Au tennis, quand on perd le point alors que c’était vraiment évitable, on parle de «faute non provoquée» (FNP).
La première semaine de campagne a été un festival de FNP!
La CAQ en a commis deux importantes (Le Bouyonnec, Caire) ; le PLQ, plusieurs dans la même manche (Bourdon).
Quant au PQ, il avait presque réussi à dissimuler sa première, mercredi : l’expulsion du candidat Pierre Marcotte pour des propos anti-musulmans publiés... sur Facebook.
Mais jeudi, avec le dérapage numérique de la candidate Michelle Blanc qui a, sur Twitter, attaqué gratuitement le blogueur Xavier Camus, dénonciateur de Marcotte, les deux FNP du PQ ont comme été amplifiées.
L’une rappelant l’autre, puis réactivant une précédente : les propos aussi anti-musulmans d’une autre ex-candidate, Muguette Paillé.
Très mauvaise humeur
Jean-François Lisée s’est donc présenté jeudi matin au premier point de presse de la journée, portant sur le télétravail, faussement guilleret.
Et quand les inévitables questions sur la controverse Blanc-Camus sont venues, il semblait carrément vouloir aller travailler à distance. Il fut obligé, pour une deuxième fois en deux jours, d’avouer sa «très mauvaise humeur» à l’égard d’une personne de son équipe. Et dut soutenir que, puisqu’elle s’était excusée, sa candidate aux Tweet diffamatoires pouvait continuer sa campagne.
Bref, il passait l’éponge, un peu comme Legault avec Caire. Muguette Paillé a aggravé les choses en faisant savoir qu’elle aurait aimé bénéficier d’autant de compréhension.
Très mauvais souvenirs
Cela tranche avec l’énergie «smoothie» que le chef péquiste tente invariablement d’exhiber depuis sept jours.
Cela rappelle surtout l’épisode désastreux pour le PQ de la charte des valeurs, non pas pour sa logique républicaine défendable, mais pour les sous-entendus douteux de certains de ses défenseurs.
On comprend pourquoi Lisée préfère parler du destin de l’ALENA, dossier qu’il avait habilement réussi à retourner à son avantage. Mais il y a des FNP plus graves que d’autres, commises au mauvais moment.