Répondant aux questions du Devoir en soirée mardi, le ministre a soutenu qu’il s’agit « clairement » d’une catastrophe environnementale, tout en ajoutant que la priorité du ministère était présentement d’intervenir pour tenter de contenir les hydrocarbures qui ont fui après le déraillement et l’explosion d’un train rempli de pétrole brut.
En point de presse mardi en fin d’après-midi, M. Blanchet a aussi souligné qu’un tel déversement d’hydrocarbures aurait des conséquences permanentes. « On n’arrivera jamais au stade où ça ne s’est jamais produit. Il y aura toujours une trace de cet événement. Mais la rivière ne sera pas irrémédiablement contaminée. Ce n’est pas une marée de pétrole lourd qui aurait détruit les écosystèmes de façon irréparable. »
Nécessaire réflexion
Fait à noter, c’est justement du pétrole lourd que les raffineries du Québec souhaitent importer de l’Ouest canadien par train pour alimenter leurs installations. L’inversion du flux du pipeline d’Enbridge permettrait pour sa part d’amener 300 000 barils de pétrole lourd par jour à Montréal. Celui de TransCanada permettrait de faire passer quotidiennement 600 000 barils de brut lourd en sol québécois, en direction du Nouveau-Brunswick. Le gouvernement Marois a démontré une ouverture certaine pour ces deux derniers projets.
Par voie de courriel, Yves-François Blanchet a par ailleurs indiqué qu’une « réflexion » devrait avoir lieu dans la foulée des événements de Lac-Mégantic afin de discuter de la possibilité d’exiger davantage de mesures de protection de l’environnement pour les trains de pétrole qui passent en territoire québécois.
Plus de 100 000 litres
Les données les plus récentes concernant la quantité de pétrole déversé indiquent toujours que plus de 100 000 litres de brut auraient coulé des wagons accidentés. Mais le ministre Blanchet a précisé qu’il faudra attendre d’avoir accès au site du déraillement pour pouvoir réaliser une évaluation plus précise. En conférence de presse, il a aussi affirmé que « la contamination des sols est probablement très significative », mais qu’il est « impossible de la mesurer pour l’instant ».
Reste que, globalement, le ministre de l’Environnement s’est dit rassuré après avoir de nouveau survolé la rivière Chaudière en hélicoptère mardi. Il a refusé de parler de « nappe de pétrole » sur la rivière, préférant qualifier la chose de « fine pellicule » d’hydrocarbures. Des opérations de nettoyage des berges de la rivière sont « envisagées et probables », a ajouté M. Blanchet.
« Selon les informations dont nous disposons, ce qui flotte présentement sur la rivière Chaudière ne présente aucun risque pour la région de Québec », a-t-il également souligné en conférence de presse avec le maire Régis Labeaume. Selon le ministre, «rien de perceptible» ne devrait se rendre au fleuve Saint-Laurent.
Mais des municipalités sont toujours obligées de s’alimenter en eau potable sans recourir à la rivière Chaudière. C’est notamment le cas pour Lévis, Sainte-Marie et Saint-Georges. Une partie de la pollution pétrolière a aussi été retenue artificiellement grâce au barrage qui peut contenir les eaux du lac Mégantic. Mais celui-ci devra être ouvert dans les prochains jours. Cela pourrait augmenter la pollution des eaux et des berges de la Chaudière.
Environnement au Lac-Mégantic - Les séquelles seront permanentes
Le ministre Yves-François Blanchet se fait néanmoins rassurant sur l’état actuel de la rivière Chaudière
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