ont beaucoup, mais de savoir si nous en donnons suffisamment à ceux qui en ont trop peu. »
—Franklin D. Roosevelt (1882-1945), 32e président américain (1933-1945); (tiré de son
processus continu d'inflation, les gouvernements peuvent confisquer, secrètement et subtilement,
une partie importante de la richesse de leurs citoyens. … Par cette méthode, non seulement
confisquent-ils, mais ils confisquent d’une façon arbitraire ; et, alors que le procédé appauvrit
beaucoup de monde, il en enrichit un certain nombre. »
économie génère des traumatismes et des crises financières, de l'inflation, des dépréciations
monétaires, du chômage et de la pauvreté, dans un contexte qui pourrait conduire à une richesse
pratiquement universelle, —en bref, le capitalisme financier complexe est fondamentalement
défectueux. »
financière se pointe à l’horizon et menace de perturber l'économie réelle ! Cette fois,
le déclencheur est la crise pandémique du coronavirus, la plus grave d'une génération,
laquelle risque de paralyser l'économie en plus de provoquer un krach boursier.
drastiques aux déplacements, distanciation sociale, quarantaine des travailleurs, etc.)
ont conduit à un important ralentissement économique mondial alors que les chaînes d'approvisionnement, tant au pays et qu’à l’étranger, ont été fortement perturbées. En
outre, tout cela a profondément ébranlé les marchés financiers, déjà rendus vulnérables,
par des années de politique monétaire facile, après rondes après rondes
d’assouplissement monétaire, baptisé d’ « assouplissement monétaire quantitatif »,
de la part des banques centrales, tant européenne que japonaise et américaine.
Ces politiques monétaires que l’on peut qualifier d’agressives, se sont traduites
par des taux d'intérêt historiquement très bas, parfois même négatifs, ce qui a
encouragé un endettement insoutenable à long terme. Même en période de
prospérité relative, les gouvernements ont continué d’enregistrer d’importants
déficits budgétaires, souvent avec des baisses d’impôts qui ont enrichi les très
riches, en plus de fermer les yeux sur une spéculation financière incontrôlée qui
a eu le même résultat.
d’un excédent de l’offre sur la demande et d’un conflit entre la Russie et l’Arabie
saoudite. Une telle chute des prix du pétrole ajoute un biais déflationniste
supplémentaire à l'économie mondiale, lequel sera difficile à inverser. Pour couronner
le tout, il y a des pays qui sont actuellement sous la gouverne de dirigeants
inexpérimentés et/ou incompétents.
sanitaire qu’économique, lesquelles plongent le monde dans une sorte de
tempête économique parfaite, et à laquelle de nombreux pays ne sont pas du tout
en mesure de faire face.
président étasunien Donald Trump a limogé son principal conseiller à la santé
(l’amiral Timothy Ziemer), lequel était responsable de préparer des mesures contre
des pandémies. — Il n'a jamais été remplacé. Trump a ensuite fermé définitivement
l'unité de sécurité sanitaire mondiale du Conseil de sécurité nationale, logée à la
Maison-Blanche et chargée d’analyser les moyens de combattre une pandémie
mondiale. Ce faisant, M. Trump a oublié un principe de précaution élémentaire
pour tout gouvernement, soit d’être préparé à faire face à des événements imprévus.
laquelle affecte tous et chacun à des degrés divers, on doit s’en remettre aux
gouvernements, seuls instruments collectifs que nous ayons, malgré leurs lacunes,
pour la combattre de la manière la plus efficiente possible.
virale ne se propage et ne crée des paniques, les gouvernements se doivent aussi
d’intervenir sur le front économique et financier. Ils ne doivent point hésiter à se
servir des leviers monétaires, réglementaires et fiscaux afin d’empêcher une spirale
déflationniste et d’éviter une catastrophe économique et financière. Ils doivent faire
tout en leur possible pour alléger les souffrances humaines et venir en aide aux
travailleurs licenciés, à leurs familles et aux autres personnes vulnérables.
juguler les forces qui menacent leurs économies?
gouvernements est de mettre tout en œuvre pour sortir de la crise sanitaire du
virus le plus tôt possible, de fournir l’assistance médicale et les soins requis, tout
en évitant les pénuries. Cela implique prendre les moyens nécessaires pour lutter
contre la maladie infectieuse et alléger les souffrances humaines, certes, mais aussi
empêcher les cas de corruption quand certains pensent profiter de la situation pour
charger des prix abusifs. À ce titre, des leçons tirées des précédentes épidémies de
virus (Ébola, SRAS, H1N1, etc.) peuvent servir de guide pour les actions à prendre.
perturbations financières et des dislocations économiques. Malheureusement, les
politiques macroéconomiques monétaires et budgétaires traditionnelles ne sont pas
très efficaces pour résoudre ce type de problème.
manière à empêcher qu’elle ne s’effondre ou qu’elle sombre dans une profonde
récession, sinon même entre dans une dépression économique.
déjà eu recours, a consisté à injecter suffisamment de liquidités dans le système
financier. En effet, en période de crise, une banque centrale doit faire en sorte de
fournir les liquidités nécessaires pour éviter des faillites en cascades et permettre
au crédit de circuler librement.
publiques se doivent de soutenir les banques et les entreprises privées autrement
solvables, mais en difficultés financières temporaires. Cependant, il n’est pas
acceptable que le gouvernement utilise des fonds publics pour atténuer les
problèmes de trésorerie de ces dernières, et le fasse à fonds perdus. L’aide
gouvernementale doit aussi protéger les emplois des travailleurs.
indument des détenteurs de capitaux, aux frais de l'État.
être sous forme de prêts garantis, appuyés par les actifs des emprunteurs, — que ce
soit des avoirs en capitaux réels ou en actions de banque ou d’entreprise, et prévoir
leur remboursement à une date ultérieure. C’est le seul moyen d’éviter que
l’ensemble des contribuables ne soient les victimes de propriétaires privés peu
scrupuleux ou imprudents, qui ont pris de gros risques et qui, quand les choses
tournent mal, demandent à l‘État de « socialiser leurs pertes, tout en gardant les
bénéfices privés pour eux-mêmes. »
telle est largement inefficace pour corriger un choc négatif venant du côté de
l'offre, soit celui qui survient quand les conditions de production changent
soudainement. En effet, les politiques monétaires ne peuvent pas remettre en marche
les chaînes d’approvisionnement, ni empêcher les entreprises de stopper leur
production et de mettre leurs travailleurs au chômage, quand la demande pour
leurs produits ou services disparait. De même, ce genre de politiques ne peut pas
résoudre un choc négatif imprévu venant du côté de la demande, simplement en
réduisant les taux d’intérêt, surtout quand ceux-ci sont déjà très bas.
confiance, ou lorsqu’ils ne peuvent pas sortir pour dépenser, après avoir été mis en
quarantaine, il ne faut pas compter sur une simple baisse des taux d’intérêt pour
relancer les dépenses de consommation.
de stimuler la croissance économique par des moyens financiers, comme cela a été
tenté au Japon et en Europe aux cours des dernières années, il en résulte
d’importantes conséquences économiques.
déflationniste sur l’économie. En effet, quand les taux d’intérêt nominaux sont
inférieurs au taux d’inflation anticipé, [la définition des taux d’intérêt réels négatifs],
les personnes retraitées et les épargnants en général sont de grands perdants. Leurs
revenus et leurs dépenses se contractent, ce qui peut avoir un effet à la baisse sur
les prix.
fonds de retraite et des compagnies d’assurance, en les obligeant à investir dans
des actifs financiers plus risqués. Ils encouragent également les entreprises à investir
dans des projets qui ne seraient pas rentables autrement.
politique et social, injecter des liquidités dans l’économie n’est pas « une question de
savoir si oui ou non cela doit être fait » pendant une crise, mais c’est la manière de
procéder qui soulève question.
(1826-1877) a clairement établi qu’en période de crise économique et financière, une
banque centrale doit avancer des fonds illimités, c'est-à-dire prêter autant d'argent aux
institutions attitrées que nécessaire, afin d’éviter des faillites en cascade et des
fermetures.
des « taux prêteurs punitifs » afin d’éviter d’enrichir les banques en difficulté et leurs
propriétaires avec de l’argent public, et afin d’éviter de créer un risque accru dans
l’économie, c’est-à-dire une sorte d’aléa moral, lequel encouragerait la prise de
risques insensés causée par l’assurance d’être renfloué en cas d’échec.
centrale ou le Trésor public doivent prêter autant d’argent que nécessaire, mais plus
les garanties sont faibles et risquées, plus les taux débiteurs doivent être élevés.
des prêts hypothécaires triturés, en 2008, lorsque la Fed a vu son bilan gonfler de
870 milliards de dollars qu’il était en 2007, à 4,5 billions de dollars en 2015 (une
augmentation de plus de cinq fois), afin de sauver un groupe de méga banques sur le
bord de la faillite, en les soulageant de leurs créances douteuses.
poids d'une montagne de titres adossés à des créances hypothécaires, lesquelles
avaient tourné au vinaigre avec l’affaissement du marché immobilier. L’opération
de sauvetage avec des fonds publics s’est faite sans trop de garanties, et elle a fini
par enrichir un certain nombre de gens très riches, aux dépens de l’ensemble de
la population.
politique budgétaire pour juguler la crise
interventions budgétaires fortes, pour soutenir les besoins de trésorerie des personnes
et des entreprises touchées par la crise, en particulier les petites et moyennes
entreprises. Mais, par quels moyens et comment, à un moment où les déficits
publics sont déjà élevés?
millions, sont temporairement mis à pied, et plusieurs d’entre eux sans indemnité de
départ. Ils se retrouvent soudain sans chèque de paie, car leurs employeurs ne peuvent
pas produire et vendre leurs biens et services. Une première intervention publique
consisterait à assouplir les critères et les conditions d’admissibilité aux prestations
d'assurance-chômage, afin de couvrir le plus grand nombre possible de chômeurs
involontaires.
situation financière se détériorer pendant la crise, il y a là un problème économique
et social important. Cependant, venir en aide rapidement aux personnes et aux
familles dans le besoin peut poser un problème logistique aux gouvernements.
mesures afin de protéger les personnes les plus vulnérables contre une expulsion
de leur logement pendant la crise. Il ne faut pas oublier que les petits propriétaires
sont également confrontés à des versements hypothécaires et ils devraient être
indemnisés pour les loyers perdus.
moyen fiscal le plus simple serait d’envoyer des chèques mensuels de quelques
milliers de dollars aux contribuables dont le revenu en 2018 était inférieur à un
certain montant, par exemple 50000 $, afin de leur procurer temporairement un
revenu garanti pour les renflouer au cours des prochains mois.
a fait une proposition qui va dans ce sens. Le gouvernement étasunien prendrait à sa
charge, pendant quelque temps, les deux tiers des salaires perdus et non remboursés
des travailleurs mis en quarantaine. Se serait les employeurs ou l’agence centrale
de la Social Security qui serviraient de courroies de transmission.
difficultés logistiques. En effet, ce n’est pas tout le monde qui a un emploi à temps
plein, un dossier fiscal et même une adresse postale. Certaines personnes sont des
travailleurs autonomes, certaines sont à la retraite, certaines sont des travailleurs
saisonniers ou à temps partiel et certaines ont un revenu trop faible pour produire
une déclaration de revenus. Certains sont sans abri. Ils pourraient être privés d’une
aide financière gouvernementale, même s’ils sont probablement parmi ceux qui ont
le plus besoin d'assistance.
qui étaient sans abri, en 2019. Identifier ces personnes n’est pas une mince tâche. Il
faut aussi tenir compte du nombre d’enfants dans les ménages nécessiteux. Ce serait
peut-êtreles municipalités ou d’autres organisations communautaires qui seraient les
mieux placés pour fournir une information précise.
américain Mitch McConnell, à savoir fournir une aide financière directe aux personnes
ayant un revenu pouvant atteindre 19 8000 $ par an, serait à la fois très coûteux et
contraire à l’éthique. Il en va de même de celle d’abaisser les charges sociales reliées
au travail, car ces taxes ne sont payées que lorsque les employés sont au travail !
touchées par la crise de l’emploi, il ne fait pas de doute qu’une telle assistance va
s’imposer dans les prochaines semaines.
celui des États, injectaient dans l’économie un montant égal à environ 30% du produit
intérieur brut (PIB), cela signifierait un effort fiscal combiné de 6 000 milliards de
dollars américains.
efforts fiscaux combinés pour soutenir l’économie s’élèveraient à quelque
550 milliards de dollars canadiens. C’est bien plus que ce qui est envisagé à l’heure
actuelle dans les deux pays.
devraient coopérer entre eux pour stabiliser le commerce international, afin de
faciliter un retour ordonné à la prospérité, une fois le problème de santé résolu.
pandémie du coronavirus. Il s’agit d'une priorité absolue de santé publique.
sérieux que cette crise sanitaire cause à l’économie, par les distorsions observées
dans les chaînes d’approvisionnement, par les licenciements massifs de travailleurs
et par des crises financières déflationnistes qui laisseront des traces. Il importe que
l’économie puisse rebondir rapidement lorsque les choses se tasseront. Et, comme
il s’agit d’une crise qui est mondiale, plus il y aura de coordination internationale,
mieux ce sera.
monétaires, réglementaires et surtout fiscales pour injecter des liquidités et des aides
monétaires là où elles sont requises. Cependant, cela ne devrait pas se faire d’une
manière qui encourage « la privatisation des profits, tout en socialisant les pertes ».
Des règles de justice sociale doivent s’imposer.
curieuse forme de système politico-économique dans certains pays. Cela a pris la
forme d’un système basé sur des règles capitalistes sévères pour la plupart des gens,
mais, en parallèle, un système accommodant de nature socialiste pour les détenteurs
de capitaux et la tranche supérieure des super riches.
accepter un tel système pendant encore très longtemps.
Prix Richard-Arès pour le meilleur essai en 2018
« La régression tranquille du Québec, 1980-2018 », (Fides).
Il est l’auteur du livre « Le nouvel empire américain »,
du livre « Le Code pour une éthique globale »
et de son récent livre « La régression tranquille du Québec, 1980-2018 »
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