Je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression que Pierre-Karl Péladeau a offert des excuses pour endiguer le flot des réactions complètement outrancières des partis d’opposition qui se sont jetés, la bave aux lèvres et les bras levés, sur sa déclaration tels des assoiffés qui viennent de traverser un désert. De la part du premier ministre et de ses députés, pleins de haines et trop contents de lâcher leur fiel, que des propos viciés par la démagogie la plus primaire, les raccourcis partisans les plus stupides, la mauvaise foi la plus évidente et les grossièretés les plus outrageantes. Les médias fédéralistes n'ont pas manqué eux non plus d'ajouter leurs propos réducteurs et leurs analyses tronquées aux attaques partiales et réductrices des éditorialistes à gage ou des adversaires politiques du parti québécois.

La sagesse appelait à la décision de clore le débat en s’excusant tout en sachant que tous ceux qui ont suivi son cheminement depuis son entrée en politique comprendraient le sens de sa déclaration de la veille; déclaration en parfaite concordance avec la réalité à laquelle nous sommes confrontés en matière d’immigration depuis plusieurs années et qui a été abondamment illustrée, analysée et commentée.

Pour lui, ce n’est que partie remise; les prochains mois allant lui permettre de revenir sur le sujet tout en apportant les nuances nécessaires à une meilleure compréhension de la question qui, quoi qu’on en dise ou qu’on en pense, est délicate et demande à être abordée avec doigté.

À cet égard, on ne peut être qu’étonné d’entendre un animateur aussi ancré à la ligne éditoriale de Radio-Canada que Simon Durivage aborder « l’affaire du jour » en ces termes : […“ C’est vrai que le Parti québécois malgré tous ses efforts a de la misère à obtenir l’appui des immigrants sur son projet indépendantiste. Si un sociologue avait dit la même chose, on aurait dit : c’est vrai. Si c’est PKP, on fait toute une histoire. Qu’en pensez-vous ?”…]. Surprenant certes, mais nuancé et en accord avec les milliers de réactions des partisans de Pierre-Karl Péladeau dont on peut lire les commentaires sur Facebook et sur différents réseaux sociaux.

Je suis de l’avis de Mme Ferretti lorsqu’elle parle d’une : “Rafale fractale qui, espérons-le, se brisera sur le mur indépendantiste en train de s’élever enfin sur une base solide, alliage de la clairvoyance et de la détermination des véritables aspirants à l’indépendance et de celles de Pierre Karl Péladeau.”

Soyons patriotes et appuyons notre candidat à la chefferie en souhaitant que les quatre autres participants à la course se comportent dignement et ne tiennent pas de propos susceptibles de nourrir la hargne et la vindicte mensongère de leurs adversaires politiques qui, de toute façon, n’ont aucune objection sérieuse ou valable à apporter à la réalité que sa déclaration a mise en lumière. Tout immigrant sincère et le moindrement objectif en aura compris le sens et ne s’en sera pas offusqué. Il en est de même pour n’importe quel québécois francophone, anglophone ou allophone, de souche ou d’adoption, qui réfléchit à la question sous l’angle de l’indépendance aussi bien que sur celui de la fédération canadienne, en prenant en considération l’incontournable réalité de l’existence de la Nation québécoise et de son statut « francophone ».