Invités à la Conférence de Montréal cette semaine, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, et le directeur du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, ont montré à nouveau le gouffre abyssal qui les sépare des populations. Le premier a rappelé que les principales victimes de la crise financière et économique actuelle seraient les pays en développement souvent dépourvus de filet social.
Le second a parlé des grandes leçons tirées de cette crise qui viendrait de lui faire comprendre que «la mondialisation n'est pas qu'un concept abstrait, mais un phénomène bien réel qui peut avoir un impact sur la vie d'une multitude de populations» (Le Devoir, 9 juin).
On croit rêver... Car qui a largement contribué à la destruction du filet social dans les pays en développement? Le FMI et la Banque mondiale, qui ont poussé de nombreux pays à réduire la taille de leur État, à privatiser le peu de services publics qu'on y trouvait et à anéantir leur agriculture paysanne pour favoriser la monoculture et les produits d'exportation, créant ainsi une dépendance aux importations alimentaires. Les populations dont parle monsieur Stauss-Kahn, et contrairement à lui, ne viennent pas de découvrir les effets néfastes de la mondialisation. Et elles le crient depuis des décennies, de sommet en sommet. Ces propos sont abjects et de voir nos élites économiques et nos grands médias les avaler sans l'ombre d'une conscience critique et humanitaire l'est encore plus. Honte à ces dirigeants et à la Conférence de Montréal.
***
Catherine Caron, Le 9 juin 2009
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé