Avec un tel titre, la précision doit être de rigueur.
Cette affaire complexe, cette potentielle révolution énergétique qui déchaîne les passions pourrait revenir sur le devant de la scène et faire à nouveau les gros titres des médias français. Afin de vous aider à y voir un peu plus clair sur ce sujet sensible, News360x vous propose un résumé de la situation actuelle et des derniers faits saillants :
Pourquoi ce dossier refait-il surface maintenant ?
C’est avant tout du à EDF qui vient de signer un contrat d’importation de gaz de schiste américain. Les premières livraisons de gaz liquéfié sont prévues pour 2016 sur une durée de 20 ans. L’objectif annoncé est de diversifier les approvisionnements français en gaz suite aux perturbations dans l’Est de l’Ukraine pour « réduire nos dépendance vis-à-vis du gaz russe ».
Pourtant seulement 17% de notre gaz nous est fourni par la Russie. Quel est l’intérêt de cette démarche ?
L’intérêt est ici stratégique est médiatique. Le gaz de schiste US est pour l’instant bon marché et non indexé sur le pétrole. Il n’est ni directement soumis aux autorités américaines, puisque dépendant des entreprises privées qui l’exploitent, ni des autorités russes.
Mais il est difficile de ne pas y voir une tentative de relancer ce dossier médiatiquement en pleine crise ukrainienne malgré les importantes réserves françaises dans le domaine gazier.
L’Europe autorise t’elle l’exploitation de ces gaz ?
Oui, la Commission européenne a adopté en Janvier une recommandation qui laisse la voie libre à l’exploitation du gaz de schiste en Europe à condition de respecter des minimas sanitaires et environnementaux.
Une loi n’interdisait-elle pourtant pas la venue de ces gaz sur le territoire national ?
Non. Il existe bien une loi limitant l’extraction du gaz sur le territoire français, il n’en existe pas pour l’importation.
Mais les derniers rebondissements vont obliger clairement les autorités à ré-étudier le dossier une fois que celui-ci sera au centre de la scène médiatique. Cela dit, cela ne garantit pour autant pas son acceptation car, comme le précise Benoit Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement : « C’est un dossier similaire à celui des OGM. On s’interdit de les produire sur le territoire français parce qu’on considère que c’est trop dangereux mais on les importe massivement pour l’alimentation de notre bétail. »
Notons que par soucis de cohérence, le déblocage d’un des deux dossiers pourra entraîner celui de l’autre.
Le gouvernement n’est-il pourtant pas clairement opposé aux techniques de fracturation hydraulique ?
Dans les textes, oui. Mais dans les faits, les décisions précédentes ont été partiellement motivées par la présence et la participation alors importante des écologistes aux décisions de politiques nationales.
Cette épine du pied désormais enlevée, il n’est pas évident que François Hollande, qui avait déclaré en huit clos qu’il réfléchissait « à chercher des technologies autres que la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste en France » et qui fut conseillé par Obama sur le sujet, prenne la même décision, sans compter les évolutions récentes dans la crise ukrainienne.
Le gouvernement s’est-il prononcé ces derniers jours sur cette question ?
Pas directement pour le moment, mais nul doute que cela ne saurait tarder. Nous vous tiendrons bien sûr au courant.
Qui veut voir ces méthodes d’extraction réalisables en France ?
Avant tout les milieux industriels et énergétiques français. Total, CGG Veritas, Solvay ou Imerys ont par exemple déjà investi le marché américain des gaz de schiste.
On notera cependant la participation ce mois-ci active au débat de 2 think-tanks très influents :
- Terra Nova, qui propose d’abroger la loi interdisant de recourir à la fracturation hydraulique pour extraire les gaz de schiste.
- L’institut montagne, qui à travers une série d’exemples et de données économiques dénonce le danger du statu quo français sur la question.
(Note personnelle : On appréciera la mise en avant de l’exemple polonais qui s’avère devenir un flop assez monumental avec les retraits de nombreux opérateurs du marché)
Cela est-il du aux derniers « bons chiffres » officiels sur le chômage américain?
Non, personne ne se risque à cette association, y compris le LBS qui attribue clairement la baisse du chômage du mois dernier aux emplois partiels créés dans les services professionnels, le monde des affaires, ou la restauration et les soins de santé.
Néanmoins nul doute que les analogies entre chômage et exploitation des gaz de schiste seront nombreuses dans les jours à venir.
Reste à savoir quel sera le poids des lobbys dans ce dossier qui, sans devenir une priorité nationale, risque bien de mettre à nouveau en avant l’influence américaine dans les décisions du gouvernement français.
Lilian DELFAU – News360x
Sources : Atlantico ; Le Figaro ; Le Huffington Post; L’institut Montaigne ; Terra Nova
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