Crise dans les CHSLD

Haro sur le corporatisme des médecins spécialistes

Focus sur les personnes âgées

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Tribune libre

On connaît tous et toutes le style enflammé de Jean-Luc Mongrain… En bien, dans la vidéo [à la fin du texte] que je vous invite à écouter, il ne déroge pas à ses habitudes sur Facebook dans une attaque en règle contre le corporatisme des médecins spécialistes en lien avec l’aide apportée au personnel des CHSLD.

Bon visionnement!

https://www.msn.com/fr-ca/divertissement/celebrites/jean-luc-mongrain-se-choque-dans-sa-première-intervention-sur-facebook/ar-BB12Jmjt?ocid=spartandhp

Les personnes âgées, après la crise…

On ne compte plus le nombre d’interventions de la part de François Legault à propos des personnes âgées depuis le début de la crise du coronavirus. Au cours des derniers jours, les appels à l’aide du premier ministre se sont multipliés lors de ses points de presse quotidiens.

Les décès dans les CHSLD ne cessent de s’accroître. Le personnel diminue sans cesse, les intervenants étant ou contaminés par la COVID-19 ou en retrait dans leur résidence par crainte d’attraper le virus ou de le communiquer.

Et pourtant, les problèmes liés à la qualité des soins dans ls CSLD ne datent pas d’hier. À cet effet, les personnes âgées ont toujours constitué les grands oubliés du système de santé au Québec, tout gouvernement confondu.

Partant de ces constats et compte tenu que, selon le vieil adage, nous devons apprendre de nos erreurs, pouvons-nous nous permettre d’espérer que le gouvernement actuel va s’atteler, dès la fin de la crise, à la restructuration complète des CHSLD, notamment et surtout en palliant le manque de ressources humaines essentielles à la qualité des soins dont les personnes âgées sont en droit de bénéficier. 

Créer un poste de protecteur des Aînés

La situation alarmante décriée depuis plusieurs semaines dans les CHSLD privés et publics nous démontre à quel point notre société fait preuve d’un laxisme éhonté envers ceux et celles qui ont pavé la voie au Québec prospère que nous connaissons aujourd’hui.

Au cours des derniers événements concernant la négligence envers les aînés dans les CHSLD, nous avons été à même d’assister à une guerre de clocher entre les propriétaires des CHSLD privés ou les gestionnaires des CHSLD publics, et les CISSS et les CIUSS, chacun se renvoyant la balle pour jeter le blâme sur l’autre partie. Et, pendant ce temps, des aînés souffrent de maltraitance et d’incurie au quotidien jusqu’à ce que la mort les emporte sans faire de bruit.

Sans remettre en question le professionnalisme de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, il m’apparaît évident qu’elle doit être confrontée régulièrement à la lourdeur bureaucratique qui retarde souvent indument la prise de décision des mesures qui souvent sont impératives eu égard aux personnes âgées.

En conséquence, je suis d’avis qu’un protecteur des Aînés indépendant de toute attache partisane, et dont le rôle serait de veiller à la qualité de vie essentielle des aînés, saurait diriger l’attention des médias et de la population aussitôt qu’une situation problématique se pointerait. En bref, un tel protecteur des Aînés agirait comme un excellent « chien de garde » pour le plus grand bonheur et le plus grand bien-être des personnes âgées. 

Suggestion de lecture

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/opinions/lettre-dun-ange-gardien-à-françois-legault/ar-BB12Jc0R?ocid=spartandhp


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2090 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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3 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    17 avril 2020

    Le couloir


    En cette période trouble où les personnes âgées occupent toute l’actualité, j’ai cru bon de vous présenter ce petit poème que j’ai composé du temps où ma mère était cantonnée dans un CHSLD…


    Il existe quelque part

    Derrière une porte close

    Un fatidique couloir

    Où l’humain n’est plus que chose


    Le temps s’y est arrêté

    En quête de son existence

    Le temps s’y est arrêté

    En quête de sa survivance


    Derrière des portes des gens

    Recroquevillés dans leur lit

    Terrés et ensevelis

    Sous leurs souvenirs d’antan


    Au fond de ce long couloir

    Prise par son cancer de l’âme

    Survit ma mère dans le noir

    Prisonnière d’un vague à l’âme


    Le temps s’y est arrêté

    En quête de son existence

    Le temps s’y est arrêté

    En quête de sa survivance


  • Henri Marineau Répondre

    17 avril 2020

    Le crépuscule des vieux



    « Des fois, j'ai hâte d'être un vieux.

    Ils sont bien, les vieux, on est bon pour eux, ils sont

    bien.


    Ils ont personne qui les force à travailler; on veut pas

    qu'ils se fatiguent.

    Même que la plusssspart du temps, on les laisse pas finir

    leur ouvrage.

    On les stoppe, on les interruptionne, on les retraite

    fermée.


    On leur donne leur appréhension de vieillesse et ils sont

    en vacances....


    Ah! Ils sont bien les vieux!


    Et puis, comme ils ont fini de grandir,

    ils ont pas besoin de manger tant tellement beaucoup.


    Ils ont personne qui les force à manger.


    Alors de temps en temps,

    ils se croquevillent un petit biscuit

    ou bien ils se retartinent du pain avec du beurre

    d'arrache- pied,

    ou bien ils regardent pousser leur rhubarbe dans leur

    soupe...


    Ils sont bien...


    Jamais ils sont pressés non plus.

    Ils ont tout leur bon vieux temps.

    Ils ont personne qui les force à aller vite;

    ils peuvent mettre des heures et des heures à tergiverser

    la rue...


    Et plus ils sont vieux, plus on est bon pour eux.

    On les laisse même plus marcher...

    On les roule...

    Et puis d'ailleurs,

    ils auraient même pas besoin de sortir du tout;

    ils ont personne qui les attendresse...


    Et l'hiver...

    Ouille, l'hiver!

    C'est là qu'ils sont le mieux, les vieux;

    ils ont pas besoin de douzaines de quatorze soleils...


    Non!


    On leur donne un foyer,

    un beau petit foyer modique qui décrépite,

    pour qu'ils se chaufferettes les mitaines...


    Ouille, oui l'hiver, ils sont bien.

    Ils sont drôlement bien isolés...

    Ils ont personne qui les dérange.

    Personne pour les empêcher de bercer leur ennuitouflé...


    Tranquillement, ils effeuillettent

    et revisionnent leur jeunesse rétroactive;

    qu'ils oublient à mesure sur leur vieille

    malcommode...


    Ah! Ils sont bien...!


    Sur leur guéridon, par exemple, ils ont une bouteille,

    petite, bleue.

    Et quand ils ont des maux, les vieux,

    des maux qu'ils peuvent pas comprendre,

    des maux mystères;

    alors à la petite cuiller, ils les endorlotent et les

    amadouillent...


    Ils ont personne qui les garde malades.

    Ils ont personne pour les assistés soucieux...


    Ils sont drôlement bien...!


    Ils ont même pas besoin d'horloge non plus,

    pour entendre les aiguilles tricoter les secondes...


    Ils ont personne qui les empêche d'avoir

    l'oreillette en dedans,

    pour écouter leur coeur qui grelinde et qui frilotte,

    pour écouter leur corps se débattre tout seul...


    Ils ont personne qui...


    Ils ont personne... »


    Sol (Marc Favreau), l’unique et tendre poète. Écrit peu avant sa mort …


  • Réjean Labrie Répondre

    17 avril 2020

    On connait la réticence de la présidente du syndicat des médecins spécialistes, la dre Diane Francoeur, à "prêter" ses médecins dans les CHSLD.


    On l'imagine répliquant au premier ministre Legault:


    "Pouvez-vous garantir que les spécialistes obtiendront la prime de 4$ des préposés?"


    🤔