Le gouvernement fédéral a annoncé cette semaine qu’il entendait hausser d’ici 2020 de 300 000 à 340 000 le nombre d’immigrants admis annuellement au pays. Ambitieux, un tel seuil d’immigration ne manquera pas d’accélérer le déclin du poids démographique du Québec au sein de la fédération.
Prenons la mesure de cette augmentation. Globalement, le Canada se rapproche tout près du champion mondial en matière d’immigration, l’Australie. Les 232 000 nouveaux arrivants en 2017 dans cet autre pays du Commonwealth correspondent à 0,95 % de sa population. En 2020, cette même proportion s’élèvera au Canada à 0,93 % de sa population actuelle. Or, si on considère le Canada sans le Québec, ce pourcentage atteindra 1 %, davantage que l’Australie.
Les gens d’affaires, par l’entremise du Conseil consultatif en matière de croissance économique, souhaitaient que ce seuil soit porté à 450 000, rien de moins. Il faut dire que, pour les possédants, plus il y a d’immigrants, plus les pressions à la hausse sur les salaires diminuent, plus les loyers et les valeurs immobilières augmentent, plus les ventes des commerçants sont fortes. Pour les gagne-petit, les avantages ne sont pas aussi clairs.
Il est évident que le Québec ne pourra pas suivre le rythme canadien. Il faudrait que le nombre de nouveaux arrivants qui foulent le sol québécois passe de 50 000 à 78 000 par an, un bond de plus de 50 %. Davantage même : le quart des immigrants admis ici, soit 12 500, partent vers d’autres cieux, principalement pour s’installer dans les autres provinces.
L’an dernier, le premier ministre Philippe Couillard plaidait pour relever le seuil d’immigration à 60 000 personnes. Or, la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, conseillée par les fonctionnaires de son ministère, avait opté pour une cible plus modeste, soit une fourchette entre 49 000 et 53 000, afin d’assurer l’intégration des nouveaux arrivants.
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir