Faites le test

Déterminez votre pourcentage d'assimilation quotidienne

En calculant le nombre d'heures passées dans l'autre langue

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Tribune libre

En général, lorsqu'on parle d'assimilation, il nous vient à l'idée toutes ces images de Canadiens-français isolés dans une province éloignée, qui ont pratiquement perdu tout leur français ou ne le parlent plus qu'à la maison, ou d'autres qui parlent un franglais abâtardi dans le genre chiac acadien. On pense aussi à ceux qui sont irrémédiablement assimilés comme le million de Canadiens-français qui ont émigré à regret en Nouvelle-Angleterre à la fin du 19ième siècle pour nourrir leur famille.


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Mais il existe une autre forme d'assimilation beaucoup plus insidieuse, souterraine, parce qu'on ne la voit pas venir, parce qu'elle s'empare de notre esprit plusieurs heures durant le cours d'une journée. À quoi la reconnaît-on?


L'assimilation est sournoisement mais sûrement à l'oeuvre lorsque:


- vous naviguez la plupart du temps sur internet en anglais


- vous laissez des commentaires en anglais sur Youtube, Tweeter, les réseaux sociaux de vedettes, etc.


- vous lisez une page Wikipedia en anglais plutôt que celle en français


- vous regardez la télé ou écoutez la radio en anglais


- vous lisez les journaux anglais


- vous passez automatiquement à l'anglais avec un anglophone ou un allophone parce qu'il a donc l'air d'avoir de la misère avec son français


- vous allez voir un nouveau film en anglais plutôt que d'attendre l'arrivée de la version française


- vous feuilletez des revues anglaises dans une salle d'attente ou au café


- vous lisez un livre en anglais plutôt que sa version française


- vous regardez le bulletin de nouvelles de la CBC, de CTV, de Global, de CNN, etc.


- vous n'écoutez que de la musique anglaise


- vous prétextez de faire n'importe quelle activité en anglais "juste pour pratiquer", alors que vous n'avez pas réellement besoin de tant de pratique que ça. C'est là l'un des pires leurres de l'assimilation.


- vous choisissez un emploi qui se passe en majeure partie dans la langue anglaise (lecture, consultation ou rédaction de documents, communication écrite et verbale)


- vous choisissez un emploi dans un milieu anglophone où vous devez toujours céder pour adopter l'usage de l'anglais


- vous employez des expressions anglaises dans la conversation courante en français, parce que c'en est rendu que ces mots vous viennent en premier (mauvais signe!) et que vous ne faites plus l'effort de trouver l'équivalent français.


Exemple: on entend tous ces bobos branchés s'exclamer qu'ils sont "flabergastés" (un barbarisme qui sonne horriblement laid), au lieu de dire simplement qu'ils sont renversés, abasourdis, stupéfiés, étonnés, ébahis, ahuris, interloqués, décontenancés. Ce ne sont pourtant pas les équivalents français qui manquent comme on le voit. La langue française est rarement à bout de ressources, à condition de vouloir faire l'effort requis pour bien la maîtriser.


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Et c'est ainsi qu'on s'anglicise, qu'on devient plus Canadien que Québécois, acculturé, étranger à soi-même, désincarné.


Le moi se divise, la partie anglaise en vous prend le dessus et vous êtes foutu.



Ce pernicieux processus d'assimilation quotidienne peut se calculer en nombre d'heures et s'évaluer en pourcentage.


Qu'est-ce qui peut paraître raisonnable? 1 heure par jour, 2? C'est devenu une nécessité du monde moderne, on en convient. Qu'on doive y consacrer une certaine partie de notre temps, d'accord, mais encore faut-il tenter d'en limiter les effets négatifs.


Ceci dit, si quelqu'un passe régulièrement 4, 6, 8 heures par jour dans l'autre langue, on peut alors considérer qu'il vit en assimilé à 40, 60, 80% par jour, qu'il le veuille ou non, sans trop s'en rendre compte. Même s'il proteste du contraire.


C'est en faisant ce petit exercice de compilation d'heures quotidiennes passées dans la langue de Mordecai et de Don Cherry que chacun pourra effectuer une prise de conscience salutaire et réaligner le tir. En effet, la plupart des activités décrites plus haut peuvent être effectuées préférentiellement en français à condition de bien vouloir s'en donner la peine.


Il suffit de se conscientiser, d'en faire un point d'honneur, de faire ce choix par conviction et par amour de sa langue maternelle.


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Le français d'abord, prioritairement le français. C'est lui qui moule, façonne, alimente notre identité collective.


À la fin de chaque journée, on se félicitera d'avoir réduit l'anglais au strict minimum.


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De même on déteste la sollicitation téléphonique, les fenêtres "pop-up" intempestives sur internet, les 5 minutes de commerciaux d'affilée à la télé, le témoin de Jéhovah qui frappe à la porte, de même on se doit de combattre l'intrusion exagérée de l'anglais dans le quotidien.


L'insulte suprême: qui accepterait de se faire traiter d'assimilé, de traître à la patrie, de vil Judas, sans sourciller? Les 3 termes font partie de la même famille honteusement déshonorante.


C'est la belle langue française qui doit circuler librement dans notre cerveau.


C'est elle qui doit activer, irriguer et connecter entre eux les milliards de neurones servant à la pensée et à la réflexion dans notre esprit.


C'est elle qui doit servir à formuler notre vision des choses et notre conception de l'existence.


C'est elle qui doit servir à exprimer qui nous sommes profondément en tant qu'individu, en tant que collectivité et la grande fierté qui en découle.


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Réjean Labrie890 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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1 commentaire

  • Réjean Labrie Répondre

    24 avril 2018

    J'ajouterais à la liste 2 autres éléments de signes d'assimilation à l'anglais:


    - vous portez un t-shirt avec des mots anglais dessus


    - vous avez des tatouages de mots anglais sur le corps