Tant que le Québec ne sera pas un pays souverain, bon nombre des éléments nécessaires pour relever ses défis seront aux mains d'Ottawa. Seul parti implanté dans toutes les régions du Québec, dégagé des contraintes qui forcent les partis fédéraux à faire passer les intérêts du Canada avant ceux du Québec, le Bloc québécois est le lieu tout désigné pour préparer l'avenir du Québec et servir de laboratoire d'idées pour le mouvement souverainiste.
En préparation de son congrès, qui aura lieu à l'automne 2008, le Bloc québécois lance donc quatre nouveaux forums de réflexion portant sur des enjeux centraux pour le développement du Québec. La culture et l'identité, l'économie, la politique étrangère et l'environnement sont les quatre thèmes retenus.
Dans ces domaines, il est assez évident que les intérêts et les orientations du Canada ne sont pas les mêmes que ceux du Québec. Notre but est donc de dégager des idées qui permettront au Québec de faire valoir ses propres valeurs et intérêts et de les réaliser.
La culture et l'identité québécoises
À la base même de notre existence comme nation, il y a la langue française, qui forme le socle de notre identité, et il y a la culture, qui véhicule notre identité, ici même et partout dans le monde. Or la reconnaissance de la nation québécoise par Ottawa, forcée par le Bloc, ne s'est pas encore traduite en actes.
Pourtant, il va de soi que la culture de la nation québécoise, la protection de sa langue et la définition de ce que nous sommes ne peuvent pas être pris en charge par une autre nation. Comme l'écrivait Julius Grey lundi dernier: «Seule enclave francophone en Amérique, le Québec ne peut en aucun cas adopter le multiculturalisme comme idéologie. Les cultures et les croyances des immigrants doivent se fusionner avec la tradition québécoise si cette dernière veut survivre.»
De même, toutes les lois et tous les programmes d'Ottawa devraient dorénavant tenir compte de l'existence de la nation québécoise, notamment en ce qui a trait à la culture québécoise, y compris en matière de télécommunications. Le Bloc québécois entend donc obliger Ottawa à passer de la parole aux actes, et nous allons débattre des meilleurs moyens d'y parvenir.
Enrichir le Québec
Alors que le pétrole albertain gonfle démesurément le taux du dollar canadien par rapport à l'économie réelle du Québec, nos secteurs forestier et manufacturier souffrent. Notre base industrielle dans les secteurs traditionnels et en région s'effrite et le déficit commercial du Québec se creuse. Entre 2003 et 2006, le Québec a perdu 100 000 emplois manufacturiers, dont 35 000 uniquement en 2006, avec l'arrivée des conservateurs au pouvoir.
Pendant ce temps, à Ottawa, nous sommes aux prises avec un gouvernement aveuglé par son idéologie du laisser-faire. En matière de commerce, nombre d'industries québécoises doivent composer avec la concurrence asiatique, qui pratique le dumping social sans qu'Ottawa intervienne de quelque façon que ce soit. D'autres entrent en concurrence avec des entreprises fortement soutenues par leurs pays respectifs alors que le Canada demeure les bras croisés.
Le Bloc québécois entend présenter un plan qui nous permettra de bâtir une économie aux bases solides pour faire face aux défis sociaux et démographiques qui nous attendent.
Une perspective québécoise des affaires étrangères
Le Bloc québécois représente la seule formation politique à même de se prononcer sur les affaires étrangères selon une perspective québécoise. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a procédé à une rupture en adoptant des positions belliqueuses et en réalignant résolument sa politique étrangère sur celle de l'administration Bush.
Que ce soit à propos de l'Afghanistan ou de la lutte contre les changements climatiques, le gouvernement canadien est totalement en antagonisme par rapport au Québec. Le Bloc québécois entend bien faire valoir la perspective québécoise à Ottawa et dans le monde, et ce forum de réflexion nous permettra de dégager les principaux axes d'une politique étrangère fidèle aux valeurs et aux intérêts de la nation québécoise.
Réduire la dépendance du Québec au pétrole
Au fil des ans, le Canada est devenu une nation pétrolière. L'industrie des hydrocarbures est le moteur de l'enrichissement du Canada, et c'est ce qui explique sans doute que le gouvernement conservateur de Stephen Harper soit si déterminé à saboter Kyoto. Dernièrement, Stephen Harper a d'ailleurs adopté la position de pays anti-Kyoto comme les États-Unis, l'Australie et la Chine.
Cette attitude est désastreuse pour l'environnement et désastreuse pour l'avenir économique du Québec qui, lui, a tout avantage à réduire radicalement sa consommation d'hydrocarbures. Le pétrole appauvrit le Québec, contribuant largement au déficit commercial qui se creuse d'année en année. Sur la question énergétique, le Québec et le Canada sont en collision frontale.
Le Bloc québécois, seul parti à Ottawa à ne pas avoir les mains liées par les intérêts pétroliers, a élaboré une politique de réduction de notre dépendance au pétrole. Nous cherchons maintenant les moyens concrets de la mettre en oeuvre pour le bien de toutes les régions du Québec.
Nous vous invitons donc à participer en grand nombre à nos forums de réflexion, dont la deuxième série aura lieu ce samedi à Montréal. Pour unir nos forces et préparer l'avenir.
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Pierre Paquette, Député de Joliette et leader parlementaire du Bloc québécois
Forums de réflexion au Bloc québécois - Pour unir nos forces
Le BQ à Ottawa
Pierre Paquette15 articles
Professeur d’économie au collège Maisonneuve, Ancien député et leader parlementaire du Bloc québécois
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