Madame,
Nous avions, il y a quelques années, sur les ondes de Radio-Canada, une
charmante et très professionnelle journaliste qui emplissait l’écran de ses
judicieux commentaires. Cette époque est révolue et cette journaliste est
passée à autre chose.
Le premier ministre canadien d’alors, sous le coup d’une inspiration
diabolique vous a nommé au poste de guignol officiel de sa Majesté
britannique. Depuis ce jour, quand je vois votre radieux sourire, je
ressens une profonde nausée. Vous êtes, je crois, suffisamment intelligente
pour savoir ce que vous représentez pour nous : vous nous lancez au visage
notre état de colonisés, de dépendants de la couronne britannique quoi
qu’en dise le rapatriement de la constitution à la PET, en 1982.
Ce que vous faites aujourd’hui à Paris est l’insulte suprême à tous les
Québécois. Il est vrai que notre tapis national, l’essuie-pieds bilingue de
service que nous avons pour nous représenter à Québec vous a offert une
scandaleuse complicité pour avoir usurpé le rôle qui normalement lui aurait
été dévolu.
Le 400ième de la ville de Québec est l’anniversaire de la VILLE de Québec,
pas celui d’Ottawa, du Canada ou autre absurdité du genre. C’est carrément
un vol d’identité. Compte tenu de vos antécédents je doute fort que votre
rôle de marionnette officielle vous a été inspiré par vos convictions
profondes. Il est vrai que le prestige du poste, les sous qui vont avec
vous ont permis de mettre sous le tapis les scrupules les plus
élémentaires.
Vous devriez avoir honte de jouer un rôle malgré tout subalterne de
reine-nègre (voir l’article sur les rois-nègres), de représentante non élue
d’une royauté qui fut jadis puissante. Votre poste n’est pas éternel, vous
regretterez un jour votre impudence s’il vous reste un atome de conscience
sociale.
Ivan Parent
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --