Les libéraux fédéraux viennent de découvrir que la doctrine Trudeau, déjà impopulaire auprès d'une majorité d'électeurs québécois, avait encore perdu du terrain depuis que la méthode Chrétien et consorts a fait mordre la poussière au Parti libéral du Canada. Voilà maintenant que ces champions de l'unité nationale (canadienne) affirment vouloir reconnaître la nation québécoise.
Bien que cette évidente contradiction laisse perplexe et sème un doute quant à la sincérité de leurs charitables intentions, elle aura cependant le mérite de forcer les protagonistes à définir une fois pour toutes ce qu'ils entendent par nation. À cet égard, les étourdissantes explications de ce grand intellectuel de la clarté qu'est Stéphane Dion n'auront eu pour effet que d'entretenir la confusion.
Pour ma part, je dirai simplement ceci: est Québécois celui qui dit qu'il l'est, sans fanatisme ni préjugé, loyalement, librement. Qu'on soit né au Québec de parents issus de parents qui descendent eux-mêmes des premiers colons venus de France ou qu'on ait choisi de s'y établir plus ou moins récemment ne change rien à l'affaire: la nationalité n'est pas une condition liée à la seule naissance, elle est la déclaration d'un choix. Or ce choix inclut celui de la langue publique, l'harmonisation de la culture propre à celle de la terre d'adoption et le respect de ses institutions sociales et politiques. Là est toute la question. Il faut choisir.
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Richard Weilbrenner, Sutton, le 1er novembre 2006
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