Les élections précipitées du Premier ministre Charest
Un Premier ministre démissionnaire ! Démissionnaire au cube
Les Républicains états-uniens s’opposaient à la Monarchie britannique
autocratique de droit divin. « Nous, le Peuple... Nous, le Peuple
libre », disaient-ils, « Nous, le peuple », nous sommes les
fondateurs d’un État républicain différent de la monarchie britannique. Un
État concret, s’incarnant dans la lettre concrète d’une Constitution en
vigueur depuis 1789, approuvée par le peuple souverain et démocratique. Une
Constitution jamais contestée comme ici au Québec, fondait un État dont le
13e amendement à la Constitution abolira l’esclavage le 6 décembre 1865. (
Wikipédia
). Oui, ils le pouvaient. Et ils l'ont fait.
± 142 ans et 11 mois plus tard, le démocrate Barack Obama est élu premier
Président noir des États-Unis. Cet État aura manifestement et de manière
évidente définitivement tourné le dos à une logique de la prospérité
économique fondée sur l’exploitation des esclaves noirs, propriétés des
marchands et producteurs agricoles et industriels états-uniens. Cette
culture économique de l’esclavage qui, pour d’aucuns, devait rendre caduque
toute autre culture de la prospérité financière des États-Unis, fait de
manière fracassante long feu au moment où une autre culture de
l’organisation financière du laisser-aller, de la déréglementation, du
marché capable de s’autoréguler, démontre sa faillite et son caractère
sophistique et démagogique.
La Charrette devant les bœufs ?
L’attraction de la liberté VS La propulsion opportuniste de la triple
démission
Au même moment, un Premier ministre du Québec, s’empresse de démissionner
sous prétexte qu’il lui faut assurer la stabilité du gouvernement pour
faire face à la crise. Sous prétextes qu’il peut obtenir un gouvernement
majoritaire. Ce même gouvernement qui démissionne plutôt que d’agir, se
trouve à être de plus, un gouvernement ouvertement en faveur de la culture
économique qui a provoqué la crise à force de laisser faire démissionnaire
face à la rapacité d’un capitalisme sauvage qu’il voudrait maintenant
civiliser et encadrer au mépris de sa propre culture économico-politique.
Ce même gouvernement de M. Charest ose encore dire que l’économie n’est
qu’économique. Qu’il ne saurait être question d’autre chose, alors même la
cause de la crise est bel et bien une affaire de culture économique prônant
la démission et l’évacuation du politique. Il ose nous dire qu’il faut
encore plus de démissions pour résoudre la crise. Il faut de la stabilité.
Alors même qu’on se trouve dans la trajectoire d’un piano qui nous tombe
dessus du cinquième étage, parce que l’on a laissé des déménageurs au noir
palanquer sans permis ni surveillance un piano volé, il faudrait être dans
la stabilité et ne pas bouger. Vraiment ?
Jean Charest nous dit que la prochaine élection ne devra porter que sur un
seul enjeu, la crise économique. Sous-entendant que la Constitution du
Canada, imposée d’autorité et jamais soumises nommément à l’approbation du
peuple démocratique et souverain du Québec qui ne l’approuve pas et la
conteste par la voix de grands partis politiques et par son Assemblée
nationale, sous-entendant que ce Canada légalisé par la Souveraine d’un
Empire autocratique de droit divin et par la seule décision des ses juges
de Cour, de Cour suprême, n’aurait rien à voir dans les décisions
politiques que doit prendre ou ne pas prendre le peuple démocratique et
souverain du Québec à l’égard de ce qui supposément sous l’effet d’une
crise de la culture économique qui a trop longtemps prévalu, devrait
s’absoudre encore dans la démission et le ravalement. L’économie à elle
seule doit prendre toute la place nous dit-il. L’économie n’est pas un fait
culturel et politique nous dit-il, elle s’imposerait à nous en dehors de
nous, et tout ce que nous avons à faire c’est de démissionner au lieu
d’agir, c’est de ne pas bouger en élisant à nouveau un même gouvernement
démissionnaire.
Comme si, les règles qui régulent ou pas le déploiement d’un capitalisme
sauvage qu’on a encouragé par la démission, échappaient au politique. Comme
si la crise justement n’était pas provoquée par une culture de la
démission, une culture du marché Souverain, au-dessus de la volonté du
peuple démocratique et souverain. Une culture théorique du désengagement de
l’État dont M. Charest est le chantre. Comme si un tel démissionnaire
pouvait être à même de réparer les erreurs de la culture qui a provoqué ces
errements et qui de manière prévisible, malgré les avertissements lancés, a
provoqué la crise. Comme si la cause de la crise pouvait être en même temps
la même cause de la résolution de la crise. Comme si, les mêmes personnes
ayant provoqué la crise pouvaient être les mieux placées pour faire face.
Comme s’il leur suffisait de démissionner et renier ce qu’ils professaient
avant, pour produire une autre culture qui serait son contraire, la
réglementation, la rigueur, la surveillance, l’action.
La démagogie peut à la rigueur emporter l’adhésion des masses, pourvu
qu’un minimum de rigueur soit de mise. Ici, toute rigueur est exclue. Alors
qu’on prône la stabilité, tout nous indique qu’il faut bouger, qu’il faut
rompre avec la licence d’une culture économique dévoyée. Tout nous indique,
qu’il faut changer d’équipe, puisque celle qui est au pouvoir, celle qui
désire plus de pouvoir encore, celle qui prétend pouvoir être majoritaire,
est justement l’équipe d’une stabilité de la démission du politique qui se
réitère dans aucune espèce de changement, qui se stabilise dans l’exclusion
du politique sous prétexte de crise économique justement causée par la
démission du politique.
La politique concrète – L’économie abstraite
Les sophistes parviennent un temps à nous faire prendre la proie pour
l’ombre, l’effet pour la cause, l’abstrait pour du concret. L’économie
serait concrète, tient donc ! Accessoirement bien sûr, la Constitution
serait symétriquement abstraite. La crise économique qu’il faut abattre
serait l’ombre que la lumière d’une culture de la démission politique
aurait projetée sur la proie économique. Pour faire de l’ombre sur cette
lumière vacillante dont M. Charest était le porte-flambeau, et qui se
trouve à être justement la cause de la crise, il faudrait croire ce
chasseur qui nous dit de viser l’ombre de la crise et non pas les rapaces
dont nous sommes victimes. Il faudrait tirer sur l’ombre et non domestiquer
les rapaces.
Les chasseurs de têtes ont tout faux. Jean Charest n’est que le John
McCain de cette campagne électorale précipitée, il incarne justement la
stabilité d’une culture économique qui par la crise qu’elle a provoquée,
doit faire place au politique, à l'ascendant du politique sur la culture
économique. Tout le contraire de ce que professent Jean Charest et John
McCain.
Jean Charest, le prosélyte en chef de la triple démission
Premier ministre élu pour mettre en place la culture de la démission du
politique face à une culture économique prônant le capitalisme sauvage
déréglementé. Premier ministre démissionnaire qui refuse de gouverner.
Premier ministre démissionnaire qui propose au peuple démocratique et
souverain du Québec de démissionner. Qui lui propose de renier notre
opposition à un Canada abuseur qui s’impose d’autorité par une Constitution
qui n’a jamais été nommément soumise à l’approbation du peuple souverain du
Québec, une Constitution qui est rejetée par ce peuple, qui est rejetée par
l’Assemblée nationale.
Oui nous pouvons !
La concrète action politique doit intervenir pour réguler les calculs de
l’abstraction économique d’un capitalisme de la déréglementation, de la
démission, et qui est le credo politique de la culture économique du
Premier ministre démissionnaire. Démissionnaire au cube. Il a fait la
promotion d’une culture économique de la démission, du laisser-faire. Il se
trouve donc à ne trouver que la démission pour faire face à ce à quoi son
prosélytisme nous a condamnés. À savoir, la crise.
- Oui, nous aussi nous pouvons ! Nous pouvons lors de ces élections
provoquées prématurément pas un Premier ministre démissionnaire, faire
quelque chose pour policer de façon concrète les calculs occultes et
abstraits d’un capitalisme de la spéculation. Cela en élisant une Première
ministre du Parti québécois qui a depuis longtemps tourné le dos au
capitalisme déréglementé. Une Première ministre qui croit que le politique
est la seule manière concrète de réguler la culture abstraite d’une
économie laissée à elle-même.
- Oui, nous aussi, nous pouvons ! Nous pouvons, à l’instar du peuple
souverain des États-Unis, tourner le dos à la stabilité de la crise du
capitalisme sauvage. Nous pouvons le faire parce que nous voulons bouger,
nous voulons changer les choses et non encourager leur stabilité.
- Oui, nous aussi, nous pouvons ! Nous pouvons profiter de l’occasion
prématurée donnée par un Premier ministre démissionnaire pour porter au
pouvoir une culture de l’action et de la régulation, en lieu et place d’une
culture économique de la démission et du laisser-faire démissionnaire.
- Oui, nous aussi, nous pouvons ! Nous pouvons profiter de ces
élections pour ne pas démissionner devant l’unilatéralisme stationnaire et
stable d’un Canada qui s’impose d’autorité sans que sa Constitution soit
approuvée démocratiquement par le peuple souverain du Québec. Un État du
Canada du statut quo, un Canada bloqué, un Canada de l’enfermement, un
Canada des menaces de représailles économiques, culturelles et politiques.
- Oui, nous aussi, nous pouvons ! Nous pouvons prendre en main notre
destin et le soustraire à la triple démission du Premier ministre
calculateur et démissionnaire qui refuse de gouverner en tout partenariat
et qui pense pouvoir se parer de l’autorité d’une culture économique de la
démission, qui pense avoir les coudées franches dans un Canada imposé
d’autorité, un Canada du déséquilibre fiscal, un Canada de la duplication
de nos impôts et de nos structures politiques et économiques, un Canada de
la division de nos ressources et de nos énergies, un Canada unilatéral
toujours majoritaire, toujours capable de s’ingérer dans nos affaires,
toujours dispensaire alors que ce qu’ils dispensent s’abreuve à notre
propre richesse.
- Oui, nous aussi, nous pouvons ! Nous pouvons mettre fin à la
tutelle, à l’unilatéralisme, pour être maîtres chez nous, libres que nous
sommes de « choisir notre destin », sans chantage, sans malversations
commanditaires millionnaires au mépris de nos propres lois référendaires,
sans menaces de représailles économiques, culturelles et politiques. Nous,
le peuple. Nous, le peuple démocratique du Québec. Nous, le peuple
souverain du Québec, nous pouvons mettre fin aux menaces esclavagistes qui
ont trop longtemps pesé sur nous, comme sur le peuple noir états-unien.
Lui, ce peuple, pouvait compter sur une Constitution du choix libre et
souverain, et, même s’il a mis 219 ans pour de façon éclatante, montrer au
monde qu’il était parvenu à faire de cette Constitution une réalité
concrète, nous aussi nous pouvons nous donner à nous-mêmes une Constitution
qui émane de nous et qui est approuvée par nous. Nous le pouvons en élisant
un gouvernement souverainiste du Parti québécois. Nous le pouvons. Oui,
nous le pouvons maintenant.
- Oui, nous pouvons ! Nous aussi nous pouvons tourner le dos à une
logique économique de la démission de l’État. Nous pouvons tourner la page
d’une culture économique de l’exploitation spéculatrice pour une culture
économique du développement économique durable.
- Oui, nous pouvons ! Nous pouvons nous aussi nous donner un État dont
nous approuverons nommément la Constitution. Cela, parce que nous croyons
aux pouvoirs de régulation économique, culturel et politique que procure
une Constitution d’un État nommément validé et légitimé par le peuple
démocratique et souverain. Si nos voisins états-uniens le peuvent, nous
aussi nous le pouvons.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Élections précipitées - Jean Charest, un Premier ministre démissionnaire
Tribune libre 2008
Luc Archambault205 articles
Peintre, sculpteur, céramiste, designer, graphiste, auteur, compositeur et... citoyen...
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
7 novembre 2008Dans son premier mandat majoritaire et tyrannique, Charest supprima tous les programmes de création d'emploi et de développement créés par le PQ pour relever Montréal en particulier de son écrasement par Bourassa et Daniel Johnson junior. Le marché de l'offre et de la demande devait tout faire et alors il rejetait nos instruments de développement comme Investissement-Québec, rageait contre la Caisse de dépôt et la Société générale de financement. À grand coups de hache dans le code du travail, maître-chanteur idéologique d'extrême-droite il a abandonné l'économie au secteur privé se contentant de balancer les livres. Aussi on a vu le produit intérieur brut pib passer de 4.5 ret 55 qu'il était sous Landry à 1.2 et .8% sous Charest.
Tout à coup il se réveille et découvre la présence de l'économie alors que le chômage monte à 7.5 et 8% et lance un élection sur le thème de l'économie.Cest rire des électeurs. Il veut cacher son défécit de 5.5 milliards, selon le vérificateur, et le sortir seulement après avoir gagné l'élection au plus vite. Il faut se débarrasser des libéraux si on veut un retour à la prospérité. Charest a toujours eu un agenda caché et pirouetté en se moquant des électeurs. Maintenant il veut réutiliser les trois institutuins de développement qu'il dénigrait. Girouette l'un ou pirouette l'autre quelle différence y-a-t-il. La seule économie qu'il peut faire c'est celle de la création négative d'emploi.
Avez-vous remarqué, en passant que Radio-Canada a toujours des journalistes invités qui viennent exclusivement des journaux de Power Corporation et que les questions posées à madame Marois sont toutes agressives? Ils défendent tous LOYALEMENT le fédéralisme avant la nation québécoise. Les caméramans cachent les journalistes qui posent les questions anti-québécoises ne montrant que Madame Marois.
Archives de Vigile Répondre
6 novembre 2008Bonjours M.Archambault. " Le pire, ce n'est pas d'errer dans les périls de la mer. Il en est qui errent du fait des mauvais documents qu'ils emportent." Jorge Juan. Précis de navigation pour gardes-marines.
La fermeture définitive de l'usine Abitibi Bowater de Donnacona a fait l'effet d'une torpille dans la coquille vide de la barque électorale conduite par Jean Charest, les deux mains à la barre, malgré qu'elle prenne l'eau, suite au mauvais calcul du taux de satisfaction des sondages, qu'il a pris pour le chant des sirènes. Après avoir jeté par-dessus bord les deux chefs de l'opposition, le docteur et quelques ministres, notre marin d'eau douce provincial qui rève d'or en barre connaîtra la mauvaise fortune le 8 décembre, lui et son équipe de joyeux naufragés sur l'île de Gilligan en compagnie du milliardaire Desmarais. Un homme à la mer!