Au Premier de l’an, il restait exactement neuf mois au Parti québécois pour rebondir et sauver sa peau en vue de l’élection du premier octobre. Le temps passe vite. Il n’en reste que huit et demi et le PQ a été un courant d’air durant cette première moitié de janvier.
À l’exception de quelques réactions à l’actualité ambiante, le PQ a été absent. Je sais que je suis sévère. L’année est bien jeune et la première moitié de janvier constitue un prolongement des vacances des fêtes pour bien du monde. Mais pour un parti politique qui joue son va-tout dans quelques mois et qui a connu une année 2017 horrible, je me serais attendu à plus.
Sincèrement, j’aurais imaginé le PQ démarrer l’année en lion, sortir des blocs comme Usain Bolt. Un début de saison hâtif et agressif aurait passé un message de combativité à tous : aux militants inquiets, aux candidats potentiels qui hésitent, aux médias qui se demandent ce que va faire le PQ. Démontrer sa fougue et sa volonté de gagner, c’est déjà un début !
Opportunité à saisir
Il y a deux façons de voir le début de l’année, une période un peu plus calme dans l’actualité. Puisque c’est plus tranquille, vous pouvez décider de rester discret vous aussi. Pas si grave. Cependant, un parti politique en difficulté devrait plutôt y voir une extraordinaire occasion de marquer des points.
Si des ténors du PQ avaient orchestré quelques sorties musclées avec de bons dossiers, il y aurait eu un espace exceptionnel dans les chaînes d’information, les radios, les journaux. Ce sont plutôt les ministres du gouvernement libéral qui ont occupé le terrain en multipliant les annonces.
La CAQ n’en a pas fait plus que le PQ. Dans son cas, lorsqu’on mène dans les sondages, on peut plaider une certaine prudence. Inutile de vouloir trop en faire. Par-dessus tout, il faut éviter les erreurs. Mais dans sa position, je juge que le PQ n’avait pas ce loisir et a raté une belle chance de prendre le haut du pavé.
L’équipe !
Je comprends bien qu’on veuille reposer le chef une semaine de plus, en préparation d’une année qui sera follement exigeante. Mais le PQ compte plusieurs députés efficaces qu’on voit déjà trop peu. Maltais-Bérubé-Cloutier : un trio-choc avec des dossiers-chocs pour donner un électrochoc en début d’année ! Non ? Personne n’a pensé à quelque chose de semblable ?
Pendant ce temps, les rumeurs continuent à courir sur le risque que plusieurs gros noms du caucus décident de ne pas se représenter à la prochaine élection. Il n’en faudrait pas trop pour créer un sentiment que des matelots apeurés quittent le navire à bord des canots de sauvetage avant qu’il ne soit trop tard.
Comment interpréter cette semaine trop tranquille pour le PQ ? De deux choses l’une : soit les fourmis du parti ont travaillé en secret pour nous préparer le coup du siècle, soit le parti est amorphe et paralysé dans ses malheurs. Dans ce second cas, ça augurerait mal...