QUÉBEC – Le gouvernement Couillard a réitéré jeudi sa ferme opposition à tous les quotas ou les tarifs qui pourraient être imposés sur les produits de bois d’œuvre québécois exportés aux États-Unis.
«On veut s’assurer que le régime forestier du Québec est un régime de libre-échange, que ce soit pleinement reconnu et que l’on puisse finalement interagir avec les États-Unis dans un contexte de libre-échange pour le Québec, a déclaré la ministre de l’Économie, Dominique Anglade. On dit non aux tarifs et non aux quotas.»
La sortie de la ministre survient alors que les négociateurs américains et canadiens se rencontraient à Ottawa, jeudi, pour jeter les bases d'une nouvelle entente sur le bois d’œuvre. L’accord qui était en vigueur depuis 2006 est arrivé à échéance en octobre dernier.
Le 10 mars, les États-Unis et le Canada s’étaient donné 100 jours pour renouveler l'entente. Le gouvernement Couillard espère qu’Ottawa réussira à convaincre Washington que le Québec respecte les règles de libre-échange puisque l’imposition de droits compensatoires ou de quotas sur le bois d’œuvre aurait des conséquences fâcheuses sur l’industrie forestière québécoise.
«Le Québec a fait les efforts ultimes pour avoir un régime concurrentiel, compétitif et de libre marché, comme six ou sept États américains. On veut simplement qu’ils le reconnaissent», a soutenu le ministre des Forêts, Laurent Lessard.
«On adhère aux valeurs américaines de libre concurrence. Donc, on attend la réciprocité de la reconnaissance», a-t-il ajouté.
Québec écorche Ottawa
Laurent Lessard a par ailleurs critiqué la lenteur du gouvernement fédéral dans le dossier des droits compensatoires imposés sur les importations canadiennes de papier surcalandré (utilisé pour les circulaires). Le ministre soutient qu’Ottawa tarde à recourir aux mécanismes de règlement des conflits prévus dans l'ALÉNA.
«Les entreprises du Québec paient le prix du fait [qu’Ottawa] ne nomme pas assez rapidement les représentants sur le panel pour traiter le différend. Donc, on demande au fédéral d’être plus proactif et de faire respecter les mécanismes de règlement des différends pour le papier surcalandré», a-t-il dit.
Le département américain du Commerce a récemment imposé une surtaxe sur les importations canadiennes de papier surcalandré.
En attendant le règlement du conflit, les entreprises canadiennes doivent verser dans une fiducie des droits compensatoires allant de 17,87 % à 20,18 %.
La compagnie Produits forestiers Résolu soutient que cette surtaxe a coûté plusieurs millions de dollars à ses usines de Dolbeau-Mistassini et de Kénogami.
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