Énergie Est: le déversement en Saskatchewan inquiète des villes québécoises

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Des inquiétudes pleinement justifiées

(Québec) Le déversement de pétrole qui prive deux municipalités d'eau potable en Saskatchewan ravive les craintes des villes québécoises face au projet d'oléoduc Énergie Est.
Depuis deux semaines, les villes de Prince Albert et North Battleford doivent faire venir de l'eau potable de villes voisines par pipeline. Leur source d'approvisionnement a été contaminée après la rupture d'un oléoduc de la société Husky Energy et le déversement de 250 000 litres de pétrole brut dans la rivière Saskatchewan Nord.
Cet accident s'est déroulé à des milliers de kilomètres du Québec, mais ses conséquences sont suivies de près dans le milieu municipal.
Le maire de Laval, Marc Demers, a été le premier à prendre position contre le projet d'oléoduc Énergie Est l'an dernier. Il craint qu'un déversement dans la rivière des Outaouais ne contamine les prises d'eau de sa municipalité de 425 000 habitants. Un scénario qui priverait les citoyens d'eau courante et qui causerait de sérieux maux de tête aux pompiers qui combattent les incendies.
Les récents événements en Saskatchewan confirment les craintes du maire, a-t-il confié en entrevue.
« Malheureusement, ça confirme ce qu'on a avancé et ce qu'on a dit », a-t-il affirmé.
Au bureau du maire de Montréal, Denis Coderre, on qualifie de « très préoccupant » le déversement de la société Husky Energy.
« Les conséquences d'une situation semblable sur la prise d'eau sont inquiétantes pour le Grand Montréal, où vivent près de quatre millions de personnes », a indiqué la porte-parole du maire, Catherine Maurice.
Redoubler d'efforts

TransCanada ne cache pas que le déversement dans la rivière Saskatchewan Nord risque d'alimenter les craintes par rapport à son projet Énergie Est. La société albertaine entend donc redoubler d'efforts pour convaincre les Québécois que son projet est sécuritaire, a indiqué son porte-parole, Jonathan Abecassis.
« On ne peut pas nier que ça a un impact, a convenu M. Abecassis. Mais pour nous, ça veut dire qu'on doit se retrousser les manches et travailler encore plus fort pour expliquer en quoi le pipeline est le plus sécuritaire. »
« Tous ces incidents minent la confiance du public. Il n'y a aucun doute que des incidents comme ceux-là préoccupent les gens, et c'est à bon droit », a estimé Russ Girling, PDG de TransCanada, lors d'une conférence téléphonique la semaine dernière.
Or, révèle un tour d'horizon de La Presse, bon nombre de dirigeants municipaux surveillent avec attention les développements en Saskatchewan.
« C'est en plein ça qu'on craint », a indiqué le directeur général adjoint de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Raymond Malo.
La MRC est à ce jour la seule entité municipale au Québec à avoir refusé d'accorder une autorisation à TransCanada. La société albertaine lui a demandé un permis, il y a quelques mois, pour prélever des carottes de forage sous le lit de la rivière des Outaouais.
Cette demande reste lettre morte, car la MRC se dit insatisfaite des garanties de TransCanada au sujet de la protection de ses prises d'eau dans la rivière.
« En matière de sécurité civile, l'eau potable, c'est ce qu'il y a de plus important. », dit Raymond Malo.
Dans un mémoire déposé au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) ce printemps, la Ville de Lévis avait demandé à TransCanada de bâtir des prises d'eau en amont du point de passage de son oléoduc afin de protéger son approvisionnement en cas de fuite.
Le déversement en Saskatchewan confirme à la Ville qu'elle ne « crie pas au loup », a observé le directeur général adjoint, Christian Tanguay, qui dirige un groupe de travail sur le projet Énergie Est.
« Ça confirme le fait que ces investissements sont nécessaires et confirme le fait qu'un déversement peut se produire », a dit M. Tanguay.
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