Le président du Conseil de la souveraineté, Gérald Larose, craint que le Parti québécois veuille éviter de se pencher sur les vrais problèmes en se contentant d'«exécuter» André Boisclair, selon son expression.
Gérald Larose se dit convaincu que l'élection de cette semaine ne représente pas un recul de la souveraineté mais bien du PQ et que ce recul est attribuable à la façon du parti d'aborder la question de la souveraineté.
Il avertit au passage que ce serait une erreur de confondre le projet de souveraineté et le Parti québécois.
M. Larose fait valoir que, depuis 1997, le Québec compte davantage de souverainistes que de péquistes alors qu'auparavant, le Québec comptait davantage de péquistes que de souverainistes.
Selon lui, plusieurs souverainistes sont allés stationner leur vote sous la bannière autonomiste de l'ADQ ou, plus à gauche, sous celle de Québec solidaire.
En conséquence, Gérald Larose estime que le PQ n'a d'autre choix que de revoir complètement sa façon d'aborder la souveraineté, tout en évitant de répéter l'erreur de Pierre-Marc Johnson, lorsqu'il avait pris la succession de René Lévesque, soit de se tourner vers une forme d'autonomie. M. Larose affirme que la souveraineté doit rester la raison d'être du PQ, notant que l'idée autonomiste a déjà un refuge du côté de l'ADQ.
Cependant, il invite le parti, dont il n'est plus membre depuis de nombreuses années, à revoir de fond en comble sa stratégie et de plutôt l'orienter sur la prise du pouvoir pour construire la souveraineté par divers moyens, dont l'adoption d'une constitution, en y incluant un référendum en cours de route. Toutefois, il estime que toute stratégie axée sur la tenue d'un référendum à court terme doit être écartée car la consultation populaire occupe alors tout l'espace.
Selon M. Larose, l'opposition à la tenue d'un référendum est d'ailleurs un des principaux facteurs qui a écarté de nombreux souverainistes du PQ.