Les pouvoirs publics, les préfets, l’école, les juges, les cantines, les associations laïcardes, les médias ont décidé de faire la chasse à tous les symboles, coutumes, pratiques et habitudes de longue tradition culturelle ininterrompue, au nom usurpé de la laïcité. Au mépris de l’immense majorité, à la demande, parfois anticipée, d’une minorité qui s’est récemment invitée et dont on a peur. Les plus anciens témoins de ces renoncements de couards doivent se souvenir et informer les plus jeunes. Nous avons eu, dans le désordre : le remplacement du « petit Jésus » par le père Noël (même pas saint Nicolas) ; la suppression de la viande de porc dans les avions d’Air France, puis des cantines scolaires. La disparition des friandises évoquant Jésus et la crèche des vitrines des confiseurs. L’interdiction des crèches municipales, même dans les régions méridionales (Provence incluse) où on a inventé les santons (« petits saints »), est la marque préfectorale de l’ignorance. Les crèches de santons sont, historiquement, une réaction à l’étouffement de la liberté de conscience par la Terreur de 1793 qui, outre les massacres, génocides (200.000 morts en Vendée), « loi des suspects », exécutions sommaires (20 à 30.000), exodes forcés, avait fermé toutes les églises de France. En Grande Occitanie, ces santons ont des noms en oc (Efant pitchoun Jesus, Biertso Maria, Josep lo païre nouïrrissier, l’ase, lo biou, los pastres, agnels et fedas, reys metges amb lor camel) et des personnages du village occitan (lo notari, lo maïre, lo ravit, los pastoïé, molinié, remoulaïre, pescoffis, etc.), tous guidés par la Sant Estella vers la Santa Bauma. On s’en prend aux processions, aux pardons bretons, aux cloches, aux croix des portails de cimetières ou de la statue du pape. Personne n’ose remettre en cause les calvaires et les croix des chemins et des sommets montagneux mais simplement, pour l’instant, celles qui figurent sur les publicités de la RATP (le Sacré-Cœur amputé) et les églises grecques qui ornent les pots de yaourts… On réécrit l’Histoire de France, on nous conduit à la contrition et à la repentance coloniale pour expier les fautes supposées de nos trisaïeuls. On nous fait manger halal malgré nous car il est trop cher de faire deux types d’abattage dans certains abattoirs ou chez de grands industriels (alors que le halal est plutôt négatif pour la santé : germes et toxines, sans parler de l’inutile souffrance animale)… Pendant que prospèrent les prières de rue et les foulards islamiques. Depuis des années, on ne dit plus « Joyeux Noël ! » mais « bonnes fêtes ». On nous impose de ne plus donner nos références historiques « av. J.-C. » mais « avant l’ère commune (AEC) ». Enfin, tout récemment dans des boulangeries et supermarchés des « quartiers sensibles » (les habitants y sont-ils si sensibles ?), on dit galette ou brioche « de janvier », « de la nouvelle année »… Quant aux fèves qui, jadis, représentaient une fève végétale, l’Enfant Jésus ou les figurines d’une minuscule crèche de porcelaine (sans droits d’auteur), elles se voient substituer (avec royalties) des horreurs tirées de La Guerre des étoiles, Harry Potter, Le Seigneur des anneaux et même (vu sur Amazon) le zizi dans tous ses états (made in China, évidemment) ou encore bonbons, brigades du feu, perroquets, lapins crétins et smileys…Une entreprise systématique de dégénérescence historique et culturelle nous est imposée, à nous, la nation française.
Un lamentable couplet à ajouter à la si lucide chanson d’Alain Souchon : « Ah le mal, le mal qu’on nous fait… »