Des milliers de Franco-Ontariens dans la rue pour dénoncer les compressions du gouvernement Ford

7bb425677bc95428773b6bdebbf2ef57

Un dur combat les attend


Des milliers de Franco-Ontariens participent depuis 13 h à des dizaines de manifestations à l’échelle de l’Ontario pour dénoncer les compressions en francophonie du gouvernement conservateur de Doug Ford.


Deux semaines après le «Jeudi noir de la francophonie ontarienne», près de 40 marches et manifestations ont lieu pour exiger le rétablissement de l’Université de l’Ontario français et du Commissariat aux services en français, deux institutions obtenues de peine et de misère par les francophones depuis 15 ans.


Une grogne sans précédent


Le gouvernement Ford a profité de son Énoncé économique il y a deux semaines pour abolir le poste de chien de garde des services en français, dont le mandat est de protéger et d’accroître les services, les soins de santé et l’éducation de langue française.


Il a aussi mis la hache dans l’Université de l’Ontario français, la première université unilingue francophone de la province, qui devait ouvrir en 2020 dans la région du grand Toronto.



On a également appris par la suite qu’une subvention de 3 millions $ destinée au théâtre francophone d’Ottawa, la Nouvelle Scène, avait été annulée. Trois magazines éducatifs franco-ontariens sont aussi passés à la trappe.


Ces décisions - et le refus du gouvernement à faire pleinement marche arrière - ont notamment mené la seule députée franco-ontarienne du gouvernement Ford, Amanda Simard, à claquer la porte de son parti avec fracas.


Pas de marche arrière


Face à la grogne, la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney a proposé de placer un commissaire chargé de traiter les plaintes des francophones sous l’autorité de l’ombudsman provincial, une proposition rejetée en bloc par les francophones.


Jusqu’à maintenant, la fille de l’ex-premier ministre Brian Mulroney a refusé toute concession additionnelle. «J’appuie ce qu’on est en train de faire», a-t-elle indiqué cette semaine.


Amanda Simard, elle, manifeste dans sa circonscription, dans les secteurs de Rockland et de Hawkesbury. «Nous demandons le respect. Nous sommes plus forts que jamais. Nous sommes, nous serons», a-t-elle martelé samedi matin dans un échange avec le Journal.


De nombreux élus de toute allégeance politique participent également aux manifestations provinciales, incluant des députés conservateurs fédéraux.


Comme plusieurs, la ministre des Langues officielles, Mélanie Joly, est de la manifestation d’Ottawa, où elle doit prendre la parole aux côtés de députés franco-ontariens.


«C'est un moment dont on va se rappeler ensemble, que l'on va raconter à nos enfants et nos petits enfants. Nous sommes de tout coeur avec les Franco-Ontariens, a indiqué Mme Joly au Journal. Aujourd'hui, nous sommes tous Franco-Ontariens.»


Le drapeau franco-ontarien a aussi été hissé à l’Assemblée nationale du Québec, à la demande unanime des députés québécois, en soutien à la cause franco-ontarienne


Un autre Montfort?


Ces manifestations pourraient être les plus importantes en plus de 20 ans en Ontario français. Le 22 mars 1997, près de 10 000 personnes s’étaient entassées dans le centre municipal d’Ottawa pour dénoncer la décision du gouvernement conservateur de Mike Harris de fermer l’hôpital Montfort d’Ottawa, le plus important établissement de langue française de la province.


Le gouvernement Harris avait fini par battre en retraite, au terme d’une lutte devant les tribunaux qui s’était terminée devant la Cour d’appel.