L’omniscience d’Hydro-Québec n’a d’égale que celle de Dieu. Elle sait tout et son infaillibilité est absolue. Elle en est si convaincue que son arrogance et sa suffisance dégoûtent.
Le pire pour l’abonné otage est qu’il ne sent pas de volonté politique de remettre au pas la plus grosse société d’État québécoise. Il ne faut pas traumatiser la poule aux œufs d’or qui lui produit plus de 3 milliards $ par année de dividendes.
Mercredi encore, suite au rapport de la vérificatrice générale qui reprochait à Hydro-Québec d’avoir liquidé pour 75 000 $ sans appel d’offres public une turbine inutilisée achetée 79 millions $, dans le cadre du projet de mise à niveau de la centrale Gentilly-2, le ministre de l’Énergie, Pierre Arcand, a banalisé l’affaire. Si le dossier n’est pas suffisamment documenté, Hydro le garnira mieux, a-t-il substantiellement indiqué.
Interrogé par le député Bernard Drainville sur le taux usuraire de 14 % imposé aux clients dont des paiements retardent, le même ministre s’est lancé dans une attaque bassement démagogique contre le chef du PQ, Pierre Karl Péladeau dont l’une des entreprises de Québecor, Vidéotron, a un taux d’intérêt plus élevé qu’Hydro.
Le ministre a fait abstraction du fait qu’Hydro-Québec a un monopole sur un service public essentiel alors que Vidéotron perçoit un intérêt inférieur à ses concurrents dans cette industrie et que ses clients sont libres de se désabonner.
Pratiques indéfendables
Toujours mercredi, les perroquets du service des communications d’Hydro-Québec soutenaient, à la face des Québécois, qu’une liquidation pour 75 000 $ d’un équipement neuf de 79 M$ était un gain puisque les dépenses reliées au dossier de Gentilly-2 avaient été rayées des livres comptables.
Le recours à un tel sophisme est indigne, tellement il est grossier dans sa tentative de justifier une décision indéfendable.
Jeudi, le député de la CAQ, Éric Caire, a relevé que l’entreprise qui avait ainsi fait l’acquisition de cette turbine était la même, Robert Fer et Métaux qui, en 2013, avait pu acheter d’Hydro-Québec pour 34 000 $, 24 roulottes entièrement équipées dont douze n’avaient jamais été utilisées et qui les avait aussitôt revendues 375 000 $. Les roulottes avaient une valeur de 2,3 millions $.
Dans ce cas également, Hydro n’avait pas procédé par appel d’offres en bonne et due forme. Elle avait tout simplement invité par courriels des entreprises choisies dans son fichier de fournisseurs.
Manipulation politique
Hydro-Québec a dilapidé 1 milliard $ dans le projet de rénovation de la centrale nucléaire Gentilly-2 lancé par le gouvernement Charest, mais abandonné en 2012 pour des raisons idéologiques par celui de Pauline Marois. Les libéraux avaient aussi tourné le dos au nucléaire en raison de l’explosion des coûts.
Gentilly-2 a fait l’objet d’une utilisation électoraliste comme plusieurs grands projets d’Hydro-Québec: devancement de construction de centrales, les éoliennes et autres. Les clients d’Hydro-Québec assument les coûts de ces manœuvres politiques.
Par ailleurs, les histoires d’horreur s’empilent sur les pratiques administratives et commerciales d’Hydro-Québec.
L’installation d’une nouvelle direction pourrait reposer sur un mandat gouvernemental de donner un gros coup de barre. Mais je n’y crois pas.
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