Nous sommes des citoyens de culture, de tradition ou de confession musulmane ; nous sommes athées, agnostiques ou croyants ; nous sommes d’origine arabe, africaine, perse, berbère, turque ou kurde ; nous sommes des Français, des résidents en France ou des amis de la République vivant à l’étranger.
Nous sommes surtout - et avant tout - des démocrates attachés à la laïcité et aux principes de la République.
Nous sommes enfin des femmes et des hommes libres, universalistes, amoureux de la France, de sa culture et de ses valeurs.
Même s’il n’est pas question pour nous de nous enfermer dans une logique communautaire ni de brandir une quelconque identité singulière, car contrairement aux tenants du communautarisme,
À ce sujet, nous tenons à rappeler que l’islam – notamment sunnite qui représente l’écrasante majorité – ne reconnaît aucun clergé. De plus, nous trouvons inacceptable que cette instance, appelée CFCM, traversée par des courants vecteurs de l’islam politique et par d’autres, liés à des États étrangers ne respectant pas les principes laïques ni les règles de la démocratie, puisse usurper une « représentation » de « plus de cinq millions de musulmans de France », avec l’accord des pouvoirs publics et ce, depuis plusieurs années. Cette mascarade doit cesser au plus vite, car il n’y a pas cinq millions de personnes qui, en France, se définissent comme des musulmans. L’islam est un choix spirituel personnel et intime. L’islam ne s’hérite pas et ne se lègue pas. Et quand bien même cette instance préfabriquée serait représentative, elle ne peut représenter qu’une minorité incapable de faire passer un message remettant en cause ces dogmes archaïques et parfois violents qui constituent ce que le regretté Abdelwaheb Meddeb appelait « la maladie de l’islam », en l’occurrence l’islam politique.
Pour toutes ces raisons et à l’occasion de la célébration de la Révolution française qui a instauré la République et consacré les libertés individuelles et collectives ainsi que la Déclaration des droits de l’homme, nous demandons avec force :
- Aux élus locaux de ne pas reculer et de faire front face aux pressions des islamistes qui tentent, au-delà des crimes terroristes barbares, d’imposer au quotidien, au niveau local, de manière sournoise et pernicieuse, un mode de vie rétrograde, antirépublicain et un projet antidémocratique. Il ne s’agit pas seulement de réinvestir les territoires et d’occuper le terrain social, mais plus encore de lutter avec une ferme détermination et sans relâche contre les zones de non-droit et du communautarisme, généralement infestées d’agents recruteurs pour le compte de l’islam politique qui savent mieux que quiconque profiter des vulnérabilités pour capter de nouveaux adeptes parfois à travers l’action sociale, d’autres fois par le biais du soutien scolaire, par exemple. Combat qui doit tirer sa force et son efficacité d’un soutien sans faille de l’État, qui doit assurer sa présence, en tout lieu et en tout temps ;
- À la société civile de se mobiliser et de puiser dans les valeurs de la République, les ressources nécessaires afin de répondre à tous les partisans, de la haine, des clivages et des divisions. Lorsqu’il s’exprime en Occident, l’islamisme clive et vise à alimenter les courants d’extrême droite et les tenants de la xénophobie, mais aussi à s’alimenter de leur vision antidémocratique et haineuse. Refusons cette bipolarisation du débat, car l’islamisme s’épanouit aux côtés des autres pourvoyeurs de haine et en compagnie des champions du laxisme et du relativisme culturel ;
- À tous les Français, à toutes les personnes résidant sur le territoire de France et à tous les amis de la République, de continuer d’œuvrer tous ensemble contre la misogynie, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’homophobie, de construire une France fraternelle, solidaire et rassemblée, malgré les différences, les divergences et les contradictions, autour du socle républicain qui doit transcender les clivages politiques et idéologiques et dépasser les identités singulières.
Nous lançons cet appel, parce que l’islamisme a ruiné les pays d’origine d’un grand nombre d’entre nous, semant le plus souvent morts, larmes, tragédies et désolation. Souvent en raison – aussi – de la gabegie ou de la complicité passive ou active des pouvoirs en place et de certains gouvernements occidentaux qui choisissent la voie du laxisme ou celle du cynisme, comme ce fut le cas durant la décennie noire en Algérie.
Il suffit de voir, par ailleurs, l’état de déliquescence culturelle, sociale, politique, sécuritaire ou économique dans lequel se retrouvent les pays qui ont donné une place à l’islam politique, pour s’en convaincre. Nous poussons ce cri d’alerte parce que nous savons parfaitement – et mieux que quiconque - que le salafisme et les Frères musulmans, et plus largement tous les courants islamistes, sunnites et chiites, qui instrumentalisent l’islam à des fins politiques, sont un poison extrêmement nocif pour les sociétés et le vivre ensemble. Nous lançons ce signal d’alarme parce que nous refusons, à tout jamais, l’idée que la République puisse s’aventurer à prendre le risque de se retrouver déstabilisée et ébranlée, par l’hydre islamiste, devenu malheureusement un péril intérieur.
Oui l’islam spirituel, lorsqu’il accepte de se soumettre aux lois et aux règles intangibles de la nation française, peut se fondre harmonieusement et s’exprimer sereinement et dignement dans la République. Mais nous affirmons très clairement que l’islamisme, ce totalitarisme, est un fléau qui nous menace tous sans exception.
C’est pourquoi nous déclarons avec la plus grande gravité, qu’il est vital pour nous citoyens, pour la République, pour la France, que nous soyons lucides, responsables et vigilants à chaque instant !
* Premiers signataires :
Mohamed Sifaoui, journaliste, président de l’association Onze janvier
Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo
Boualem Sansal, écrivain
Djemila Benhabib, journaliste, écrivain
Fethi Benslama, universitaire et psychanalyste
Nadia El Fani, cinéaste
Hocine Drouiche, Dr en Droit musulman, imam et président du conseil des imams du Gard
Chahla Chafiq, écrivaine, sociologue
Hassan Chalghoumi, président de la conférence des imams de France
Marieme Helie Lucas, représentante de Secularism is a women's issue
Moulay Chentouf, Coordonnateur du Parti pour la laïcité et la démocratie en Algérie (PLD)
Asma Guenifi, psychologue clinicienne et ex-présidente de Ni putes ni soumises
Fazal Ur Rehman Afridi, président de l’Institut de recherches stratégiques de Khyber
Fariba Hachtroudi, écrivaine, journaliste et présidente de l’association Mohsen Hachtroudi
Imad Iddine Habib, fondateur du Conseil des ex-musulmans du Maroc
Sihem Habchi, ex-présidente de l’association Ni putes ni soumises
Dr Rafik Hassani, médecin
Soukaïna Brahma, étudiante en géopolitique
Walid El-Husseini, président du Conseil des ex-musulmans de France
Feriel Belhassen, courtier en assurances
Rezk Shehata, chef d’entreprise et président de l’association Laïcité pour tous
Rosa Akif, diplômée en Sciences politiques
Souhaïb Meddeb, conseil financier
Assia Smaïl, militante associative
Sam Touzani, humoriste
Lynda Trabelsi, cadre de la fonction publique territoriale
Karim Bey Smaïl, technicien en informatique
Lynda Aït Hamoudi, étudiante en management de la qualité des organisations
Dr Nazim Benhabib, chirurgien
Meriam Russel, militante Femen
Ziad Goudjil, conseiller régional Ile-de-France
Zoulikha Berezel, co-présidente de l’association Shalom Paix Salam
Fewzi Benhabib, universitaire
Jamila Alla, conseillère en insertion
Hassan Azadi, consultant en droit social
Lalia Ducos - Helal, militante associative
Tayeb Zahzah, opérateur économique
Zohra Bitan, militante politique
Atmane Tazaghart, écrivain, journaliste
Zakia Bekhti, gérante de société
Ahmed Megueni, chef d’entreprise
Melek Ekim, étudiante en droit
Malik Aït Aoudia, journaliste
Nadia Remadna, médiatrice sociale, présidente de l’association Brigade des mères
Aziz Sahiri, conseiller technique
Dr Amel Tamzali, psychiatre
Walid Khalifeh, militant démocrate kurde
Lamine Madjoubi, entrepreneur
Abderrahmane Merzouk, activiste saoudien opposé au wahhabisme, réfugié en France
Abdelali Ragad, journaliste
Adnane Trabelsi, chef d’entreprise
Rachid Mohand Mestiri, journaliste
Smaïn Roudène, chauffeur de direction
Hamid Benichou
Neil Tamzali, chef d’entreprise
Lyes Hakem, chef d’entreprise
Oussama Bouhas, étudiant
Khaled Issa, juriste
Menad Ahmed-Zaïd, collaborateur parlementaire
Mustapha Harzoune, journaliste
Rashid Saeed Yagoub, journaliste
Mohand Bakir, journaliste
Dr Yacine Hassani, médecin
Moncef Ben Othmane, fonctionnaire
Dr Mansour Abdelmalki
Wissem Bourbia, directeur de fonds
Youssef Tamzali, enseignant à l’école vétérinaire de Toulouse
El Hachemi Souami, journaliste
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