La Coalition Avenir Québec a lancé une vidéo de François Legault intitulée Faire gagner le Québec. Pour la visionner, c'est ici.
Faire gagner le Québec, c'est d'abord faire le constat que ce même Québec ne sera jamais en mesure de faire son indépendance. Voici quelques brèves réflexions sur son message :
1) l'indépendance est assimilable à un concours de popularité du chef du camp du Oui. Tout ne reposerait que sur un seul individu, et aucunement sur la construction effective de l'État souverain. « Si René Lévesque et Lucien Bouchard n'ont pas réussi, personne ne réussira ».
2) si le Québec a voté Non en 1980 et en 1995, toutes les générations futures sont liées par ces verdicts. La question est donc réglée, et le refus de l'ouvrir à nouveau est bétonné.
3) l'avenir du Québec est tracé d'avance, et le chef de la CAQ possède une boule de cristal.
4) l'indépendance n'est qu'une chicane de drapeaux. La preuve, c'est qu'une fois qu'on a décidé qu'elle ne se fera pas il ne suffit que de faire comme si rien n'était. Que faire quand le problème ne se règle pas ? Oublions qu'il y a un problème. Ainsi, il faut faire comme si notre présence au sein d'un autre État n'avait aucun impact sur notre situation et sur notre capacité d'agir.
5) il faut se réconcilier, à l'instar de François Legault, avec le Canada. On se demandera néanmoins ce que le Canada a fait en particulier pour mériter qu'on oublie qu'il n'a jamais su se réformer pour reconnaître la nation québécoise. La Coalition Avenir Québec, qui semble oublier que l'avenir du Québec est très loin de se décider au Québec, comme tous les « autonomistes » avant eux, a tout simplement abandonné toute revendication concrète, voyant qu'elle n'obtiendrait jamais gain de cause.
Au XXème siècle, c'était « égalité ou indépendance », après ça a été « statut spécial ou indépendance ». De refus en refus, on a vu le manque de sérieux des « nationalistes non-souverainistes », qui réduisaient toujours le niveau de leurs revendications. Ils ont fini par ne plus rien demander, en plus de ne plus agiter la menace de l'indépendance advenant une fin de non-recevoir.
Tout cela relève donc de la pensée magique. La CAQ fait comme si elle était la première à penser gouverner le Québec sans toucher à la question nationale. François Legault croit-il au Père Noël ?