Fiona Hill sera chargée de la Russie à Washington

Trump choisit sa conseillère aux relations avec la Russie

Le président américain Donald Trump a nommé Fiona Hill, politologue de la Brooklyn Institution, au poste de directrice pour l'Europe et la Russie au Conseil de sécurité nationale.

Le statut et les pouvoirs de cette fonction ont été immédiatement revus à la hausse: la mise en œuvre de la politique vis-à-vis de la Russie a été placée entre les mains de la Maison blanche et ce domaine sera « supervisé » par le vice-président américain Michael Pence. Les observateurs estiment que Fiona Hill, qui maîtrise la langue russe, n'est pas la pire des options dans le contexte des relations complexes entre Moscou et Washington.
Fiona Hill, employée par la Brooklyn Institution depuis 2000, est connue en Occident comme l'un des meilleurs experts de la Russie. Auparavant rattachée à la John F. Kennedy School of Government de l'université Harvard, puis à la fondation Eurasia à Washington, elle fut conseillère auprès du Conseil national du renseignement de 2006 à 2009. Elle s'est rendue plusieurs fois en Russie et, en 1987-1988, est venue suivre un stage à l'université d'État linguistique de Moscou où elle a appris le russe. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur la Russie et sur le président russe Vladimir Poutine.
Dans le même temps, Fiona Hill doute que les relations entre la Russie et les USA puissent s'améliorer avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche. Selon elle, il n'y aura pas d'amitié entre les dirigeants des deux pays.
Par ailleurs, la presse américaine a perçu la nomination de Fiona Hill comme le signe d'une ligne dure vis-à-vis de la Russie: les médias ont immédiatement rappelé la critique qu'elle avait formulée contre certaines actions des autorités russes, oubliant de mentionner les appréciations et les commentaires positifs de l'experte. Il serait plus juste de considérer cette nomination comme une tentative de Donald Trump de montrer aux opposants de Washington, qui le qualifient parfois d'« agent du Kremlin », son attitude pragmatique envers la Russie.

« Fiona Hill mène depuis longtemps des études sur la Russie, parle très bien russe et elle s'est rendue plusieurs fois en Russie. Elle est absolument dépolitisée et désidéologisée, c'est pourquoi les stéréotypes ne gêneront pas son travail. Bien évidemment, la présence dans l'administration de la Maison blanche d'un professionnel compétent qui connaît bien la Russie pourrait aider à arrondir les angles », résume Dmitri Trenine, directeur du Centre Carnegie de Moscou, qui connaît personnellement Fiona Hill.

Le politologue américain Edward Lozansky, président de l'Université américaine de Moscou, note que la nomination de Fiona Hill dans les conditions actuelles n'est "pas la pire des options".
Il rappelle également que cette dernière a même comparé Vladimir Poutine au président américain Franklin Roosevelt et au général Charles de Gaulle, qui sont arrivés au pouvoir à une période difficile pour sortir le pays de la crise.
« Ses déclarations sur l'incompatibilité de l'agenda de la Russie contemporaine avec les intérêts à long terme des USA devraient rassurer les plus méfiants parmi ceux qui cherchent partout une "trace russe". Dans le même temps elle fera son travail pour Donald Trump très professionnellement et sans recourir aux attaques hystériques qui, malheureusement, se multiplient à Washington », conclut le politologue.


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