
Pierre-Yves Dubreuil Répondre
31 août 2016Il y a effectivement un problème de nombre ainsi que de qualité (C'est-à-dire la distance culturelle), mais en premier lieu, c'est un problème de propriété: tant et aussi longtemps que nous ne serons pas un pays à l'ONU et que nous n'assumerons pas notre différence en tant que peuple, et bien il n'y aura que peu d'intégration, car les gens ne viennnet pas à nos conditions, mais à celles du Canada.
Sinon, c'est comme de se plaindre qu'un nouvel arrivant dans un bloc appartement ne respecte pas vos règles que vous tentez d'imposer en tant que co-locataire.
Quand nous (le peuple, pas les soit-disants élites ou les patrons d'entreprises) choisirons nos immigrants selon nos besoins, ils ne tarderont pas à prendre le plis et saurons à l'avance à quoi s,en tenir et seront bien plus heureux ainsi.
La question directrice demeurera toujours: ''qui a besoin le plus de qui?''