À quoi s'amuse le gouvernement Harper? Comment peut-il se permettre de verser 538 millions à l'Ontario tout en refusant un traitement équivalent pour le Québec? Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures?
Rappelons les faits. Avant le déclenchement des dernières élections fédérales, le ministre de l'Environnement d'alors, Stéphane Dion, avait négocié des ententes bilatérales avec les provinces pour les amener à participer à son plan de lutte contre les gaz à effet de serre (GES). Envers l'Ontario, Ottawa s'engagea à verser plus d'un demi-milliard, mais, compte tenu de certaines divergences avec Québec, les deux parties n'eurent pas le temps de finaliser un accord qui aurait conduit le fédéral à verser quelque 328 millions au Québec.
Une fois les conservateurs élus, le «nouveau gouvernement» renia l'entente avec l'Ontario dans un premier temps, puis il se ravisa. En revanche, aucune négociation ne fut entreprise avec le Québec, qui se retrouve, aujourd'hui, privé d'une somme très importante pour compléter son propre programme de lutte contre les GES.
Après l'affaire des garderies, voilà un deuxième dossier dans lequel le gouvernement Charest, qui attendait beaucoup de ses relations avec Stephen Harper, se retrouve gros Jean comme devant.
Lundi, à la Chambre de communes, la ministre fédérale de l'Environnement, Rona Ambrose, s'est même permis de critiquer le plan du Québec qui, dit-elle, n'est pas assez contraignant pour les entreprises. Elle n'a pas tort, Mme Ambrose, car le plan du gouvernement Charest fait trop confiance au volontariat des entreprises en tenant pour acquis que les progrès des dernières années se poursuivront indéfiniment. Par contre, elle a tort de prétendre que son propre plan, conçu sur mesure pour ne pas embarrasser les pétrolières, est plus contraignant.
Le même jour, les conservateurs ont été bombardés de questions en marge de la publication, à Londres, d'une étude prévoyant un désastre économique d'ici quelques décennies, dans l'ensemble des pays industrialisés, si les efforts nécessaires pour lutter contre le réchauffement de la planète ne sont pas consentis dès maintenant. Selon cette étude, commandée à un ancien économiste en chef de la Banque mondiale par le gouvernement Blair, les conséquences pourraient surpasser celles d'une dépression économique qui aurait l'envergure de la grande crise des années trente.
Il est évidemment impossible de dire si cette étude exagère. Ce qui est certain, c'est que problème il y a et qu'il faut s'y attaquer sans délai.
Au Canada, il semble ne plus y avoir que les conservateurs et le gouvernement albertain pour ne pas y croire. Ce qui leur permet de reporter à la semaine des quatre jeudis le moment de faire face au problème. En agissant de la sorte, ces gouvernements calquent leur politique sur celle du gouvernement américain et placent le Canada loin derrière les autres pays de l'OCDE en matière d'investissements technologiques susceptibles d'améliorer la productivité et de combattre les GES. Et, soit dit en passant, ce ne sont pas les manoeuvres politiciennes du NPD et de son chef, l'apprenti sorcier Jack Layton, qui y changeront quelque chose!
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