C'est finalement confirmé : Ian Lafrenière, depuis 20 ans le visage du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans les médias, sera candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) aux prochaines élections générales. Il se présentera dans la circonscription de Vachon, a pu faire confirmer La Presse.
L'intérêt de M. Lafrenière pour la politique avait été évoqué cet été, mais ce dernier avait semblé fermer la porte en soutenant qu'il avait pris des engagements auprès de son nouveau patron au SPVM, Martin Prud'homme.
À la mi-juillet, il avait soutenu avoir «un mandat à livrer» et avoir fermement l'intention de s'acquitter de cette commande. «Nous avons entrepris toute une réforme pour restructurer le SPVM et je suis fier de ce qui est accompli jusqu'à maintenant. J'y consacre toutes mes énergies pour encore quelques semaines afin de respecter mes engagements et les échéanciers. Je ne suis pas du genre à larguer ceux qui me font confiance», avait écrit le policier Lafrenière.
«Je veux livrer ce à quoi je me suis engagé envers un directeur qui a tellement mis sa confiance en moi. Croyez-moi, pour la suite des choses, je me prononcerai lorsque le temps sera venu.»
Ian Lafrenière a quitté son poste au SPVM vendredi dernier.
Moments difficiles
La carrière de M. Lafrenière avait rebondi avec l'arrivée de l'ancien directeur général de la Sûreté du Québec Martin Prud'homme à la barre du SPVM. Après 20 ans au service des communications, M. Lafrenière avait été déplacé, sans ménagement, par le prédécesseur de M. Prud'homme, Philippe Pichet, lui-même destitué de ses fonctions depuis le printemps. L'éclipse de M. Lafrenière avait tout de même duré plus d'un an.
Il avait eu un autre moment difficile au printemps 2015, quand un graffiteur avait peint son visage sur un bâtiment à l'angle de la rue Ontario et de l'avenue Jeanne-d'Arc, avec un trou de balle dans le front. Des sources à l'interne indiquent que le policier n'aurait pas d'intérêt à toucher aux dossiers de sécurité publique une fois élu.
La circonscription de Vachon est actuellement représentée à l'Assemblée nationale par la députée indépendante Martine Ouellet, élue sous la bannière péquiste au printemps 2014. Chef du Bloc québécois, elle a déjà fait savoir qu'elle ne se représentait pas aux prochaines élections provinciales.
Déception
Cette bonne nouvelle pour la CAQ sera peut-être assombrie par une déception. François Legault avait beaucoup espéré la candidature de Gertrude Bourdon, patronne du Centre hospitalier universitaire de Québec depuis 2015. On lui avait réservé la circonscription de Charlesbourg, un terreau fertile pour la CAQ.
Très plausible la semaine dernière, sa candidature pour la CAQ semblait plus douteuse hier, après une rencontre avec le chef François Legault en après-midi, à Québec. Elle avait rencontré il y a quelques jours le premier ministre Philippe Couillard, qui avait souhaité s'entretenir avec elle. Mme Bourdon n'a pas terminé sa réflexion, indique-t-on par ailleurs.
Son arrivée aurait permis de tirer un trait sur le règne des médecins au ministère de la Santé. Depuis 2003, les Drs Couillard, Bolduc et Barrette se sont succédé dans ce ministère. Auparavant, un autre médecin, Jean Rochon, en avait présidé les destinées. Mme Bourdon, 63 ans, a commencé comme infirmière et gravi les échelons un à un. Courtisée par tous les partis, Mme Bourdon était vue comme une candidate d'exception, un «coup de circuit» pour une organisation. Le ministre de la Santé Gaétan Barrette était intervenu personnellement pour l'inciter à faire le saut avec le Parti libéral.