Le nationalisme du gouvernement Legault peut stimuler la flamme indépendantiste des Québécois, estime la veuve de l’ex-premier ministre Jacques Parizeau, dont la statue était dévoilée mercredi.
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L’inauguration du monument sur les terrains de l’Assemblée nationale, sept ans jour pour jour après le décès du grand bâtisseur, a été l’occasion d’évaluer le nationalisme caquiste à l’aune de ses prédécesseurs.
Loin de nuire à la cause souverainiste, le travail du gouvernement Legault pourrait donner un nouveau souffle au mouvement souverainiste, croit Lisette Lapointe.
« Je vois du très bon là-dedans », a déclaré la veuve de M. Parizeau qui souligne le « regain d’intérêt pour la culture québécoise ».
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Elle-même ancienne députée péquiste, Mme Lapointe salue le travail de François Legault, avec qui elle a siégé sur les banquettes du Parti Québécois.
« Je pense que, depuis que monsieur Legault est en poste, il y a une vigueur nouvelle chez les francophones qui se disent : oui, notre langue c’est important. Alors, pour nous qui voulons protéger notre langue et notre culture, je pense que ça va bien », dit-elle.
Toutefois, elle doute de la capacité du gouvernement Legault de réaliser des gains face à Ottawa.
Mme Lapointe avait d’ailleurs glissé un message dans son discours : « N’ayez pas peur de vos rêves, disait-il. Le sien était immense, le plus grand des rêves : faire du Québec, un pays. Et il a bien failli le réaliser », a-t-elle conclu, à quelques pas du premier ministre et des autres dignitaires.
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Le PQ, le bon véhicule ?
L’ex-premier ministre Lucien Bouchard estime également que la souveraineté est toujours la seule solution face à Ottawa.
« C’est encore pour moi une nécessité, mais qui pour le moment doit être revue, peut-être transformée en d’autres projets. Peut-être qu’il y aura d’autres véhicules pour la réaliser », dit-il.
L’ex-chef péquiste parle aujourd’hui de son ancienne formation au passé.
« C’est vrai qu’il a eu un parti qui a été identifié à la souveraineté du Québec, qui a fait un long parcours, à qui on doit beaucoup, parce qu’il a enrichi la souveraineté – les gens qui ont géré le Québec sous le pavillon souverainiste n’ont pas seulement fait des rêves –, mais, seulement, les véhicules en politique, ça peut se remplacer. Ce sont des véhicules, ça dure le temps que ça rend service, tant que les gens l’acceptent, le veulent », a-t-il déclaré.
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Les ex-premiers ministres Pauline Marois et Lucien Bouchard étaient présents pour cette inauguration.
Gains difficiles à Ottawa
Toutefois, l’approche du premier ministre François Legault, qui souhaite notamment obtenir d’Ottawa plus de pouvoirs en immigration, risque de heurter un mur, selon Lucien Bouchard.
« Ça ne se fera pas avec l’agrément d’Ottawa », dit celui qui a également été ministre conservateur sous Brian Mulroney avant de fonder le Bloc Québécois.
« Il ne faut jamais compter sur Ottawa pour concéder au Québec des pouvoirs qu’il souhaite et qui nous sont nécessaires, a-t-il ajouté. Il faut que ça vienne d’une pression politique, d’un mouvement politique de base, collectif, comme ça l’a été longtemps. Ça l’est moins maintenant, il faut le constater. »
M. Bouchard estime tout de même que le contrôle de l’immigration est « d’une importance cruciale ».
Le Québec a déjà obtenu des gains dans ce domaine et « il faut continuer ».
Anglade absente
Fait à noter, la cheffe libérale Dominique Anglade était absente lors de la cérémonie. Elle se trouvait en déplacement dans le Bas-Saint-Laurent.
La députée Christine St-Pierre a prononcé une allocution en son nom.
DES TÉMOIGNAGES
« Monsieur Parizeau nous a libérés de nos anciens complexes. Combien de temps on a entendu “nés pour un petit pain” ? Il nous a libérés de ces complexes-là. »
– François Legault, premier ministre du Québec
« Les mesures qu’il a mises en place ont eu un impact considérable sur notre économie. On parle aujourd’hui du Québec inc., il en est un des grands artisans. »
– Pauline Marois, ex-première ministre du Québec
« C’est un grand bâtisseur du Québec qui nous a donné – comme bien d’autres grands citoyens québécois, je pense à M. Lévesque –, une fierté nationale, une volonté de s’affranchir. »
– Pierre Karl Péladeau, ex-chef du Parti Québécois
